Madame Terre chez Jean-Jacques Rousseau à Ermenonville

L’archive, (…) toutes ces choses dites (…) telles qui brillent très fort comme des étoiles proches nous viennent en fait de très loin, tandis que d’autres toutes contemporaines sont déjà d’une extrême pâleur.
Michel Foucault, L’archéologie du savoir
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Par ce beau samedi automnal, O a fait plus de 110 kilomètres à vélo pour accomplir la 22ème action poélitique de Madame Terre. Le lieu de la dernière habitation de Jean-Jacques Rousseau est aujourd’hui touristique et en partie payant, reste gratuite la beauté du paysage, qui importait tant au poète philosophe dont la vision éclaire si justement notre présent.

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Brèves vidéos sur FranceTvÉducation :

Rousseau et la question de l’origine

Repensée dans un sens métaphorique et en rejetant l’idée chrétienne du péché originel

Rousseau n’est pas un sujet, il est un citoyen

« Si le sujet vit sous la dépendance de son maître, le citoyen est celui qui affirme sa liberté, et, partant de là, sa souveraineté. Telle est pour Charles Porset la rupture qu’introduit Rousseau. »

La pensée politique de Rousseau : le Contrat social

Gérard Mairet : « La force et la grandeur de Rousseau est d’avoir pensé la loi comme pensée, c’est-à-dire nécessitant un sujet : « quand le peuple pense, c’est la loi qu’il pense. » »

 

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Je voulais mettre en lien mon article sur Nuit Debout paru (gratuitement) dans Libé, mais je ne peux y accéder faute d’être abonnée. C’est certainement le cas aussi de nombre d’entre vous, mais il se trouve aussi ici, et tous mes articles sur Nuit Debout .

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Aujourd’hui à la Pitié-Salpêtrière

De même que je travaille dans plusieurs bibliothèques, je vais et lis dans plusieurs jardins, dont celui de l’Allée haute, très paisible et très beau en automne, à la Pitié-Salpêtrière.

lci-pitie-salpetriereTous ces jours derniers (voir mes notes précédentes), les médias sont toujours là, attendant l’annonce de la mort de Jacques Chirac, caméras dehors, journalistes patientant des journées entières assis sur des bancs ou dans leurs voitures.m6-pitie-salpetriere On croirait les entendre croasser.

J’ai failli me faire écraser par une ambulance qui sortait tranquillement de l’hôpital, pas du tout pressée, alors que j’étais en train de traverser de façon tout à fait régulière sur un passage piétons, de l’autre côté du boulevard. En arrivant à moi soudain elle a accéléré, foncé sur moi. Le temps s’est décomposé, j’ai vu le visage largement souriant du chauffeur tandis que je bondissais sur le côté, juste à temps pour en réchapper. Il a poursuivi son chemin sans ralentir, tandis que deux personnes qui avaient assisté à la scène depuis le trottoir restaient médusées. J’ai vu que la rue où elle s’engageait était bloquée par un camion-poubelle, je l’ai rattrapée, j’ai frappé à la vitre, que cet ambulancier fou a quand même daigné baisser, et j’ai demandé explications et excuses. Tout ce qu’il a trouvé à dire c’est qu’il n’avait pas fait exprès. Décidément la mort rôde par là. N’est-ce pas romanesque ? Tant que nous ne nous laissons pas attraper ;-) Je suis entrée et j’ai passé un bel et bon moment à lire sous les arbres.

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jardin-salpetriereJ’ai aussi photographié une autre oeuvre de l’exposition en cours. Celle-ci est de Marissa Lopez
marissa-lopezphotos Alina Reyes

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Les vivants et les morts

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Ceux qui par leur politique inique, à l’extérieur ou à l’intérieur, sèment la guerre et réclament la paix sans rétablir la justice ne demandent en fait qu’un armistice de la honte, soumission et collaboration aux forces de la mort.

Églises, mafias, milieux… ces mondes dans le monde, à la fois concurrents et alliés, soumis au pire du monde, ces mondes parallèles où l’humain est proie et le crime fait droit, tendent un miroir au monde ordinaire chaque fois qu’il agit au mépris de la loi ou suit des lois iniques.

Le monde des manipulations et des manigances, si bas, si faux, si lâche, si bête, fait souffrir tout être doté d’un sens de la justesse, et notamment les simples et les génies, par définition animés de ce sens au plus haut point.

Contrairement à ce que prétendent les tenants de l’iniquité, la souffrance n’a aucune vertu. Elle détruit la vie des justes et n’a pas de prise sur les hommes sans justesse, déjà pris par la mort. Refuser de collaborer avec les systèmes iniques, c’est chaque jour contribuer à garder les vivants.

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photos Alina Reyes, hier à Paris : les médias faisant toujours le pied de grue devant la Pitié-Salpêtrière, et un homme sur le toit de sa péniche

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Sexe, mensonge et vidéo (actualisé)

Vendredi soir : j’ajoute ce lien France Inter comprenant des récits de témoins et des PV d’audition accablants pour Di Falco, et pour sa mère la pute l’église qui comme d’habitude n’a rien fait, l’a au contraire promu.
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Mgr Di Falco de nouveau accusé de viols sur enfants. L’affaire est ancienne mais ce qui est actuel c’est la réitération du mensonge par cet homme, mensonge qui redouble le viol. Et le fait que la prescription en matière de pédocriminalité n’est toujours pas supprimée. Si le droit n’évolue pas, la société s’embourbe.

Mieux vaut voir un pénis sur un mur que le pénis du curé dans la sacristie. L’œuvre d’un street artist belge va être effacée dans les semaines qui viennent – d’ici là, les jeunes filles du lycée catholique d’en face et les femmes voilées dans la rue, entre autres, auront eu, s’il leur arrive de lever le nez, l’occasion de songer.

 

Un pénis géant peint sur un mur embarrasse Bruxelles
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Qu’est-ce que la liberté ?

babyfootj’ai photographié ce baby-foot mardi au Kremlin-Bicêtre

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20 % des patrons seraient des psychopathes, selon une étude. Herman Melville a très bien évoqué l’aliénation de ce type de personnes dans Moby Dick (le capitaine Achab) et dans Billy Budd, marin (le personnage de Claggart). Claggart est pire qu’Achab, sans doute parce qu’il n’est pas vraiment le patron. C’est le type de psychopathie la plus banale, celle que nous voyons à l’œuvre tous les jours chez toutes sortes de gens, dans toutes sortes de milieux, publics ou intimes, qui ont des fantasmes de domination et doivent eux-mêmes vivre dominés.

Deux acteurs américains talentueux, beaux, riches, célèbres… et victimes d’addictions, accusés de violences domestiques, l’un sur sa femme, l’autre sur ses enfants. Encore de faux patrons, peut-être pas psychopathes mais maladifs aussi. Je leur conseillerais, pour se libérer, de lire ou relire Melville. La littérature peut tout guérir.

Qu’est-ce que la littérature ? Posant la question l’autre jour, j’évoquais l’unité de l’être qui en est la marque, contre la dissociation des fabricants de produits divers. Ajoutons : la littérature est une activité de recherche – le reste n’est que littérature, au sens dégradé ou frelaté du terme. La recherche est ce qui maintient l’homme en vie.

En ce moment je regarde beaucoup de séries policières. Elles remplacent très bien la plupart des romans actuels, qui ne sont que littérature fabriquée, dégradée, aliénée, et ne peuvent désaliéner leurs lecteurs. Seul le polar me semble encore compter beaucoup de livres de vraie littérature, et c’est un genre qui s’adapte très bien à la série, avec sa pénétration dans les réalités sociales, auxquelles il apporte son essence de jeu cathartique, si capitale en littérature. La justice y est réhabilitée de façon tout autre qu’elle ne l’est dans la réalité : si nous sommes invités à la trouver, ce n’est pas en trouvant la vérité mais en jouant avec l’auteur ou les scénaristes. Dans la réalité, la justice se fait par la vérité et la vérité ne dépend pas des hommes, elle est par elle-même. Sa propre patronne.

Parmi les séries policières que je regarde, mes préférées sont celles qui nous viennent des pays nordiques, où les personnages de femmes sont libérées de l’aliénation aux hommes. C’est ainsi, par l’échange entre la fiction et la réalité, que l’humanité avance. Les femmes et les hommes les plus libérés inspirent des personnages de fiction qui à leur tour servent d’exemples aux lecteurs/visionneurs de ces fictions. Dans leurs combats et dans leur force. Aucun mot français ne rime avec le mot triomphe, paraît-il. Apprécions le seul triomphe qui vaille, celui qui s’éprouve seul, indépendamment de la société, comme celui de la lumière qui chaque jour se lève.

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Exposition des œuvres de patients et d’artistes à la Pitié-Salpêtrière

Comme chaque année en cette saison (voir les œuvres de l’année dernière), les services psychiatriques de la Pitié-Salpêtrière s’associent à une exposition dans le jardin de l’Allée haute.

Œuvre de JEANSAYA :

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Œuvre d’Yvonne Orsini :

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Œuvre d’Emma :

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Deux œuvres collectives de patients de l’hôpital de jour de la psychiatrie adultes du professeur Jouvent :expo-hdj-psychiatrie

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Œuvre de Bertille Chéreau :

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Œuvre de Bernard La Rocca :

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Œuvre de Véronique Desmasures :

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Œuvre de Marie Martine Expilly :

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Œuvre de Stefan Yordanov :

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Œuvre d’Ayda-Su Neroglu :

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Œuvre de Marinette Delanné :

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Œuvre de Valérie Delamotte :

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photos Alina Reyes

Je n’ai pas tout photographié, si vous aimez l’art singulier et passez par là, allez voir, c’est jusqu’au 2 octobre !

Avec une pensée pour Jacques Chirac qui se trouve en ce moment dans cet hôpital, et une colère contre Christine Boutin qui a été infecte encore une fois.