L’ange de la nuit

L’ange descend et monte sur l’homme la nuit.

Ses ailes grand ouvertes pleines d’écriture

Cachées dans la ténèbre se déploient sans bruit

Par la respiration d’une pauvre âme pure.

 

Ange venu d’ailleurs relever la souffrance

Comme les sentinelles au portail se relaient,

Sais-tu pourquoi ce monde est gâté de cœurs rances,

De manipulateurs et de manipulés ?

 

Oh, qui déchirera la croûte de leurs yeux ?

L’ange s’approche encore et son aile t’effleure,

T’entoure et te transporte au véritable lieu.

Les morts ne savent pas pourquoi les vivants pleurent.

*

Passeport

Mes muscles de panthère bougent dans mon jeans

Rouge. Transsibérien tout chaud, je roule, trace

Au milieu des neiges terrestres et célestes

La route des anciens aux nouveaux univers.

Huilée, articulée, je joue, file le oui

Aux noces de la vie avec la vie-toujours.

Je marche dans l’espace, dans les inter-espaces,

Délestée et présente à jamais près des miens

Dans l’amour que j’émets, ma main et mon parfum,

Mon souffle maternel, mon baiser sur leur front,

Viatique et passeport des voyages à venir.

*