Michel Foucault à propos du livre « Les mots et les choses »


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La pensée de Michel Foucault, comme celle de Claude Lévi-Strauss, reste encore à comprendre, et surtout à servir de tremplin pour l’émergence d’une autre façon de penser, donc d’une autre pensée, d’une autre façon de vivre. Sans doute ces processus sont à l’oeuvre, il y faut le temps et cela se fait de façon diffuse, mais je rêve de réussir avec ma thèse, notamment (avec mes autres textes aussi évidemment), à vraiment basculer dans une autre évidence, comme ces grands esprits nous y invitent. D’où ma méthode, mes dessins etc., mon « dérèglement » comme dirait Rimbaud, « de la méthode » comme dirait Descartes.
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Puzzle

puzzle-minPuisque décidément, tout en écoutant toujours des cours, conférences etc., je continue à dessiner dans les pages de mon cahier d’écriture, je crée un nouveau mot clé pour les regrouper. Après un Ange et une Mère Noël, celui-ci, qui paraît-il évoque un lézard qui rit, et que je prenais pour un puzzle (à quatre yeux, ça fait trois z), est le troisième.

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Vrai conte de Noël

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Ce matin à neuf heures je me trouvais à l’Espace insertion du 13e, où les assistants sociaux reçoivent les « bénéficiaires du RSA », autrement dit les plus déshérités. Dans la salle d’attente, des femmes et des hommes de tous âges. Blancs, tous.

Au bout d’un moment, entre un Noir, qui dit bonjour avec un léger accent d’Afrique. Mais lui ne venait pas chercher de l’aide. Il venait en donner. C’était l’un des avocats qui viennent apporter bénévolement, en plus de leur travail, une assistance aux plus pauvres, à ceux qui ne peuvent pas payer un avocat et sont donc bien plus susceptibles d’être escroqués par tous ceux qui se nourrissent sur le dos des gens en difficulté.

Dans un film ou un téléfilm français, on aurait la situation inverse : une salle d’attente pleine de pauvres noirs et basanés, et un avocat blanc. Car les producteurs n’ont jamais l’occasion d’aller chercher de l’aide dans un espace d’insertion et de voir ce que j’y vois chaque fois que j’y vais – notamment beaucoup d’assistants sociaux et d’autres employés d’origine immigrée, et beaucoup de Blancs sans travail ni revenus. L’élite ne voit que ses fantasmes et ses hantises, qui travaillent à étouffer la vie.

C’est avec lui que j’avais rendez-vous. Et en plus d’être gentil, de bonne volonté et de bon conseil, il était souriant et beau comme un dieu.

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Soyons papillons

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Excellents rêves cette nuit. Lumière du jour, eaux, grand air, nature, verdure, gens, proches, fête, amitié, amour, joie, paix.

Lorsque Kafka dit (dans son Journal, si je me souviens bien) : « Dans ton combat contre le monde, seconde le monde », voici ce que j’entends : continue à donner au monde matière à réagir contre toi, continue à lui faire révéler par réaction son mensonge, son tort, continue à avoir raison et à la lui signifier, seconde-le en lui faisant cracher son mal, en le lui faisant voir, en le dessillant, en lui faisant découvrir la bonne voie pour la vie.

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Littérature pour bonnes dents

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Imaginons Gérard de Nerval pour Aurélia, André Breton pour Nadja, Julio Cortazar pour Marelle, recevant des éditeurs des lettres leur expliquant qu’ils ne peuvent publier leur livre car il ne correspond pas au « marché ». Pour prendre un exemple plus humble et de cette semaine, c’est ce qui m’est arrivé pour mon dernier roman, disons pas ordinaire, comme tous mes précédents livres. S’ils n’ont pas tous la franchise de le dire, c’est bien ça : les éditeurs ne veulent plus que ce que veut le marché, goule édentée : des hamburgers de fast-food trafiqués et recuits, ou bien de bons vieux pot-au-feu bien bouillis. Moi je sers des entrecôtes à point, saignantes, goûteuses et odorantes, passées au feu autour duquel se tiennent paisibles des affamés auxquels, en pleine nature, j’en fais voir de toutes les couleurs sous le ciel étoilé.

Hier fin de soirée « fortune cookies » achetés l’après-midi au supermarché chinois, avec des messages tombant étonnamment pour chaque personne présente. Cette nuit, nuit blanche, nuit d’écriture. À l’aube j’ai regardé l’étoile du matin se déplacer vers l’est.

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