C’est toute la poésie, toute notre éternelle et universelle jeunesse qui est récompensée, Homère y compris ! Bravo et merci au jury !
Je voudrais avoir encore le portrait que je fis de lui au crayon, encore adolescente. Je l’ai en tête, et je suis heureuse de l’avoir fait. Thank you Mr Tambourine Man !
– 14 octobre 2016 : à lire, une interview de Christophe Lebold, maître de conférences à l’Université de Strasbourg, spécialiste de littérature américaine. Il a consacré sa thèse de doctorat à Léonard Cohen et Bob Dylan, et est l’auteur du livre Leonard Cohen : l’Homme qui voyait tomber les anges : dans Le Monde
L’image poétique est sous le signe d’un être nouveau.
Cet être nouveau, c’est l’homme heureux.
Gaston Bachelard, LaPoétique de l’espace
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Toujours à vélo depuis Paris, O est allé à Auvers-sur-Oise rencontrer de nouveau Vincent Van Gogh. Il a photographié des lieux que Vincent a peints : l’église, les champs… sa tombe, l’auberge où il a vécu…
et ce qu’on voit depuis leur tombe :
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Puis il a poussé jusqu’à Valmondois où il voulait voir la tombe de Bescherelle. Dans le même cimetière sont enterrés un couple de l’antique télé : Pierre Sabbagh et Catherine Langeais. Dans la même ville il a photographié la maison d’Honoré Daumier, qui sert de lieu d’exposition pour des artistes.
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Il faisait nuit quand il est revenu à Paris. Aujourd’hui il est allé rue Lepic finir de réaliser cette 23ème action poélitique de Madame Terre à l’extérieur et à l’intérieur de l’immeuble où les deux frères vécurent deux ans.
De sa chambre, Vincent a peint cette vue de Paris (où l’on reconnaît l’immeuble de la photo, vu du troisième étage) :
« Depuis le XVIe siècle, le terme libertin (libertinage date de 1606, François de Sales) perd son sens religieux de « dissident abusant de sa liberté de penser » (Calvin, 1544) (…) Au cours du XVIIe siècle l’amalgame s’effectue, chez les adversaires des libertins, entre un sens philosophique (…) et un sens moral (débauché, dépravé) », écrit Pierre Chartier en note de son édition du Neveu de Rameau. Diderot reprocha au peintre Van Loo de l’avoir représenté « avec l’air d’une vieille coquette qui fait encore l’aimable ». La coquetterie, au pire sens, n’est-ce pas ce qu’il reste aujourd’hui de ceux qui se disent héritiers des libertins, et que tout courage a quittés ? Laquelle de ces idoles intello-médiatiques ne dispose-t-elle pas des meilleurs fauteuils, chez elle et dans le monde ? Les admirateurs de Diderot aujourd’hui ne sont pas Diderot, qui prit de réels risques, de même que Diderot, admirateur de Socrate, ne fut pas Socrate, mort sans compromis, mais composa avec les autorités pour être libéré de prison. De cette décadence particulière de Socrate à Diderot et de Diderot à nos intellos, je ne déduis pas une décadence générale de l’honneur dans l’histoire. Simplement celle de toute pensée quand elle se réduit au lieu de s’ouvrir. Diderot n’admettait pas l’idée qu’un gouvernement ou un souverain éclairés doivent recourir au mensonge pour le bien du peuple (contrairement à Pascal par exemple – mais janséniste ou jésuite, un religieux reste un religieux : un menteur). Un véritable libertin aujourd’hui défendrait bec et ongles tous les lanceurs d’alerte, et attaquerait sans répit le pape et l’église. Ce que j’ai fait des années durant, par tous les moyens, avant de retourner à ma façon d’encyclopédie : étude et invention. Un peu de grec le matin, après survol de l’actualité ; l’après-midi marche, étude, écriture ; le soir écoute ou visionnage de cours ou de films et coloriages à la main ; la nuit, riches rêves.
Hier soir en rentrant du Collège de France, dansé vivement avec l’un de mes fils. Allez, Rameau (pas son neveu) :
aujourd’hui repris sur un mur à Paris dans le quartier Mouffetard par le street artist Artiste Ouvrier, où je l’ai rephotographié l’autre jour :
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Jeune homme à sa fenêtre
et repris par moi :
Un collage fait il y a deux ans auquel je repense, ainsi qu’aux raboteurs de parquet, après une bonne après-midi de travail à deux, d’abord au soleil sur une table du jardin de la Pitié Salpêtrière, puis à la bibliothèque du Jardin des Plantes.
J’ai acheté un nouveau classeur, bleu, pour les concours que nous avons décidé de préparer, CAPES et Agrégation. Ayant désir d’enseigner. Je continue aussi à œuvrer pour ma thèse.
En voici les premières pages (rephotographiées dans leur classeur, et augmentées des nouvelles). Je l’écris en partie à la main (les textes sont masqués pour la photo) et j’orne les pages avec des stylos, feutres, peintures, crayons, crayons de couleur, collages. Cela fait partie de mon travail de recherche, et c’est un bonheur. Le tout, avec les annexes et autres brouillons, remplissant peu à peu un grand classeur blanc, qui finira sans doute peint ou orné d’une façon ou d’une autre lui aussi.