Pendant que O arpentait de nouveau les montagnes à VTT (je ferai certainement une prochaine note avec ses images), j’ai découvert, en allant vers le jardin public, cette rue couverte d’œuvres de Street Art charmantes
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Nous avons visité le musée archéologique, installé dans un très beau lieu (ancienne basilique San Francesco, XIVe siècle). On ne peut photographier les œuvres exposées, mais j’ai particulièrement apprécié les taureaux de terre cuite en série de l’époque minoenne, ainsi que des statuettes de femmes à têtes d’oiseaux. * Le soir, notamment pour y dîner, et le jour, nous aimons aussi marcher dans l’ancien quartier turc (nous, nous logeons dans l’ancien quartier juif, très beau aussi, cf note précédente) Une maison turque typique, avec les étages en bois Un artisan coutelier arménien, que l’on peut voir travailler sur place Vers le port. La Crète a beaucoup souffert des destructions commises par les nazis et ne s’en est pas complètement remise, comme tant d’autres lieux en Europe. Dire que les Allemands ont été inflexibles avec la dette grecque dernièrement… L’Europe est-elle amnésique, ou traître ?
J’ai élu spirituellement domicile en Crète alors que j’étais toute jeune collégienne, puis dès que j’ai pu, à l’âge de dix-sept ans, j’y suis allée. J’y suis retournée quatre ans plus tard avec homme et bébé, et depuis tout ce temps-là je n’y étais pas revenue, quoique je sois repassée en Grèce. M’y revoilà, avec O cette fois, et mon amour de jeunesse pour ce pays, pour ce continent comme dit Jacques Lacarrière, est aussi intact que l’est l’esprit crétois. Joie parfaite.
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Samedi dernier, départ
Le port d’Héraklion vu de notre hôtel, la nuit sous la pleine lune et le lendemain matin *
Nous y reviendrons, mais tout d’abord nous partons séjourner quelque temps à La Canée, ancienne capitale de l’île, à l’ouest
Nous logeons dans la vieille ville, tout près de l’eau
La ville fut un formidable melting-pot et conserve les souvenirs de ses cultures (et occupations) vénitienne et ottomane, entre autresMosquée…
Cathédrale orthodoxe…
Synagogue
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Il fait très doux et la lumière est fantastique
Les petits restos servent l’exquise cuisine crétoise, qui rend centenaire
Les anciens arsenaux « ACAB » (All Cops Are Bastard) et ALETEIA (la Vérité)Plusieurs tags ici et là dénoncent le tourisme de masse. L’été la ville est sans doute bondée, mais en ce mois de janvier tout est très tranquille.
« Le Verbe s’est fait chair » : la crèche dans l’église catholique
Au marché, on déjeune, toujours aussi délicieusement, sur des tables en bois dans la cuisine
On passe et repasse avec bonheur par le lacis des ruelles, n’oublions pas que la Crète est le pays du Labyrinthe
O quitte notre rue Angélou pour aller explorer les montagnes à VTT ; moi je fais toujours mon yoga au lever
Vu du train, à vingt minutes d’Édimbourg, l’estuaire de la Forth
En ce dimanche radieux, nous descendons à North Southferry. Première maison à la sortie de la gare : une école
Puis un monument aux morts des deux dernières Guerres mondiales avec ces cailloux d’hommage décorés de façon enfantine
et ce bassin de pierre, semblable à un lavoir ou une tombe, rempli d’eau
Trois ponts traversent le large estuaire, en voici deux : le plus récent, à l’arrière, pour les voitures ; l’autre, que nous prendrons tout à l’heure, pour les bus et les piétons
Nous traversons le village
Un train sur le Pont du Forth d’où nous venons
Je ne me lasse pas d’admirer ce fameux Pont du Forth qui relie le sud et le nord de l’Écosse
Et voici le Harbour Light Tower, plus petit phare du monde en activité (c’est une enfant qui se tient ici devant), construit par Robert Stevenson, grand-père de Robert Louis Stevenson, dont la famille remplit l’Écosse de phares Nous y montons deux par deux
Nous marchons dans le vent, l’odeur des algues et les cris des goélands
L’herbe est si verte en ces terres
Nous traversons le fleuve, trois kilomètres à pied et beaucoup de vent plus tard nous voici à South Queensferry
Après un copieux et très bon déjeuner de Noël, dans l’après-midi bien avancé, dans un grand pub des plus cosy, nous prenons le chemin de la gare
toute belle sous son croissant de lune, et nous rentrons à ÉdimbourgAujourd’hui à North Queensferry et à Queensferry, photos Alina Reyes
J’actualise cette note à mesure qu’arrivent de nouvelles images. Voici maintenant le marché de Noël.
À la nuit tombée, nous approchons du marché de Noël
avec ses animations et ses stands où faire du shopping ou manger sur place
Délicieux saumon grillé sur place et servi en sandwich ou avec accompagnement
Après l’avoir quitté, nous nous sommes posés dans un pub où l’un de nous, tout jeune officier, aussitôt arrivé a secouru un client qui était en train de s’étouffer. Connaître les bons gestes et être rapidement réactif, c’est important !
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C’est la troisième fois que j’y séjourne, et c’est toujours une beauté à vous rendre heureux d’amour. J’ai dit ce mot ce matin en parlant d’une personne, « c’est une beauté », et il convient aussi pour Édimbourg. Une ville qui n’est pas seulement belle mais possède un charme puissant, fait d’un mélange de haute nature et de haute culture, qu’elle sait cultiver en toute simplicité, et qui a donné naissance à tant de grands auteurs. Voici mes images de ces jours derniers, il en viendra sûrement d’autres.
À l’arrivée le soir tard sur Royal Mile, en allant chercher des fish and chips pour quatre affamés, au niveau de ces superbes cabines téléphoniques
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Le lendemain matin, 24 décembre, toujours sur Royal Mile, les boîtes aux lettres ont été mises aux couleurs de Noël
*Une visite d’hommage au château, là-haut, s’impose avant toute descente en ville depuis l’esplanade, la vue sur la ville tout autour, et sur les Pentlands à l’arrière-plan
*L’appareil photo du téléphone ne saurait rendre toute la féérie de l’architecture et du paysage mais peut en donner une idée
Se plier aux exigences du consensus, avoir ainsi le Congourd ou autre prix ou succès de ce genre, est une solution au statut précaire d’auteur. J’aime trop la vie, la liberté, la littérature, pour seulement l’envisager. Mon truc, c’est la littérature virile. J’en lis (pas dans la production actuelle car il n’y en a pas – le monde littéraire n’a jamais été viril et plus il est industriel, moins il l’est) et j’en fais. Viril ne signifie pas « de mec » mais courageux (selon son étymologie). Je regarde mon trajet depuis l’enfance, je le vois foudroyant et filant, aussi clair que l’éclair ou la météorite, ni compromis ni vaincu, toujours ultrasensible, en éveil. La voilà, l’éternité. Dans ce qui ne sombre ni ne meurt.
Présent. Voici mes images de nos trois jours (deux nuits) à Strasbourg, cette semaine. Nous comptions beaucoup visiter le musée Tomi Ungerer mais il était fermé pour travaux. Une occasion d’y retourner. Strasbourg est magnifique et les Strasbourgeois sont particulièrement gentils, courtois en toute simplicité, souriants. La nourriture et le vin sont excellents. Le centre-ville est largement dédié aux piétons et aux vélos. Les musées contiennent des trésors de tous les temps. Au sommet de Notre-Dame nous avons été accueillis par un arc-en-ciel. Avant de repartir nous avons passé du temps en privé au hamman-piscine-spa, d’où nous sommes ressortis frais comme nouveau-nés.
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Un resto sympa pour commencer
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Vue de notre appartement à l’appart-hôtel, que je ne me lassais pas de contempler, avec les lignes graphiques des toits et la véranda, et la nuit les lumières
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Une sculpture sur l’emplacement de la Grande synagogue détruite pendant la guerre, reconstruite ailleurs dans la ville
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J’ai compté jusqu’à cinq étages sous les toits de certains immeubles
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Derrière la maison, la cathédrale la plus visitée de France (Notre-Dame de Paris étant hors jeu), haute de 144 mètres et contenant tant de merveilles qu’on pourrait y consacrer des milliers de pages, comme il y est dit quelque part
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Son horloge astronomique, que nous avons vue s’animer au quart d’heure
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Une fresque récente plutôt réussie, mais le panneau en grec du Christ annonçant « Je suis le chemin, la vérité et la vie » comporte deux fautes. Sans doute l’artiste, Christoff Baron, ne connaît-il pas le grec, mais il est regrettable que personne d’autre ne l’ait vu
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Retour dans la ville, où se trouve notamment la maison de l’un des enfants du pays, décidément riche en dessinateurs, Gustave Doré
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L’Ill passe partout, sans pour autant enfoncer la ville dans l’eau. C’est très beau.
*Un menuisier à l’atelier, fabriquant des jouets de bois
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Arpenter encore les rues, les quartiers
Vers « la petite France », allons au Musée d’art moderne et contemporain
qui possède plusieurs belles œuvres de Victor Brauner – ci-dessus « Logos et les trois matières »et aussi, entre autres de A.R. Penck – ci-dessus « Avant le rebut »
Bon je ne vais pas mettre ici toutes les images de toutes les œuvres que j’ai spécialement aimées, il y en a trop. Encore quelques-unes :Daniel Richter, « L’éternel rêve éveillé des trois fous de la montagne »
Puis à la cathédrale où nous montons par l’escalier en colimaçon jusqu’au sommet
un selfie au sommet, et voilà la réponse du ciel
où se trouve la « maison des gardes »
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Nous avons visité aussi le Musée de l’œuvre Notre-Dame
avec ses merveilles du Moyen Âge, si primitives
et si actuelles parfois
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Et nous sommes allés au Musée archéologique
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Chaque fois que je dors à l’hôtel, j’y fais aussi mon yoga, comme tous les jours à la maison, histoire de garder un corps souple et musclé, en bon état de marche – et nous avons tout le temps marché
Le dernier jour, avant de reprendre le train, je me suis baladée dans le quartier de la gare et j’y ai photographié cette « trocothèque »
et des œuvres de Street Art
Nous sommes entrés pour prendre un verre dans cet hôtel entièrement orné de Street Art
Un peu plus loin dans la rue
…
j’ai découvert ce garage orné comme une grotte du paléolithique, j’y suis entrée
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Retour vers Paris. Il reste encore bien des visites à faire dans cette ville, ce sera donc pour une autre fois.
« Rien à voir », c’est le titre de l’exposition, parce que la commissaire se propose de montrer ces œuvres de patients de l’hôpital « sans qu’il y ait rien à voir de l’ordre de la psychopathologie », en invitant à y voir de l’art avant tout. J’ai respecté la demande de ne pas faire de photo de l’exposition, mais j’ai trouvé cette image de visage aux quatre pupilles en ligne, avec d’autres des œuvres qu’on peut y voir.
Ce fut une visite très particulière et sensible. Art brut, art de fous ? Art d’humains tout simplement. Comme le disait Dubuffet, inventeur de l’art brut : « Un art où se manifeste la seule fonction de l’invention, et non celles, constantes dans l’art culturel, du caméléon et du singe. » Je suis repartie avec le catalogue d’une précédente exposition, « Du visible à l’illisible », comprenant des reproductions de manuscrits, écrits et parfois aussi dessinés, et d’œuvres utilisant une écriture rendue illisible, comme celles des prières de Jill Gallieni à sainte Rita, patronne des désespérés, qui me rappelle ce que fait maintenant Stéphane Zagdanski. Et avec le DVD d’un film sur une artiste qui fut aussi un temps à Sainte-Anne et dont je reparlerai.
J’ai pris quelques photos de l’hôpital, qui ressemble à un cimetière, et où C215 a laissé un dessin de papillon. Et en sortant, tout près, à un coin de rue, une jolie œuvre de Street Art jouant avec la verdure crevant le béton.
Hier en passant devant ce cinéma, le seul et dernier cinéma associatif de Paris, où j’allais souvent avant sa fermeture, voir des films qu’on ne voyait pas ailleurs, j’ai vu qu’il était occupé par un collectif qui demande au propriétaire le droit de le rouvrir. J’ai parlé un peu avec les personnes présentes, il y a un site où tout est expliqué et où l’on peut suivre leur action : La Clef Revival.
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Ce matin en allant à l’hôpital j’ai croisé Jeanne d’Arc en gilet jaune et un grand tag sur le chemin de leur dernière manif.
Une fois à l’hôpital j’ai parlé yoga avec un radiologue yogi, nous étions tous les deux ravis.
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Et cet après-midi je suis allée pour la première fois travailler à la BnF. Dans le calme de la salle de lecture G, à côté de merveilleux rayonnages pleins de toutes sortes de dictionnaires de dizaines de langues.
Au lieu de revenir chez moi en passant par les quais comme à l’aller, j’ai fait le trajet du retour, à pied aussi (5 ou 6 km aller-retour, une agréable balade), en passant par la Pitié-Salpêtrière, où j’ai photographié ces toutes nouvelles et joyeuses œuvres de Street Art.