Madame Terre de l’embouchure à la source de la Bièvre

Comme l’écrit Bourdieu, la comparaison chez Elias, loin d’être au service d’une illusoire quête des origines, « a pour fin de saisir la spécificité de la pratique proprement sportive, ou plus précisément de déterminer comment certains exercices physiques préexistants ont pu recevoir une signification et une fonction radicalement nouvelles […] en devenant des sports, définis dans leurs enjeux, leurs règles du jeu, et du même coup dans la qualité sociale des participants, pratiquants ou spectateurs, par la logique spécifique du « champ sportif. » (…) En inscrivant le sport dans les mutations des formes de compétition pour le pouvoir politique, des contrôles exercés sur la violence et de la structure de la personnalité elle-même, Elias et Dunning en font un observatoire privilégié des évolutions de longue durée de la société occidentale.
Roger Chartier, préface de Sport et civilisation, La violence maîtrisée, de Norbert Elias et Eric Dunning
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embouchure de la bievre

embouchure de la bievre 2

ancien lit de la bievre

ancien lit de la bievre 2

ancien lit de la bievre 3

ancien lit de la bievre 4

ancien lit de la bievre 5

ancien lit de la bievre 6

ancien lit de la bievre 7

plaque bievre

ancien lit de la bievre 8

bievre

bievre

« La treizième revient…  » La treizième action poélitique de Madame Terre a été réalisée par O et moi. Je suis allée à pied photographier l’endroit où la Bièvre se jetait dans la Seine, un peu en amont du pont d’Austerlitz, puis, marchant par les rues des 5e et 13e arrondissements, j’ai photographié quelques-unes des plaques qui le long des trottoirs rappellent la présence de la rivière aujourd’hui souterraine.

Puis O, toujours à vélo, parcourant 80 km en la suivant avec ses étangs, est remonté jusqu’à la source, à Guyancourt. Cette fois Madame Terre a reçu un mélange de terre et d’eau de la rivière.

mme terre à vélo où disparaît la bièvre

mme terre à vélo bievre

fente etroite la bievre

bievre

flux bievre

cours bievre

la bievre coule

mme terre enjambe la bievre

mme terre et les vaches bievre

panneau la bievre

maisons bievre

bièvre lumière

étang bievre

canards etang bievre

arbres etang bievre

prés bièvre

mme terre à fontaine gobelins

mme terre panneau gobelins bievre

etang de la bievre

etang bleu bievre

source bievre

mme terre source bievre

mme terre à source bievre

prise de terre bievre

mise de terre bievre

arbre bievre

mme terre rocher bievre

mme bievre à la source de la bievre

plan d'eau bievre

mme terre place dialectique bievre

ru bievre

paysage bievre

 

L’invitation au voyage, de Baudelaire, mis en musique par Henri Duparc, chanté par Gérard Souzay ; et Kohei Uchimura ; Simone Biles

12 août : je reposte cette note en y ajoutant la prestation de Simone Biles hier soir aux Jeux Olympiques

entendue en écoutant une émission sur Baudelaire

« Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté »

Action α (alpha) + Madame Terre au mont Valérien

Loué sois-tu, mon Seigneur,
pour sœur notre mère Terre,
qui nous entretient et gouverne,
et produit toutes sortes de fruits,
et de fleurs colorées, et de l’herbe.
Saint François d’Assise, Cantique des Créatures
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mme terre au mont valerien

mont valerien 1945

mme terre flamme mont valerien

prise de terre mont valerien

mise de terre mnt valerien

mme terre pelerins mont valerien

mme terre croix de lorraine

mme terre mont valerien tour eiffel

L’action alpha se double maintenant d’une action poélitique de Mme Terre, la douzième. O est retourné au mont Valérien, ce 7 août 2016, pour l’accomplir.

L’action alpha a eu lieu le 7 juillet 2016, voici la note originelle qui en rendait compte :

action alpha

action alpha 2

Ceci est ma première « action poélitique » – d’autres sont prévues. En l’occurrence, je pourrais l’appeler action poélithique puisqu’elle a consisté dans le fait de déposer une pierre à la flamme du mémorial de la France combattante au Mont Valérien (que je suis allée visiter il y a quelques années pour l’inclure dans mon roman Souviens-toi de vivre). L’action a été accomplie pour moi par O, qui a fait 50 km à vélo par monts et par vaux (beaucoup de collines dans le coin) et a photographié l’action, en deux temps : montrant la pierre dans sa main, puis la pierre posée sur le rebord du brûloir.

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Quelques images prises ces jours-ci à Paris

intila fresque d’INTI avenue d’Italie

camion graffé graffgraffwest coastpeniche le corbusier à l’avant-plan la péniche Le Corbusier en béton ; à l’arrière-plan le graff recouvrant l’ancien grand graff « Nuit Debout »

metro austerlitzle métro entrant dans la gare d’Austerlitz, sous le bateau de Paris, qui « fluctuat nec mergitur »

poteau bleu gradations pikachu j’ai évité de marcher sur Pikachu

kiosque l’un de ces kiosques parisiens si typés, qui paraît-il vont être remplacés par d’affreux machins plus fonctionnels

leo&pipo portrait a au bureauà Paris, photos Alina Reyes, sauf la dernière, où je suis photographiée cet après-midi par l’un de mes fils à ma table :) (et depuis ma troisième action poélitique, « action delta« , j’ai carrément arrêté de mettre des soutiens-gorge et je m’en porte fort agréablement. Mesdames, à essayer ! on se sent allégée ! puis, pour faire suite à mon texte précédent : c’est vrai qu’avoir allaité quatre enfants ne les a pas plus abîmés que le biberon ! alors pourquoi se compliquer la vie ? )

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Défense de l’allaitement, contre l’héritage désastreux de Beauvoir

5 août 2016. Je réédite cet article, légèrement modifié.

Défense de l’allaitement, contre le féminisme de la peur.

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Un certain féminisme a tendance à cultiver le repli sur soi. La victimisation ne facilite pas la libération des femmes, mais au contraire entraîne leur fragilisation psychologique. Adoptons plutôt une franche attitude dans les faits de la féminité. Ni peureuse ni complexée, mais généreuse et ouverte aux aventures du corps féminin.

 

Le sexisme fait des ravages dans toutes les parties de la société et dans toutes les parties du monde mais le combat contre ce fléau a tendance à se perdre sur des voies contraires à son but. Un fort courant du féminisme œuvre à épouvanter les femmes au sujet de leur corps, tout en leur faisant croire que ce corps est l’objet, sur ces sujets faussés, de quelque complot de la société pour les asservir. On a vu récemment des articles présentant l’épisiotomie comme une barbarie effroyable, pratiquée sans discernement ni sans l’accord des parturientes (comme si médecins et sage-femmes n’étaient pas mieux à même de juger comment se présente la naissance et comment il faut la faciliter dans l’intérêt de l’enfant et de la mère), et qui laisserait des séquelles et des souffrances immenses et sans fin. Bien souvent ces articles sont écrits par des idéologues qui, comme des adolescents au stade larvaire, dans leur inquiétude à l’idée de changer de statut trouvent quelque satisfaction à se raconter des histoires effroyables sur la vie des papillons.

Présenter l’épisiotomie comme monstrueuse c’est à la fois idéaliser l’accouchement (en voulant ignorer les particularités de la morphologie humaine qui en font une opération difficile ) et l’avoir en terreur (la hantise d’une aide médicale torturante cachant celle de la torture de l’accouchement lui-même). Cette fragilisation psychique des femmes se manifeste par d’autres réactions névrotiques, comme celles qui consistent à se sentir culpabilisées ou infériorisées à tort et à travers, et à pousser les autres femmes au même mal-être. On dira par exemple que ceux des hommes qui s’étalent dans les transports en commun, qui en prennent à leurs aises, jambes écartées sur leur siège, donnent un sentiment d’infériorité aux femmes. Pourquoi la grossièreté d’autrui donnerait-elle à quiconque un sentiment d’infériorité ? C’est illogique et absurde, mais certaines féministes y croient dur comme fer et propagent cette idée en exigeant, outrées et intimement blessées, l’arrêt de ce comportement, qui a reçu le nom de manspreading.

La campagne actuelle de l’UNICEF en faveur de l’allaitement provoque des réactions analogues. Informer sur les conséquences sanitaires positives de l’allaitement et promouvoir une société où il serait facilité – en public, sur le lieu de travail… – est regardé comme « culpabilisant ». Le rejet est fort, irrationnel, et cette fois partagé par beaucoup d’hommes. C’est que l’allaitement est vu par ces personnes d’une part comme un geste animal, dégradant, d’autre part comme une corvée. Simone de Beauvoir, qui ne fut jamais mère, a des mots épouvantables sur la maternité. À propos de la grossesse et de l’accouchement s’enchaînent sous sa plume les « problèmes », l’ « angoissant », le « singulièrement effrayant », les « terreurs », la « maudite », la « mutilation », l’ « impotence », la femme « jouet de forces obscures… ballotée, violentée », le « martyre », l’ « instrument souffrant, torturé »… Tandis que celles qui aiment la maternité sont qualifiées de « pondeuses » qui « cherchent avidement la possibilité d’aliéner leur liberté » de femme « aliénée dans son corps et dans sa dignité sociale »… Selon elle « dans le sein maternel, l’enfant est injustifié », il est « un polype né de sa chair et étranger à sa chair » qui « va s’engraisser en elle », elle qui est « la proie de l’espèce », comparée aux « autres femelles mammifères ». Bref, « celles qui traversent le plus facilement l’épreuve de la grossesse, ce sont d’une part les matrones totalement vouées à leur fonction de pondeuse, d’autre part les femmes viriles qui ne se fascinent pas sur les aventures de leur corps. » Il y en a des pages et des pages (deuxième tome du Deuxième sexe), j’abrège : c’est ainsi que la volonté de libérer les femmes se change sous nos yeux en manifestation d’une peur panique puritaine du corps des femmes, une gynophobie que les mâles religieux de toutes les religions réunies ne sauraient dépasser.

Toujours selon Beauvoir, une fois l’enfant né la femme « est stupéfaite de l’indifférence avec laquelle elle l’accueille » et une fois sorties de l’hôpital beaucoup « commencent à le regarder comme un fardeau ». Autant dire que « l’allaitement ne leur apporte aucune joie, au contraire, elles redoutent d’abîmer leur poitrine ; c’est avec rancune qu’elles sentent leurs seins crevassés, leurs glandes douloureuses ; la bouche de l’enfant les blesse ; il leur semble qu’il aspire leurs forces, leur vie, leur bonheur. Il leur inflige une dure servitude et il ne fait plus partie d’elles : il apparaît comme un tyran ; elles regardent avec hostilité ce petit individu étranger qui menace leur chair, leur liberté, leur moi tout entier. » Il y en a encore des pages, jusqu’à la « haine déclarée » et les « mauvais traitements » pour les pires cas – mais selon elle les mères ordinaires sont incestueuses, sadiques, dominatrices… Certes de telles mères existent, mais Beauvoir s’aveugle en ne faisant pas le lien entre le dégoût du corps féminin qu’elle exhibe elle-même et ces conséquences sur la maternité. C’est ainsi qu’une intellectuelle pour le moins gravement névrosée a engagé pour des décennies le féminisme dans une voie d’épouvante qui continue à montrer sa nuisance aujourd’hui. À parler comme les curés de ce qu’elle ne connaissait pas, Beauvoir a, comme eux sur la sexualité, engagé celles et ceux qui la suivent dans l’erreur absolue, d’autant plus dramatique qu’elle concerne le rapport à l’enfant.

Bien évidemment chaque femme doit avoir le choix d’allaiter ou non. Mais sans une bonne information, le prétendu choix n’en est plus un mais conformation souvent inconsciente à l’idéologie dominante du milieu dont on fait partie. Parlant de ce que je connais (j’ai eu et allaité deux enfants dans mes vingt ans, puis deux autres dans mes quarante ans), je veux dire ce que savent beaucoup de femmes : que la grossesse et l’allaitement ne sont pas des « épreuves épuisantes » contrairement à ce qu’elle affirme, mais des temps de belle aventure. Que ce n’est pas l’UNICEF qui met la pression sur les femmes en œuvrant pour la facilitation de l’allaitement, mais la société qui les contraint souvent d’y renoncer ou de l’abandonner – je l’ai vécu, comme d’autres. Allaiter facilite beaucoup la vie par rapport à nourrir au biberon (y compris la nuit : le père peut toujours participer en donnant à l’occasion un biberon, mais pouvoir mettre son enfant au sein sans avoir à se lever ni entendre se lever l’autre parent, en gardant le berceau près de soi, est très appréciable). L’allaitement, passées les toutes premières fois, est un geste extrêmement simple, qui ne fatigue pas plus que nous ne sommes fatigués d’avoir à respirer. Il n’abîme pas les seins, il est excellent pour la santé de l’enfant et celle de la mère. C’est l’un des grands bonheurs de la vie, ne laissons pas les idéologies puritaines nous en priver.