De la bibliothèque Mazarine à la Sorbonne

Plaque au Pont des Arts

Plaque au Pont des Arts, en hommage à Vercors et aux ouvriers du livre qui, « au péril de leur vie sous l’occupation nazie, ont permis à la pensée française de maintenir sa permanence et son honneur ». En un temps de déshonneur, comme aujourd’hui.

*

Il y avait vingt-deux ans que je n’étais pas allée travailler à la bibliothèque Mazarine. Mais j’étais dans leur ordinateur, en me faisant une carte le bibliothécaire m’a dit : « Vous habitez toujours rue Princesse ? » Non, un peu plus loin maintenant, mais comme mon cœur palpitait d’entrer de nouveau ici !

mazarine etc 2-min

D’abord, j’ai contemplé la Seine depuis le Pont des Arts, comme pour me préparer à l’amour.

mazarine etc 3-min

mazarine etc 4-min

Puis j’ai traversé le quai de Conti. M’y voici.

mazarine etc 5-min

mazarine etc 6-min

mazarine etc 7-min

« Bibliotheca », tu te souviens d’O et moi, n’est-ce pas, qui venions tous les jours, un temps, jeunes amoureux beaux et ardents ? Je le porte avec moi, nous revoilà.

mazarine etc 8-min

Je ne peux pas déranger les étudiants et les autres personnes qui travaillent avec mon appareil photo, je m’en vais donc tout au fond d’une salle pour faire rapidement une image. Toujours aussi amoureuse des rayonnages de vieux livres pivotants, de chaque côté des tables de travail et à l’étage.

mazarine etc 9-min

Quand je suis ressortie, vers la fin de l’après-midi, il pleuvait fort. J’ai jonglé avec mon parapluie et mon appareil pour faire encore quelques photos sur le chemin du retour.

L’étroite rue de Nevers, avec le panneau du Highlander Scottish Pub, toute luisante

mazarine etc 10-min

mazarine etc 11-min

Place Saint-Michel et à côté

mazarine etc 12-min

Je suis passée par le jardin médiéval du musée de Cluny, où des jeunes parlaient assis à l’abri des pierres

mazarine etc 16-min

et au square Paul Painlevé, où Romulus et Rémus tétaient l’eau du ciel

mazarine etc 17-min

tandis que je me battais avec mon appareil pour en tirer encore quelques images, les piles étant à plat

mazarine etc 18-min

mazarine etc 19-min

Après une dizaine d’essais infructueux (n’ayant pas trouvé de piles en chemin), j’ai fini par réussir à saisir Montaigne, face à la Sorbonne, rue des Écoles, avec sa chaussure porte-bonheur aux examens, luisante de frottages estudiantins et de pluie. Et j’ai poursuivi jusque chez moi sous cette belle lumière, ici rue Cujas le long d’un bâtiment de la Sorbonne Paris 1.

mazarine etc 20-min

cet après-midi à Paris 6e et 5e, photos Alina Reyes

*

Reportage photo du jour dans le 13e

paris 13 1C’est parti pour deux heures de balade dans le sud du 13e, côté asiatique. Comme j’ai maintes fois photographié les très nombreuses œuvres de Street Art qu’on peut y admirer, je ne les ai pas rephotographiées, sauf quelques petites œuvres nouvelles ou changées avec le temps, comme celle-ci. Pour les grandes fresques et autres, suivre le mot-clé street art.

paris 13 2

paris 13 3

paris 13 4Il y avait là une fête nord-africaine avec de la bonne musique, tambour et une espèce de cornemuse.

paris 13 5En approchant de la fac de Tolbiac, la rue Nationale a été renommée rue Clément Méric.

paris 13 6

paris 13 7

Père et fils cassent la croûte sur des marches, rue de Tolbiac

paris 13 8

C’est trop beau, un camion de pompier, non ? J’adore les voitures et les camions, en vrai comme en jouets

paris 13 9Où les restos asiatiques peuvent se fournir en chats porte-bonheur

paris 13 10

paris 13 11

paris 13 12Un oiseau peint sur une feuille de journal chinois

paris 13 13

paris 13 14

paris 13 15À l’entrée du parc de Choisy

paris 13 16

paris 13 17

paris 13 18

paris 13 19

paris 13 20

paris 13 21

paris 13 22

paris 13 23

paris 13 24

paris 13 25

paris 13 26

paris 13 27

paris 13 28

paris 13 29Place de la mairie, un jour de mariages

paris 13 31

paris 13 30

Des enfants jouent aux cartes en attendant la fin de la cérémonie.

Cet après-midi à Paris 13e, photos Alina Reyes

Ensuite je suis allée marcher dans le 5e.

*

Le sonneil rêve

peniche

« Le sonneil a rêvé ». Je repense à ce lapsus que je fis un jour en lisant deux phrases de Walter Benjamin, l’une située vers le début de son article sur le surréalisme, l’autre à la fin :

peniche,

Quand vers le matin il s’allonge pour dormir, Saint-Pol Roux accroche à sa porte un écriteau : « Le poète travaille ».

cab

Un par un, ils échangent leurs mimiques contre le cadran d’un réveil qui sonne chaque minute pendant soixante secondes.

shakespeare&cy

Le fait est que les poètes, les yeux fermés aussi bien qu’ouverts, écoutent à chaque instant le réveil qui sonne, le sonneil qui rêve.

sorbonne

Dans le même article (in Œuvres II, Folio Essais), Benjamin dit aussi :

Aucun visage n’est aussi surréaliste que le vrai visage d’une ville. Aucun tableau de Chirico ou de Max Ernst ne saurait rivaliser avec l’épure précise de sa forteresse intérieure.

cab,aujourd’hui sous la pluie à Paris 5e, photos Alina Reyes

*

 

Élucidation d’Arthur Gordon Pym d’Edgar Allan Poe

Place Clichy, dimanche 13 août à 8 h du matin, photo Alina Reyes

Place Clichy, dimanche 13 août à 8 h du matin, photo Alina Reyes

*

J’ai la joie d’annoncer, alors que j’entends les cloches de l’église sonner, me rappelant que nous sommes le 15 août, fête de l’Assomption, que ce matin à 8 h 57 j’ai élucidé, dans une soudaine illumination, les énigmes du roman The Narrative of Arthur Gordon Pym, sens cherché avant moi, avec beaucoup de talent, successivement par Marie Bonaparte, Gaston Bachelard, Jean Ricardou, l’une et les autres ayant émis diverses hypothèses non inintéressantes mais non concluantes. Or la chose est d’une simplicité adorable, géniale ! Borges non plus ne l’a pas comprise. J’y ai beaucoup songé ces derniers jours en lisant Poe, entre autres, et même ces dernières nuits en rêvant, et comme mes prédécesseurs je voyais des pistes intéressantes, mais pas l’arrivée, le sommet. Or ça y est, j’y suis ! Je ne peux le dire ici tout de suite, car il faut que j’accompagne ma démonstration de beaucoup d’éléments, pour montrer sa beauté et la rendre plus savoureuse, il me faut maintenant prendre le temps de faire cela – et je vais continuer à collecter d’autres éléments avant de le faire. Simplement je l’annonce comme, enceinte, on annonce le bébé à naître, même s’il reste encore invisible. Et une telle annonce, dans les âmes bien nées, apporte toujours une grande joie.

Mes autres notes sur ce roman, à suivre : En lisant Arthur Gordon Pym

*

Substance du jour : couleurs du jour, avec Gilbert Durand et Paris

« Le rêve devant la palette ou devant l’encrier est un rêve de substance, et Bachelard note des rêveries dans lesquelles les substances communes : vin, pain, lait, se transforment directement en couleurs. (…) [à propos des manteaux colorés de diverses déesses] : Dans tous ces cas l’archétype de la couleur apparaît comme étroitement associé à la technologie du tissage, dont nous retrouverons également l’euphémisation à propos du rouet qui valorise positivement la fileuse. Constatons pour l’instant que la couleur apparaît dans sa diversité et sa richesse, comme l’image des richesses substantielles, et dans ses nuances infinies comme promesse d’inépuisables ressources. » Gilbert Durand, Les structures anthropologiques de l’imaginaire

En allant chercher à la bibliothèque Jean-Pierre Melville, à Tolbiac, cet ouvrage précieux qui fut longtemps l’un de ceux qui étaient constamment sur ma table (et qui en est à sa onzième édition bien que ce qui fut sa thèse avant d’être un livre soit peu appréciée de beaucoup d’universitaires – sans doute trop originale), j’ai pris quelques images de la ville en couleurs – sans rephotographier les fresques que j’ai déjà photographiées dans ce quartier du 13e.

*

rue 1 tigre

rue 2 camion

rue 3 mort

rue 4 colonne dronne

rue 5 boucherie

rue 6 camion

rue 7 fresque

rue 8 maison blanche

rue 9 yeux

rue 10 mur

rue 11 vert bleu

rue 12 vegetalisation

Aujourd’hui à Paris 13e, photos Alina Reyes. La dernière est celle d’un espace végétalisé par les gens dans la rue, comme on en voit de plus en plus, celui-ci ayant la particularité d’être très décoré et coloré

*