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Hier encore dans le Quartier Latin et à la Sorbonne, je ne me lasse pas de tenter de photographier l’esprit des lieux et de témoigner du parler des murs, qui change d’un jour à l’autre. Avant les images, un texte de Pierre Hadot sur « Le regard d’en haut et le voyage cosmique ».
« Si Goethe, comme nous l’avons dit, a éprouvé un si grand intérêt pour les premiers vols de montgolfières, c’est parce qu’il rêvait intensément de s’affranchir de la pesanteur et de voler comme un oiseau, au-delà de toutes les barrières, dans son élan vers l’infini. Ce n’est pas un hasard si, dans la première strophe du Voyage dans le Harz en hiver, le poème est comparé au vol d’un vautour qui plane au-dessus des nuages.
(…)
La poésie homérique est, pour Goethe, un exemple de la « vraie poésie, qu’il définit ainsi :
La vraie poésie se reconnaît au fait que, comme un évangile profane, elle est capable de nous délivrer des pesanteurs terrestres qui nous accablent, parce qu’elle nous procure à la fois la sérénité intérieure et le plaisir extérieur. Comme un ballon gonflé d’air, elle nous élève, avec le lest qui nous est attaché, dans les régions supérieures et, grâce à elle, les inextricables labyrinthes terrestres se dénouent sous notre regard qui les voit d’en haut. » [in Poésie et Vérité]
Quelques pages plus loin, Hadot cite la troisième strophe du poème de Goethe Génie planant :
« On a assez de Memento Mori,
J’aime mieux ne pas les redire
Pourquoi devrais-je dans le vol de la vie
Te torturer avec la limite !
C’est pourquoi, comme un vieux barbu,
Docendo, je te recommande
Mon cher ami, selon la manière qui est la tienne,
Sans plus, vivere memento. »
Dans ce même chapitre sur « Le regard d’en haut et le voyage cosmique », Hadot ajoute :
« Nous avons vu notamment comment le voyage cosmique et le regard d’en haut, conçus comme exercices spirituels, pouvaient amener certains philosophes comme Sénèque, ou Marc Aurèle, ou Lucien, à dénoncer la vanité et les injustices des inégalités sociales et l’absurdité de la guerre, comment, grâce à ces exercices spirituels, l’homme se concevait lui-même comme un citoyen du cosmos, comment il éprouvait, en les pratiquant, le sentiment d’une transfiguration, d’un dépassement de la condition humaine, qui le délivrait de la crainte de la mort et lui procurait la paix et la sérénité intérieures. »
Pierre Hadot, N’oublie pas de vivre. Goethe et la tradition des exercices spirituels
Je suis très proche de tout cela, ayant, comme je l’ai raconté ou dit dans plusieurs livres ou textes, voulu être cosmonaute quand j’étais enfant, essayé de voler plusieurs fois, grimpé partout où je pouvais (toits, arbres, cordes, piquets…), puis une fois adulte fait l’expérience d’un long vol en parapente dans les montagnes… pratiqué et prôné les exercices spirituels (dont l’étude est une partie capitale), intitulé l’un de mes livres Souviens-toi de vivre, etc. etc. Et je peux témoigner, à mon presque grand âge, qu’il y a là une belle formule du bonheur.





La belle place Lucien Herr
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Rue Lhomond, les bâtiments rouges du département de chimie de l’ENS
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La place de la Sorbonne
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L’étal des livres d’occasion de la librairie Vrin, place de la Sorbonne
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La grande cour intérieure de la Sorbonne
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Hier à Paris 5e, dans le Quartier Latin, photos Alina Reyes
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On vend encore dans le quartier des disques vinyle


de belles vieilles portes en lesquelles on sent encore l’arbre





Quand j’aurai terminé mon prochain best-seller (rien ne presse, j’ai aussi d’autres choses à faire), peut-être irons-nous, O et moi, vivre un temps en Écosse, à Édimbourg la merveilleuse














À l’occasion du 8 mars, des rues avaient été renommées de noms de femmes









kippa noire, kippa blanche

Ah, l’écluse est en train de laisser passer des bateaux. On attend derrière la barrière, puis le pont redescend, et on repart

















Voilà le Pavillon des Canaux, et la salle à l’étage où j’ai animé les ateliers

Face à la grange, les crêtes à isards et les couloirs d’avalanche
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Du plateau du Lienz, la vallée de la Glère, un départ pour l’ascension du pic du Néouvielle
La Piquette. Tout change tout le temps à la montagne, tout en ayant l’air immobile. Selon les lumières, les heures, les saisons… et aussi selon la perspective. Le même massif, vu d’un autre côté le lendemain :
Le triangle pierreux à gauche de la photo est celui de la photo précédente, mais cette fois la perspective ne cache pas la crête saupoudrée de neige qui le surmonte à l’arrière.
Le gave qui a dévasté la vallée en 2013 coule maintenant dans son lit élargi.
Un tag dans un recoin en haut du village de Barèges
Apparaît au-dessus des toits le splendide massif de l’Ardiden
Encore la Piquette, à l’arrière-plan, et devant à gauche la forêt de la Laquette
De nouveau l’Ardiden

Le pic de l’Ayré avec sa forêt (« ma » forêt)
Montagnes à estives et pics altiers, les Pyrénées encaissées et sauvages
Derrière la crête, le pic du Midi avec son observatoire et son antenne
Le village de Sers ; à l’arrière-plan celui de Betpouey. La route et le gave descendent vers Luz
La lumière dessine
Le ciel et la montagne s’épousent
Retour de balade, à Barèges la nuit tombe
et à la grange, c’est toujours Noël
Dans la brume matinale, apparition féérique du château de Chambord

Un poêle immense, où l’on pourrait brûler un arbre entier !
Le lettre de François 1er et son emblème, la salamandre
Je trouve à ce roi une riante allure de Gascon, qui rappelle l’esprit de Montaigne

L’escalier à double révolution inspiré de Léonard de Vinci : deux hélices entrecroisées qui ne se rencontrent jamais : à gauche sur l’image, l’arrivée de l’un, à droite, celle de l’autre


la couronne
Beaucoup de murs du château sont couverts de graffiti, souvent anciens ou très anciens. Jean de La Fontaine et Victor Hugo feraient partie de ces centaines de tagueurs. « J’ai visité Chambord. Vous ne pouvez-vous figurer comme c’est singulièrement beau. Toutes les magies, toutes les poésies, toutes les folies même sont représentées dans l’admirable bizarrerie de ce palais de fées et de chevaliers. J’ai gravé mon nom sur le faîte de la plus haute tourelle. », écrivit en 1825 Hugo à son ami, le poète Saint-Valry.


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la chambre de Léonard
son atelier
son cabinet de travail
avec son cabinet de curiosités
la salle à manger
la cuisine
toute une partie du castelet est dédiée à la reconstitution de ses multiples inventions scientifiques et technologiques époustouflantes
La silhouette de Léonard dans le souterrain de 700 mètres que François 1er avait fait creuser entre le château royal d’Amboise et le Clos Lucé, et par où il rendait visite chaque jour au génie
Puis nous descendons au jardin et dans le parc, où ont été également reconstituées, et intégrées harmonieusement dans la nature, plusieurs de ses machines fantastiques. Leonard est clairement le génie du mouvement.


Je photographie mon reflet dans le panneau qui protège son moulin à eau

O fait tourner l’hélicoptère inventé par Léonard





étude du corps et nature
photos Alina Reyes
En arrivant à pied depuis la gare, deux majestueuses frégates dans le port au milieu des catamarans qui s’apprêtent pour la Route du Rhum
Et Chateaubriand, enfant de Saint-Malo
Aspirer l’iode à pleins poumons

Avant de poursuivre la balade, allons déposer nos bagages à l’hôtel, près du château
« Toujours fidèle », j’aime cette devise. Il suffit de savoir à quoi, à qui et comment être fidèle

L’hermine, symbole de la Bretagne, ponctue les pas des visiteurs
L’ancien marché aux poissons
La maison où est né Chateaubriand
Halte petit-déjeuner dans l’agréable Café de l’Ouest
La vieille ville nous rappelle Édimbourg

Dans cette maison est né Surcouf, nous a dit un habitant
Nous montons sur les remparts
Et voici Surcouf
Nous rejoignons l’îlot, accessible à marée basse, où repose Chateaubriand

Puis nous reprenons le tour des remparts
Une nageuse courageuse




















Sur la plage, le long des remparts, une forêt de troncs couverts de graffitis

Je ferai une note à part avec mes photos de la plage, du sable, des rochers, des coquillages…
Retour à l’intérieur des remparts

Toujours avec O








Nous entrons dans la cathédrale
Le peintre Arcabas et le sculpteur Étienne y ont créé un magnifique mobilier d’église inspiré bien sûr de la Bible (les animaux des quatre évangélistes aux coins de l’autel) mais aussi de l’art celtique antique
Retour à l’air libre
Sur le mur au-dessus de la brasserie où nous mangeons délicieusement. Puis nous longeons de nouveau le port pour retourner à la gare
Prochaine note : mes photos du sable, des rochers, des coquillages…