Cinq animaux métaphysiques

"Tirésias"

« Tirésias »


"Le chameau de la prophétesse"

« Le chameau de la prophétesse »


"Le papillon de la dernière heure"

« Le papillon de la dernière heure »


"Phénix"

« Phénix »


"Grenouille de longue vie"

« Grenouille de longue vie »


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Les cinq sont peints en technique mixte (acrylique, gouache, feutre) sur papier 24×32 cm.

« Tirésias », muni des deux sexes, est aussi muni de deux regards, deux paires d’yeux, ceux de l’homme et ceux de la femme, donc voyant.

« Le chameau de la prophétesse » fait référence à l’histoire de la chamelle du prophète Mohammed, à qui il laissa le soin de déterminer l’endroit où construire la mosquée de Médine.

« Le papillon de la dernière heure » fait référence, entre autres, à la magnifique sourate 101 du Coran

« Phénix », comme il se doit, brûle et renaît de ses cendres

« Grenouille de longue vie » fait référence à nombre de mythologies dans le monde, dans lesquelles la grenouille est symbole de résurrection, comme dans le christianisme, et de longue vie. Par exemple à la fin de l’hymne aux grenouilles du Rig-Veda :

« Plaise aux grenouilles, lors du multiple pressurage
nous gratifiant de vaches par centaines,
de prolonger le temps de notre vie ! »

Christ aux cheveux verts

"Christ aux cheveux verts. Ceci est mon corps, ceci est mon sang" Acrylique sur bois (isorel) 74x42 cm

« Christ aux cheveux verts. Ceci est mon corps, ceci est mon sang » Acrylique sur bois (isorel) 74×42 cm


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En écrivant cette icône, j’ai songé que le maintien de la fermeture des parcs et jardins en Ile-de-France, malgré les demandes d’ouverture d’Anne Hidalgo et de Valérie Pécresse, et alors que rouvrent centres commerciaux, écoles, bureaux, chantiers, transports en commun, lieux de culte avec autorisation de cérémonies…, et alors que les études montrent que la pandémie se transmet essentiellement dans les lieux clos, est une mesure de coercition de type fasciste, totalitaire : une mesure contre la vie, contre la liberté, contre le bonheur.

J’aurais pu intituler cette icône « la multiplication des pains », avec cette chair du Christ changée en myriades d’hosties. Mais ce qui est essentiel, c’est que cette figure soit encadrée de vert et d’or. En ce jour d’Ascension, une façon de s’élever pour voir d’en haut que la vie et la lumière sont nos véritables trésors, avec l’amour rendu par la libéralité du don de soi, un soi aux mesures de l’univers et en communion avec lui.

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L’unité de l’être dans la Bhagavad-Gita, hymne révélé de l’hindouisme

J'ai terminé ma peinture (acrylique sur toile 40x50 cm), et je l'ai intitulée "Oreille interne". Puis j'en ai commencé une autre

J’ai terminé ma peinture (acrylique sur toile 40×50 cm), et je l’ai intitulée « Oreille interne ». Puis j’en ai commencé une autre


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« La connaissance grâce à laquelle on ne voit qu’un être unique, indivisible et impérissable en tous les êtres, aussi distincts soient-ils les uns des autres, sache qu’elle est pure et clairvoyante. » (20)

« Les humains touchent au but suprême lorsque, par leurs actes, ils honorent celui qui engendre les vivants et qui sous-tend le monde. » (46)

« Car le Seigneur, ô Arjuna, présent au cœur de tous les êtres, les anime par sa puissance, comme s’ils étaient mus par un mécanisme. » (61)

« Prends refuge en lui seul, ô descendant des Bharata, de tout ton être.
Par sa grâce, tu éprouveras la grâce infinie du séjour éternel. » (62)

Ces versets du Chant XVIII de la Bhagavad-Gita comptent parmi ceux qui indiquent que l’hindouisme est loin d’être le polythéisme qu’on croit trop souvent, faute de l’avoir étudié avec intelligence, et surtout, de l’avoir pratiqué d’une façon ou d’une autre. Ce texte fonde ma pratique du yoga, tout autant que ma pratique du yoga me conduit à l’intelligence de ce texte.
Le savoir sans la pratique est un faux savoir. Ou, pour le dire de façon imagée : le savoir sans la pratique est une charrue sans bœufs. Quelle sorte de savoir peut avoir celui ou celle qui regarde une charrue sans avoir jamais vu ni senti labourer la terre ? La même sorte que celui ou celle qui prend des vessies pour des lanternes. Où peut aller celui ou celle qui prend place dans une voiture à cheval sans cheval ni chevaux, ou attelée à un cheval mort ? Pas plus loin que l’intelligence sans la pratique, le moteur pour apprendre à savoir et pouvoir s’en servir.
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Pour d’autres extraits de ce texte splendide, ci-dessous mot-clé Bhagavad-Gita
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Sainteté des animaux sauvages

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Les animaux sauvages ne sont jamais en surpoids. Ils ne sont jamais négligés, ils sont toujours pleins de grâce. Certains se parent de couleurs magnifiques. Des oiseaux chantent splendidement aux heures de prière, à l’aube et au coucher du soleil ; et certains d’entre eux réalisent de véritables œuvres d’art en disposant plumes, brindilles, etc., pour faire la cour à l’oiselle. Beaucoup d’animaux forment des couples pour toute la vie. Beaucoup élèvent leurs petits avec la plus grande attention, sans violence et avec bienveillance. Ils vivent libres. Bref, les animaux peuvent être souvent des exemples de spiritualité pour nous, de plein accord avec leur Créateur, à l’image des plus grands saints parmi nous, de « l’élite de l’élite » spirituelle.
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Vivre au temps du coronavirus

par la fenetre 4-min

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Ce petit signe, le coronavirus, que nous devons craindre parce qu’il peut nous tuer, est aussi un outil, une sorte de décapsuleur, qui peut nous déconditionner du système dans lequel nous sommes enfermés.

Le coronavirus a poussé le monde dans un jeûne de lui-même. De son ego, de son anthropocentrisme, de son idolâtrie des puissances de l’argent. Oui, il y a plus important, c’est la vie. Et elle ne dépend pas que de nous. Bien entendu les forces funestes de l’ancien monde s’emploient déjà à se rétablir.

Nos châteaux, nos palais, nos temples, nos jardins les plus beaux sont les édifices mentaux que nous construisons au long de notre existence, en tant qu’individus et en tant qu’espèce. Ceux-là sont invisibles mais ils se traduisent dans les livres et les œuvres d’art. C’est pourquoi tant d’œuvres aujourd’hui ressemblent à des immeubles impersonnels, des maisons préfabriquées, des amas de béton qui ne dureront pas. La politique de la domination et des profits instaure des systèmes où elle tâche de nous enfermer, physiquement et mentalement. Mais l’humain a la capacité d’être plus puissant que les systèmes qui l’entravent. Des femmes, des hommes peuvent vivre dans des HLM promis à une prochaine destruction et lire de grands livres indestructibles ; alors que d’autres, dans leurs demeures luxueuses, peuvent se contenter d’ersatz de culture, ou de culture comme objet de consommation et outil de prestige et de domination. Ce qui détermine notre vie ou notre mort après notre mort (notamment après la mort que nous impose le coronavirus), c’est la qualité des habitations mentales dans lesquelles nous aurons su, ou non, vivre.

Par ma fenêtre à Paris, photos Alina Reyes

Par ma fenêtre à Paris, photos Alina Reyes