Ma nuit techno avec montre cardio, dodow et liseuse (actualisé)

Comme j’aime bien faire des expériences avec mon corps, pour Noël j’ai eu une montre cardio (Polar Ignite 2) et un Dodow (un truc qui envoie de la lumière au plafond pour y régler sa respiration et s’endormir). Et comme j’étais fatiguée hier soir, avant même d’avoir fini de regarder mon épisode de la très belle série animée Arcane, je suis allée me coucher, un peu impatiente aussi de tester mon Dodow. Résultat : je me suis endormie presque instantanément, comme souvent quand je suis fatiguée. Deuxième résultat : je me suis réveillée environ deux heures après, alerte comme en plein jour. Je n’avais plus envie du Dodow alors je me suis levée, recouchée, amusée un moment à consulter ma fréquence cardiaque sur ma montre – constatant qu’au mieux du repos elle était à 56. Puis j’ai pris ma bonne vieille liseuse, toujours à portée de main, et j’ai continué à lire la grande Almudena Grandes. À trois heures passées je me suis rendormie, et je me suis levée tard ce matin. C’était une bonne nuit. C’est bon de dormir la nuit, et c’est bon aussi de ne pas dormir, quand on n’a pas à aller travailler le lendemain. Et j’ai bien mérité de me reposer.

Ce matin j’ai calculé ma VO2 max, « quantité maximale d’oxygène que l’organisme peut utiliser par unité de temps », avec ma montre. Pour une femme de 60 à 65 ans (j’en aurai 66 en février prochain), le résultat est « très bon » – il serait faible pour une femme de vingt ans, moyen pour une de 45 28-12-21 : En fait il y avait une erreur de calcul pour ma VO2 max, due au fait que je n’avais pas corrigé la fréquence cardiaque maximum, fcm, indiquée automatiquement par ma montre, d’après mon âge, à 155 ; ma fcm étant très supérieure (sur le tapis de course, je monte sans forcer entre 160 et 170, ma fcm doit donc être d’au moins 180), après correction le résultat de ma VO2 max est « élite » (excellent) ; mon résultat serait « excellent » pour une femme de 45 ans, « très bon » pour une femme de 40, « bon » pour une femme de 30 ans, « moyen » pour une femme de 20 ans ; en fait il est peut-être encore meilleur, mon estimation de fréquence cardiaque maximum à 180 étant peut-être un peu au-dessous de ma fcm réelle, et mon indication de ma fréquence cardiaque au repos étant de 60, alors que je l’ai constatée plusieurs fois, y compris ce matin, meilleure : à 56 ou 55. Beau résultat pour mon cœur donc, même si le très bon cœur ne suffit pas à faire la très bonne performance – pour cela, il faut travailler encore, et j’en ai bien l’intention.

Même si tout cela n’est qu’indicatif, me voilà donc rajeunie. Pour la fcm je ferai aussi le test en courant, le test bien terre à terre.

J’ai hésité longtemps à prendre une montre cardio, j’évite de consommer inutilement des gadgets, mais je dois dire que cela m’aide et me rassure dans mon entraînement, surtout en me remettant au sport à mon âge, après une longue période d’inactivité et de maladie, avec opérations chirurgicales. Si mon témoignage peut encourager d’autres personnes à se remettre au sport, aux joies qu’il donne et au bien-être qu’il procure, tant mieux. De temps en temps j’ai des fatigues et des insomnies, conséquences, en plus de l’ostéoporose (que le sport combat), de mon hormonothérapie anti-cancer. Ces jours-là, ou ces lendemains-là, je ne fais pas de grands efforts, je ne brusque pas mon corps. Je m’adapte. Je suis heureuse.

*

À la recherche de la beauté intérieure du corps

Les nuits où je ne m’endors pas tout de suite, je profite pleinement de ce temps de repos pour jouir, dans une infinie douceur, de la joie d’habiter mon corps. Je me mets à son écoute, couchée sur le dos, les jambes ouvertes en papillon selon la posture de yoga, en commençant par prendre mon pouls, à l’aide du réveil qui envoie une projection lumineuse de l’heure au plafond. Au repos complet, entre 56 et 64 battements par minute à mon poignet, tout va bien. Au-dessus de 64, j’ai un peu trop chaud, ou bien mon corps est encore occupé à quelque travail un peu prenant. À partir de 70, je commence à avoir de la fièvre, suite à quelque virus de l’hiver dont je me débarrasse en dormant, en croquant du gingembre et en avalant du miel. Parfois aussi je compte le nombre de mes respirations à la minute, je sens la circulation du sang et de l’air en moi. Je pense à l’intérieur de mon corps, je le ressens vivre, dans toute sa fantastique physiologie.

Plus encore que la forme extérieure de notre corps, son aspect intérieur est particulier à chacun de nous. Sa beauté intérieure est faite de la beauté de ses organes, qui malheureusement peut être dégradée, voire extrêmement dégradée. Un foie, des poumons en pleine santé sont souples, pleins, irrigués, brillants, magnifiques. C’est le propre d’organes jeunes, mais la beauté ne se trouve pas seulement dans la jeunesse. Qu’on songe aux couleurs des feuilles mortes, aux ruines antiques, au poli des pierres usées par les éléments au cours du temps. Mais un foie dégradé par les mauvais traitements n’est plus qu’une espèce d’éponge distendue, laide, terne et informe, des poumons abîmés par la fumée ne sont plus qu’une horrible masse noirâtre.

Je ne me lasse pas d’écouter ou de lire des conseils et des témoignages sur le corps et le sport. Me réjouit par exemple le fait d’entendre que notre foie aime la chaleur. Lui qui a la lourde charge de traiter non seulement tous les déchets que nous avalons mais aussi tous les toxiques que nous respirons ou dont nous nous imprégnons par la peau, via les cosmétiques. Quand nous lui donnons trop de travail – ce qui va sans doute être le cas pendant ces fêtes – nous pouvons l’aider en lui appliquant une source de chaleur pendant une vingtaine de minutes, et en lui servant le matin à jeun un jus de citron ou d’autre agrume dilué dans de l’eau tiède (moi, je le mets dans un thé vert). Couchée dans la paix de la nuit, sur le dos, sur le ventre ou sur l’un ou l’autre côté, je sens mon foie comme un bel animal calme et vaillant, qui comme tous les autres organes et éléments de mon corps mérite le respect et m’inspire un sentiment d’admiration et de tendresse. Tous ces éléments vivants ensemble, nous sommes les partenaires d’un seul et même corps qui nous donne la vie, instant après instant. Il y a là une très ancienne et nouvelle terra incognita à explorer, corps et esprit unis.

Rendez-vous pour une nouvelle note dans la nuit du 24 au 25 décembre.

*

« Anéantir » le dernier Houellebecq (actualisé)

J’ai eu accès au dernier Voldemort de l’industrie éditoriale, le livre dont il est interdit de parler jusqu’à sa parution officielle – quel buzz, quel suspense ! Et comme personne ne m’a notifié cette interdiction, à moi, voilà ce que j’en dis. Ça commence avec un ministre des finances qui ne fait pas l’amour et qui se fait couper la tête. Un Houellebecq, quoi.
Pour le reste, c’est-à-dire les quelques centaines de pages de bavage et bavardage autour du néant, que les nécrophages s’en repaissent eux-mêmes à la date qui leur sera permise, moi ça ne m’intéresse pas, je n’en lirai pas plus. Comme dit Parménide, ce qui est est, ce qui n’est pas n’est pas.

P.S. Un autre livre, déjà à l’étal des librairies, porte un titre proche de l’Anéantir de Houellebecq : Le traître et le néant ; c’est une enquête sur Macron. C’est drôle que Houellebecq prétende dénoncer l’anéantissement, lui qui ne cesse de répandre dans le monde ses écrits nihilistes. En même temps, comme dirait l’autre, ça a sa logique : celle du serpent qui, dans sa haine de soi, se mord la queue.

P.P.S. Je me suis débarrassée du livre, mais je me souviens d’y avoir lu ces mots : « le romantisme, on l’oublie souvent, est né en Allemagne ». Qui ça, on ? Qui oublie que le romantisme est né en Allemagne ? Quelqu’un qui ignore tout de la littérature, sans doute. L’auteur lui-même, avant de l’apprendre ? C’est possible. Ou vraisemblablement après tout, beaucoup de ses lecteurs. Et j’en reviens à mon combat pour l’apprentissage de la littérature. Qui doit permettre de comprendre ce qu’elle est, d’où elle vient, et surtout, ce qu’elle dit. Je ne pense pas que les lecteurs de Houellebecq sachent toute la portée nihiliste de ses textes.

*

Des cadeaux vraiment singuliers ? Joyeuses fêtes !

Je vous fais des cadeaux, et vous propose des cadeaux à faire :

Pour qui aime la littérature ou s’intéresse à la méditation et au yoga, vous pouvez offrir mes livres papier, imprimés à la demande, et livrés aussitôt, ici et ici.

Je peux aussi proposer mes peintures, pour lesquelles on peut me contacter via ma page sur Artmajeur ou sur Instagram. Si vous commandez une peinture, en prime je vous enverrai gracieusement l’un de mes livres papier publiés chez l’un ou l’autre de mes éditeurs, au choix parmi ceux dont je dispose, signé !

Et ici c’est tous les jours Noël puisque je vous offre gracieusement des ebooks, ici et ici

Joyeuses fêtes à vous !

*

Nature et culture physiques

J’adore les vêtements portés par les personnages de la série brésilienne 3 %, que je regarde depuis quelques semaines – je commence la quatrième saison. Spécialement les vêtements au crochet des filles. Du coup, j’ai très envie de me remettre au crochet. Je savais en faire quand j’avais vingt ans, ma grand-mère m’avait appris, mais je n’en ai pas fait depuis. Je crois que je vais me procurer le nécessaire. J’ai très envie aussi de continuer à travailler mon corps, à le sculpter et l’assouplir au mieux, à la maison, à la salle de sport, en extérieur… et me vient à l’esprit l’expression « culture physique ». Mon père, à l’époque, faisait de la culture physique, après avoir fait aussi de la lutte gréco-romaine, de l’haltérophilie et de la gymnastique artistique (barres parallèles…), entre autres sports et activités (chant, musique, militantisme, et il lisait aussi, tout cela en plus de son travail d’ouvrier du bâtiment). Est-ce qu’en vieillissant je me mets à ressembler à mon père quand il était jeune ? Ou à moi-même quand j’étais jeune. Les voies du corps et de l’esprit… Mon père est mort après avoir perdu la mémoire de tout ce qui n’était pas sa jeunesse, mais passé quatre-vingts ans il avait toujours un beau corps. Peut-être qu’ainsi il m’a légué le meilleur de lui. J’espère garder ma tête, et pas seulement mon corps, mais c’est beau de garder son corps alors que la tendance paresseuse ordinaire est de le laisser s’abîmer. J’ai donc envie de garder un beau corps, et de l’habiller avec des vêtements uniques, faits de mes mains, au crochet. Voilà de la culture, de la culture physique, belle et bonne à vivre. Et je lis, et je traduis, et j’écris, et parfois je peins, et j’ai fait de la musique, et je fais tellement tout, et je peux tellement tout faire, c’est à la fois une merveilleuse exaltation et, comme si tout se réunissait en moi, une magnifique paix.

*

Les ateliers d’artistes du 59 Rivoli en 22 images

Squat à l’origine, le 59 rue de Rivoli est aujourd’hui occupé par un collectif d’artistes, avec ateliers et expositions, une galerie un peu sauvage comme aux Frigos. Les artistes changent, les œuvres aussi, voici quelques-unes de celles que j’y ai vues aujourd’hui.
*

aujourd’hui à Paris 1er, photos Alina Reyes