« On nait libre par grâce , comme intelligent ou beau. Ce vif instinct de la liberté est la plus grande chance sur le berceau, c’est lui qui assure le mouvement de l’espèce. Dans toutes les conditions, les plus humbles comme les plus hautes une sorte de certitude préalable avec laquelle semble-t-il, ils ont nés, rend certains hommes inaccessibles. Rien ni personne jamais ne les tient. Leur grande affaire est de n’être jamais accablés, écrasés par ce qui accable et écrase tous les autres, l’abondance ou l’absence de biens. C’est de sauvegarder autour d’eux l’air pour respirer, l’espace où l’esprit vit à l’aise, où le cœur se gonfle, la marge de la liberté. Ce sont eux vraiment les hommes biens nés. »
« Les philosophies ne sont jamais plus belles que quand elles sont encore poésie, découverte et conquête du monde. »
« Quand je fus à l’usine, je me pris pour les livres d’une véritable passion. Depuis elle ne m’a guère quitté : je n’ai plus cessé d’en acquérir et n’ai jamais pu me décider à en revendre un seul, si inutile, si mauvais qu’il soit, mais enfin désormais je les déteste ou les adore, je sais un peu ce qu’ils valent, de quelle comédie, de quelle foire ils peuvent être l’enchère et l’occasion pour ceux qui les écrivent et pour ceux qui les lisent ; surtout je sais que les vrais livres sont rares. »
Jean Guéhenno, Changer la vie
(autres extraits ici)
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L’inspecteur d’académie (je n’ai pas bien entendu son nom, voir note précédente) qui a accueilli les candidats au Capes de Lettres a lu une page de Jean Guéhenno sur le métier de professeur. Il avait raison, c’est un auteur qui vaut de ne pas être oublié.
Suzanne Flon lit une page de Jean Guéhenno (« La Légende du siècle », 1977, A2)
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C’est à Tours que se passent les oraux du Capes de Lettres, c’est donc là que je suis allée, pour trois jours, faisant d’abord quelques images depuis le bus, qui me rappelait mon départ pour la Grèce via la Porte d’Italie aussi, en minibus quand j’avais dix-sept ans, comme Rimbaud. Et justement dans la nuit je m’étais vue en rêve adolescente aujourd’hui.

Arrivée à Tours, en descendant du bus, en face de moi : ce bâtiment couvert de graffs et appelé Bateau ivre ! (la veille j’avais fait une note ici intitulée Vélo ivre) 

Je continue mon chemin, faisant encore quelques images au passage
puis je vais voir la Loire, une première fois dans ce séjour
je remonte par le château, je mange mon sandwich dans son jardin
Je me promène un peu, mais je n’aurai pas le temps de bien visiter la ville, où je ne suis pas allée depuis très longtemps.



Pour l’instant il fait très chaud, je me réfugie au musée, derrière la maison du
Balzac par Boulanger
et par Rodin (le même en plus petit que celui du boulevard Raspail à Paris)
et j’y vois de très belles œuvres, dont ces quelques-unes :
Simon Hantaï
Serge Poliakoff
mon préféré : Olivier Debré, qui peint la Loire dans tous ses états, en de grandes toiles très très belles
Jean Degottex reflétant son vis-àvis
j’ai rejoint la petite chambre monacale que j’avais réservée par Airnbnb, sous les toits, dans la maison d’une famille d’Asiatiques
et le lendemain matin, avant ma première épreuve, je suis retournée voir la Loire
Ensuite j’ai été extrêmement fatiguée et j’ai cessé de faire des photos mais j’ai tenu jusqu’à la fin pour le concours et en rentrant cet après-midi à la maison, je suis passée par le Jardin des Plantes où j’ai photographié des gouttes toutes fraîches sur les feuilles de lotus – les fleurs sont en bouton, bientôt écloses







photos Alina Reyes






rue Rollin


des livres et une peinture à l’huile à prendre ; j’ai pris la peinture





et voici la brocante













aujourd’hui à Paris 5e, photos Alina Reyes
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ces jours-ci dans les rues de Paris, photos Alina Reyes
une ferme en chemin

un vestige du chemin de Compostelle
le chemin se poursuit par les sentiers en forêt du noble chevalier errant
puis c’est l’arrivée à destination










pêche aux coquillages à marée basse, Andernos, août 2015




bassin d’Arcachon, août 2015

le Bailly, dictionnaire de grec ancien que j’ai acheté d’occasion à la librairie L’Harmattan et qui a appartenu à un professeur et administrateur du Collège de France, Maurice Croiset, qui y reçut Albert Einstein

le château de la Reine Blanche, dans le 13e
Photos Alina Reyes, bassin d’Arcachon et Paris, 2015