Saveurs de mon homme

 

Mon homme sent bon et il a bon goût.
Je ne dis pas ça parce qu’il m’a choisie,
je parle du goût de sa chair en bouche
et dans son odeur, de son plein de vie.

 
Partout dans mon corps sont des nids d’amour
pour lui.

 
Jour et nuit ses bras, moi dedans et lui
dans mes jambes.

 
Après l’hiver arbre gorgé de fruits
que nous dévorons.

 

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Écrit ce matin au point de l’aube

 

Architecture : quelques images de la BNF et des environs

Je désirais encore prendre deux ou trois petites plantes à la jardinerie, cette fois j’ai fait l’aller-retour à Vélib. Et sur place j’ai un peu marché et pris quelques images de bâtiments, les voici.

bnf et autour 3-minLa BnF, avec ses escaliers et sa dalle de bois, et les nuages reflétés dans ses quatre grands livres ouverts. Il faudra que j’aille y travailler.

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J’ai déjà photographié cette sculpture devant un immeuble d’entreprise avenue Pierre Mendès France, et il me semble qu’elle a été rénovée (mais je ne trouve plus la photo, quelque part dans le labyrinthe de ce blog, pour le vérifier), elle est encore mieux qu’avant :

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bnf et autour 4-minJ’ai encore photographié cet immeuble sous plusieurs points de vue. Dans ce quartier neuf, quand la lumière est belle, c’est vraiment magnifique.

bnf et autour 9-minIl s’agit d’un immeuble de logement social dessiné par l’architecte Bernard Bülher, quai d’Austerlitz sur l’îlot Fulton, où se trouvait la Tour 13, que j’avais photographiée toute peinte par des street artists avant sa démolition (ainsi que la péniche Le Corbusier, qui a coulé depuis) : ici

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J’aime bien aussi les jeux de couleurs autour des fenêtres de cet immeuble :

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Mon reflet (avec sac pour les plantes) dans un mur de verre couvert de phrases multicolores :

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Retour sur l’avenue Pierre Mendès France, je reprends un Vélib et je rentre avec mes plantes

bnf et autour 7-minAujourd’hui à Paris 13e, photos Alina Reyes

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Jungle et urbanité

Je suis en train d’installer une micro-jungle dans notre chambre-bureaux-salon. Pour cela je suis allée aujourd’hui chercher des plantes tropicales chez Truffaut, quai de la Gare, dans l’est du 13e arrondissement – en allant vers Bercy et la Bibliothèque nationale, un quartier neuf dont j’aime beaucoup l’esprit urbain. Bien sûr j’en ai profité pour me balader et faire quelques photos au passage.

 

paris 13e 1-minJ’ai d’abord jeté un œil sur l’expo dans la gare d’Austerlitz en coopération avec le Museum

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paris 13e 2-minAu bout, l’horloge de la gare de Lyon

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paris 13e 3-minDes tags en chemin

paris 13e 4-minAvec un trop mimi détail, en bas à droite :

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paris 13e 6-minJ’aime bien cet immeuble

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paris 13e 7-minPont de Bercy, avec et sans métro

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paris 13e 11-minVoilà un Vélib qui ne roulera plus. Sort-il de la Seine, pour être aussi couvert de boue ?

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paris 13e 12-minIl y a des gens dont le métier et la vie se passent sur une péniche, c’est poétique

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paris 13e 13-minJ’ai fait mon choix, je repars par un autre chemin avec un sac plein de verdure

paris 13e 14-minLa piste de skate, au milieu du boulevard Vincent Auriol

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paris 13e 19-minet au milieu du même boulevard un terrain pour s’entraîner au basket

Aujourd’hui à Paris 13e, photos Alina Reyes

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Voir au-delà. « Le dernier quartier de lune »

Cet après-midi à l'entrée de la bibliothèque du Museum côté rue, photo Alina Reyes

Cet après-midi à l’entrée de la bibliothèque du Museum côté rue, photo Alina Reyes

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La pluie enveloppait par moments la bibliothèque avec le bruit qu’elle fait quand elle frappe de ses millions de doigts aux verrières, et les faîtes vert clair des arbres, derrière les baies vitrées, s’agitaient comme des chevelures dans le vent, et on devinait que les nuages couraient, car la lumière ne disparaissait pas, elle évoluait et revenait vite. Le jour, le vent et la pluie, en balayant le ciel et la terre comme des anges avec leurs grandes palmes nous rappellent que le ciel est peuplé de myriades de flammes, d’astres que nous ne voyons pas, que nous ne voyons jamais dans l’hémisphère où nous habitons et qui pourtant sont là, tout aussi présents que ceux de la nuit, eux-mêmes rendus de moins en moins visibles par diverses pollutions.

« Je ne voudrais pas dormir dans une pièce où l’on ne voit pas les étoiles. Toute ma vie, j’ai passé ma vie en leur compagnie. Je deviendrais aveugle si je me réveillais en pleine nuit avec un plafond noir pour seule vue.

(…) Je suis retournée dans mon tipi et, assise sur la peau de chevreuil, j’ai bu mon thé près du feu. Autrefois, quand nous changions de campement, nous emportions toujours la « graine de feu ». (…) Ce feu sur lequel je veille est aussi vieux que moi. Je l’ai toujours protégé des vents violents, des tempêtes de neige et des grosses pluies. Jamais je ne l’ai laissé s’éteindre. Ce feu, c’est mon cœur qui bat. »

CHI Zijian, Le dernier quartier de lune (trad. du chinois par Yvonne André et Stéphane Lévêque)

J’ai cité l’autre jour l’incipit d’un autre livre de CHI Zijian, une auteure que je découvre avec bonheur.

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Le Grand Partout. William T. Vollmann, le Pèlerin russe, Alain Connes

Le Monde puis Libé ont refusé mon billet prônant une Notre-Dame rénovée par une flèche en forme de corne de licorne. Ce que les gens sont conformistes et coincés.

Le-grand-partoutWilliam T. Vollmann raconte dans Le Grand Partout ses épisodes de vie en hobo, voyageur clandestin sur les trains de marchandises d’Amérique. Il aime comme moi se rappeler la phrase d’Héraclite selon laquelle on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. Il traverse les vastes espaces américains. Cela me plaît. C’est un peu toujours la même chose, mais jamais la même. Comme à la montagne. On croirait qu’une montagne est immobile, mais quand vous y vivez, même si vous n’allez pas plus loin que le pas de votre porte pendant des jours, vous voyez que tout change sans cesse. Et pas seulement à cause de l’ombre voyageuse des nuages sur les parois, ni parce qu’à cause du relief le moindre déplacement de votre part transforme la perspective, le paysage. Le vivant change constamment. Quand vous revenez en ville, vous avez l’impression que tout est toujours pareil. On croirait le contraire, qu’une ville, a fortiori une grande ville, une capitale, est beaucoup plus en mouvement qu’un paysage désertique. Mais non, l’expérience sait que c’est l’inverse.

Recits-D-un-Pelerin-Russe-« Suivant une ornière, je marchai sans difficulté, le vent sombre dans mon dos. Avant que j’aie vidé ma première bouteille, l’eau était aussi chaude que du sang. Le vent soufflait de plus en plus fort, l’obscurité était de plus en plus complète. Je distinguais à peine les lumières de la vieille station d’entretien devant moi, derrière lesquelles se cachaient celles du ranch ; je reconnaissais les montagnes de mémoire plutôt que de vue. Soudain je me posai la question : Qui suis-je ? Je m’aperçus que je parlais à voix haute. Je n’arrêtais pas de me dire, tantôt en murmurant, tantôt en criant : Qui suis-je ? », écrit Vollmann (traduit de l’américain par Clément Baude). J’aime, en guise de réponse, le leitmotiv du pèlerin russe dans les Récits d’un pèlerin russe : « et je m’en fus, suivant le regard de mes yeux ».

« Plus il y avait d’étoiles, plus il faisait froid », écrit plus loin Vollmann, toujours voyageant sur un train de marchandises. Il comprend au matin qu’en fait ils étaient en train de gravir un canyon. C’est réel, plus on monte, plus on voit d’étoiles, mais aussi plus il fait froid (mais dans le froid le sang se réchauffe, si on monte en exaltation). Je pense à ce que dit le mathématicien Alain Connes : le temps est directement lié à la température -qui se refroidit avec l’expansion de l’univers, laquelle donne lieu à des objets d’où naît le temps.

Le-Triangle-De-PenseeUn jour où j’étais assise sous un arbre en train de lire cette phrase de Triangle de pensées, d’Alain Connes : « Étant donné un système logico-déductif non contradictoire, on ne peut pas formaliser sa cohérence de l’intérieur mais on peut formuler une proposition du type « la présente proposition est indémontrable ». », en même temps exactement que je lisais ces derniers mots, une femme près de moi dit : « il n’y a vraiment pas un nuage aujourd’hui ». Et dans ma tête les deux propositions se chevauchèrent, si bien que je crus un instant que celle que je venais d’entendre était celle que je venais de lire. Je poursuivis ma lecture. La phrase suivante était : « Une telle assertion n’est démontrable que si elle est fausse ». Je levai les yeux vers le ciel et en effet je vis qu’elle était fausse, il y avait bel et bien des nuages dans le ciel bleu, quoique blancs, fins et discrets comme de la soie.

Alain Connes écrit encore, à propos des mathématiques : « je maintiens qu’elles ont un objet, tout aussi réel que celui des sciences (…), mais qui n’est pas matériel, et n’est localisé ni dans l’espace, ni dans le temps. Il a cependant une existence tout aussi ferme que la réalité extérieure et les mathématiques s’y heurtent un peu comme on se heurte à un objet matériel dans la réalité extérieure. Cette réalité dont je parle, du fait qu’elle n’est localisable ni dans l’espace ni dans le temps, donne, lorsqu’on a la chance d’en dévoiler une infime partie, une sensation de jouissance extraordinaire par le sentiment d’intemporalité qui s’en dégage. »

 

bonhomme-minpetit tag face à la Sorbonne nouvelle, aujourd’hui, photo Alina Reyes

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Bibliothèque Buffon. Andreï Makine, « Au-delà des frontières »

 

Aujourd’hui ce n’est pas comme hier à la magnifique bibliothèque Mazarine, ni comme le plus souvent à la belle bibliothèque des chercheurs du Museum, ni comme d’autres fois à la bibliothèque publique du Jardin des Plantes, ou à la gracieuse bibliothèque universitaire de la Sorbonne, ou à celle de la Sorbonne nouvelle, ou à la grande bibliothèque Sainte-Geneviève, ou à la bibliothèque Mohammed Arkoun, c’est à la bibliothèque Buffon – bibliothèque de la ville de Paris comme la dernière – que je suis allée travailler.

 

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En chemin, rue Buffon, toujours avec mon lourd sac sur le dos (ordinateur, cahiers, tapuscrits, livres), j’ai photographié cette nouvelle œuvre de Street Art :

 

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J’alterne les bibliothèques, je vais de l’une à l’autre, chacune a son esprit, j’y écris et j’y lis, j’y emprunte des livres et aujourd’hui ce fut le dernier roman d’Andrei Makine, que j’avais entendu à midi dans un excellent entretien à l’École des chartes.

b Au-dela-des-frontieresPour évoquer ce livre, je commencerai par un extrait de ce qui est présenté comme le manuscrit du personnage de l’identitaire, une fiction dans laquelle l’opération française dite du Grand Déplacement a envoyé en Libye les migrants non intégrés mais aussi un tas d’intellectuels médiatiques et de politiciens (parmi lesquels se reconnaissent clairement Sarkozy, Hollande ou BHL). Ainsi purgée, la France redevient catholique et mortellement ennuyeuse :

« Le Monde, rebaptisé Gloria Mundi, est devenu, à la stupéfaction générale, un excellent journal d’information. Ses collaborateurs en avaient les yeux exorbités – tant était grand l’ahurissement de ne plus faire de la propagande quotidienne. Libération, fidèle à son esprit soixante-huitard poussivement espiègle, s’est trouvé un nom très « cool » : Libyeration… Quant à L’Obs, sa réussite a été encore plus éclatante. Le journal s’est scindé en deux : un magazine érotique Obsession et une revue humoristique Oups ! On a même vu un célèbre critique littéraire s’engager comme éboueur dans un hippodrome, sur les rivages de Syrte… »

Plus loin dans le roman, le dentiste Pierre Cohen, voisin des identitaires qui le détestent par antisémitisme, murmure en voyant des cartons remplis de livres : « Ce ne sont plus nos lectures qui disent ce que nous sommes, mais notre ordinateur… »

Vivien de Lynden, l’identitaire suicidaire, rappelle Houellebecq, notamment dans ses rapports avec sa mère libertaire. Le roman oppose dans toutes ses composantes, ses divers récits et discours encastrés façon poupées russes – qui finissent par se rejoindre en un seul récit bien mené, les figures d’hommes grands et forts (et sages) à celles d’hommes petits et malformés (et frustrés), ainsi que celles de femmes plantureuses (et désirables) à celles de femmes « maigres » (et laides). Ce partage caricatural de l’humanité interroge sur la pensée de l’auteur, qui semble tout à la fois dénoncer et pratiquer une vision quelque peu eugéniste. Sa chronique n’en reste pas moins une fresque inquiète et sensible de notre temps, qui s’emploie à montrer aussi la voie d’un possible franchissement du désespoir avec la doctrine des trois naissances : la naissance biologique, puis la naissance sociale, marquée par la prédominance du discours – trompeur- sur l’être, et enfin, une souhaitable troisième naissance, « alternaissance » qui n’est pas plus précisément qualifiée mais que l’on pourrait dire spirituelle tout en étant fermement attachée à la vie réelle, qu’elle réinvente. Tel est le vrai « Grand Déplacement », celui qui sauve.

Un jour, à Prague, Andreï Makine me raconta qu’à son arrivée en France, pauvre et sans papiers, il s’était construit une cabane dans la forêt des Landes. Je crois que là fut sa troisième naissance. Je cite encore deux passages de son livre :

« L’un après l’autre, nous collons notre œil à l’oculaire du télescope… Je ne suis pas sûr de distinguer la « supernova » mais c’est le commentaire d’Osmonde qui m’éblouit : « Elle a explosé au moment où l’homme commençait à tailler les silex. Et pendant que la lumière traversait ce gouffre qui nous sépare d’elle, l’humanité a eu le loisir de concevoir ce télescope. Et aussi d’accumuler assez de bombes pour anéantir la Terre. Les survivants devront revenir au silex… »

(…) Quant à ceux qui se croient supérieurs, il faudrait leur expliquer que la seule supériorité est de savoir sortir du jeu, quitter la scène où tout le monde joue faux, tiraillé par la peur de manquer et la panique de la mort… »

Au retour, je suis passée par le jardin des Plantes, où j’ai photographié les scintillements du ciel dans une petite flaque bordée de fleurs de cerisiers.

 

buf-mincet après-midi à Paris 5e, photos Alina Reyes

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De la bibliothèque Mazarine à la Sorbonne

Plaque au Pont des Arts

Plaque au Pont des Arts, en hommage à Vercors et aux ouvriers du livre qui, « au péril de leur vie sous l’occupation nazie, ont permis à la pensée française de maintenir sa permanence et son honneur ». En un temps de déshonneur, comme aujourd’hui.

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Il y avait vingt-deux ans que je n’étais pas allée travailler à la bibliothèque Mazarine. Mais j’étais dans leur ordinateur, en me faisant une carte le bibliothécaire m’a dit : « Vous habitez toujours rue Princesse ? » Non, un peu plus loin maintenant, mais comme mon cœur palpitait d’entrer de nouveau ici !

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D’abord, j’ai contemplé la Seine depuis le Pont des Arts, comme pour me préparer à l’amour.

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Puis j’ai traversé le quai de Conti. M’y voici.

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« Bibliotheca », tu te souviens d’O et moi, n’est-ce pas, qui venions tous les jours, un temps, jeunes amoureux beaux et ardents ? Je le porte avec moi, nous revoilà.

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Je ne peux pas déranger les étudiants et les autres personnes qui travaillent avec mon appareil photo, je m’en vais donc tout au fond d’une salle pour faire rapidement une image. Toujours aussi amoureuse des rayonnages de vieux livres pivotants, de chaque côté des tables de travail et à l’étage.

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Quand je suis ressortie, vers la fin de l’après-midi, il pleuvait fort. J’ai jonglé avec mon parapluie et mon appareil pour faire encore quelques photos sur le chemin du retour.

L’étroite rue de Nevers, avec le panneau du Highlander Scottish Pub, toute luisante

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Place Saint-Michel et à côté

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Je suis passée par le jardin médiéval du musée de Cluny, où des jeunes parlaient assis à l’abri des pierres

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et au square Paul Painlevé, où Romulus et Rémus tétaient l’eau du ciel

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tandis que je me battais avec mon appareil pour en tirer encore quelques images, les piles étant à plat

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Après une dizaine d’essais infructueux (n’ayant pas trouvé de piles en chemin), j’ai fini par réussir à saisir Montaigne, face à la Sorbonne, rue des Écoles, avec sa chaussure porte-bonheur aux examens, luisante de frottages estudiantins et de pluie. Et j’ai poursuivi jusque chez moi sous cette belle lumière, ici rue Cujas le long d’un bâtiment de la Sorbonne Paris 1.

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cet après-midi à Paris 6e et 5e, photos Alina Reyes

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