
Square René Le Gall à Paris 13e aujourd’hui, photo Alina Reyes
Je rêve en grec homérique maintenant la nuit, comme si Homère parlait à même mon esprit (alors que moi je suis incapable, le jour, de parler en grec). Ce matin me réveille le verbe grec, bien conjugué et prononcé dans ma tête, signifiant : lève-toi. Je me lève et quand je reprends ma traduction, soudain je reçois les paroles de Tirésias en plein cœur, son oracle s’éclaire, c’est à moi qu’il parle, qu’il indique ce que je dois faire, bien clairement et fortement, ce qui s’est passé et ce qui se passera, et comment arrivera ce qui arrivera.
C’est si fantastique, la façon dont l’esprit travaille. Quand je traduisais de longs passages de la Bible, toute seule là-haut dans ma montagne, il m’est arrivé d’entendre, éveillée, de l’hébreu, comme prononcé par l’invisible. Et quand je travaillais sur le Coran, dictionnaire d’arabe en mains, j’ai eu le sentiment, devant les lettres alignées sans signification connue au début de certaines sourates, qu’elles devenaient soudain des clés, à la fois des clés, des serrures et des portes que je pouvais ouvrir. Quand j’ai lu le Kalevala, en français sauf quelques vers que j’ai tenté de traduire du finnois, pour sentir quand même la langue, vers la fin j’ai eu la sensation d’un retournement, comme si le texte était un gant que j’avais retourné.
Ce que nous traduisons par « élever un tombeau » se dit dans l’Odyssée « verser un signe ». Ma traduction de l’Odyssée avec mon commentaire, ça va être de la bombe.
Toute à ma traduction, mais n’oubliant pas mes exercices physiques, yoga, gym et course (je progresse).
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Le pied d’O sur la table et les tournesols qu’il m’a offerts en me disant : que vas-tu en faire, Vincent ?
Les roses de la roseraie, hier au Jardin des Plantes, si belles, si odorantes, si sensuelles
Les oiseaux du paradis, si éclatants qu’on les entendrait chanter, dans le même jardin













Hier au Jardin des Plantes, photos Alina Reyes
Passant rue Croulebarbe, j’ai vu cet artiste en train de peindre au rouleau, entre deux fresques que j’ai déjà photographiées.
J’y suis repassée environ une heure plus tard, voir où c’en était, mais il était encore au travail. J’y suis retournée le lendemain, dimanche, et j’ai découvert ce personnage façon puzzle, féminin peut-être d’après son sexe, en train de faire le pont, ou de danser, ou de tomber ? signé Jibé
Puis je suis allée au Jardin des Plantes où j’ai vu des corneilles pas timides – un fléau en fait que ces légions de corneilles, pour les petits oiseaux et les plantations, entre autres.
Un enfant dessinait sur le sol, comme depuis quelques centaines de milliers d’années.
Dans une rue sur le chemin du retour j’ai vu ces étranges affiches. 





à Paris, photos Alina Reyes





