J’évoquais dans la note précédente l’actualité du Moyen Âge, toujours puissante source d’inspiration pour les artistes contemporains.
Cette Little Girl andUpside Down Unicorn, de Richard Jackson, date de 2011. Je l’avais photographiée en 2013, une année où les oeuvres présentées par la FIAC au Jardin des Plantes étaient intéressantes – ce qui n’est pas toujours le cas. Elle est en fibre de verre peinte, acier, acier inoxydable, moteur (mais je ne l’ai pas vu fonctionner). Elle mesure 396 x 245 x 183 cm
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ci-dessous une peau de licorne tissée par Nicolas Buffe
ci-dessous, entre 4’35 et 6’37, la licorne de Maider Fortuné, une séquence vidéo assez fascinante que j’avais vue en 2005 au Musée de la Chasse à Paris
ci-dessous transformations et jeux de miroirs : La Naissance de la Licorne. Avec Le CRAFT (Centre de Recherche sur les Arts du Feu et de la Terre)
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J’ai trouvé d’autres articles à ranger sous le mot-clé Moyen Âge, outre ceux mentionnés hier (et j’ai rectifié la note d’hier pour les mentionner). Vous pouvez aussi cliquer sur le mot-clé Licorne si vous voulez en voir d’autres.
J’allais il y a peu l’écouter au Collège de France. Comme il le dit dans la première vidéo, sur France Inter, quelque chose du Moyen Âge est peut-être en train de revenir dans le rapport que nous entretenons entre l’oral et l’écrit avec Internet. J’aime beaucoup écouter de grands professeurs, en cours in vivo, ou en ligne en vidéo. Ce que communique la personne vivante avec son corps, son visage, sa voix, son rythme, tout son être, est un autre trésor que ce qu’elle peut donner par écrit, en transposant tout cela, son être, par la littérature. Je vous propose donc encore des vidéos (ce blog finira par ressembler à une sorte de télévision libre !) que j’ai eu un immense bonheur à écouter.
J’aime profondément le Moyen Âge, ce temps du mariage du ciel et de la terre, ce temps où le christianisme était dans sa grâce, loin, très loin de la déchéance où il finit de s’enfoncer – mais tout en ce monde a une fin, et nous avons eu un assez beau sursaut avec Benoît XVI, le pape théologien dont je ne partageais pas les idées cathos, trop cathos mais qui avait du moins un sens de l’eschatologie et de la grâce – un petit miracle si l’on songe aux deux brigands, à mon sens, qui l’ont encadré dans le temps, celui qui l’a précédé et celui qui lui a succédé.
Mais le Moyen Âge n’est pas seulement chrétien. Comme le dit aussi Michel Zink, il a récupéré toutes les cultures germaniques, celtiques, gauloises etc, à partir desquelles, avec ce qui restait de la culture antique et ce qui continuait à s’inventer dans le christianisme, il a réinventé un monde si puissant qu’il continue à inspirer l’univers d’une multitude de jeux vidéos, films, séries, mangas et autres genres de la culture la plus jeune de notre temps. Vous pouvez aussi, en cliquant sur le mot clé Moyen Âge, retrouver la vidéo d’une conférence réjouissante de Michel Pastoureau sur les chevaliers de la Table ronde, mon commentaire d’un passage d’un roman de Chrétien de Troyes (Yvain le chevalier au lion), et une évocation d’Hildegarde de Bingen, avec l’une de ses oeuvres picturales, l’un de ses textes de réflexion, l’un de ses poèmes et l’une de ses splendides musiques célestes. Il y a aussi des notes sur la licorne, sur les trésors du musée du Moyen Âge à Paris… Bon enchantement !
Plus précisément : tripalium est à l’origine du mot travail, travaux ; trepalium a donné un autre mot : travail, travails (avec un autre sens et une entrée séparée dans le dictionnaire). Comme tout latiniste de base, je savais que tripalium était à l’origine de travail, de ce travail dont il est question dans la série et sur lequel le professeur de la fiction fait sa fausse leçon – mais j’ignorais cette distinction étymologique entre les deux « travail ». L’erreur d’Arte m’a permis de l’apprendre. Elle n’en reste pas moins regrettable, surtout en ces temps où l’enseignement et la perpétuation des langues anciennes sont menacés. Si la télévision culturelle se met aussi à ce qui est plus qu’une approximation : une confusion – alors il est important de rectifier. Tout le monde peut se tromper, mais qu’une série télévisée qui mobilise tant de monde n’ait pas bénéficié d’une vérification est de mauvais augure. Espérons que, leur attention ayant été attirée sur le problème, ils seront plus vigilants à l’avenir. (Et même si le cas est moins grave car plus éphémère, espérons que L’Obs sera aussi plus attentif à ne pas afficher de latin fautif dans ses titres).
C’est aussi au Louvre que commença l’abominable massacre des protestants par les catholiques, dit de la Saint Barthélémy. Hommes, femmes et enfants furent soudain sauvagement assassinés, puis leurs corps démembrés, écharpés, réduits à l’état de chairs totalement déshumanisées.
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Mes meilleurs souvenirs du Louvre : en 1985, en stage de journalisme à la télé (Antenne 2), je vais en reportage sur les fouilles archéologiques dans la Cour Carrée.
Les dernières années avant l’an 2000, O et moi allons souvent passer des heures à déambuler dans le musée avec nos deux bébés, qui adorent ça, s’en mettant plein les yeux depuis leur poussette double.
En 2009, participant au documentaire La face cachée des fesses, pour Arte, je passe avec les autres intervenants un mardi dans le Louvre désert, où je demande : « Eh bien, les fesses, quelle serait leur face cachée ? »
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Une pensée qui me rend bienheureuse : j’ai peut-être encore trente ans d’écriture devant moi !
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