Léonard de Vinci : l’exposition historique du Louvre

 

C’est un moment magnifique et poignant. Un kairos, une acmé. Un homme est là, vivant. Traversant les siècles pour venir nous contempler, nous, femmes et hommes de ce temps, errant en foule d’une œuvre à l’autre, d’une salle à l’autre. Devant le Saint Jean je me suis arrêtée comme dans la méditation, au yoga notamment, et il est devenu vivant – qui ? Jean ? Léonard ? L’Esprit qui se meut à travers les vivants. Les yeux pleins de larmes, souriant comme lui, je n’ai pas bougé – pluie et lumière, un arc-en-ciel tendu entre lui et moi – tout à fait le genre de phénomène qui intéresse Léonard, étudiant obstiné des mouvements de l’eau, de l’air, de la lumière.

Ce soir, regardant des images des splendides îles du Cap Vert, et de leurs montagnes (où nous avons l’intention d’aller prochainement, O et moi) tout en écoutant Césaria Evoria, je songe que Léonard se serait bien entendu avec elle, et aurait adoré son pays. Ce mélange de splendeur et de mélancolie particulière qu’engendre la conjonction de la contemplation de l’époustouflante nature et du sentiment de la fuite du temps – sentiment qu’éprouvait si fort Léonard les derniers temps, à Amboise, alors qu’il continuait à méditer et travailler ses dernières œuvres, la Sainte Anne, le Saint Jean et la Joconde.

Voici des images de l’exposition, bien entendu je n’ai pas tout photographié, vous pouvez trouver en ligne plusieurs vidéos de présentation de l’exposition pour en savoir plus. Si vous le pouvez, allez-y. Vous pouvez aussi lire ou relire mes textes sur Léonard de Vinci et sur ses œuvres.

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expo leonard de vinci louvre 1-minLe Christ et saint Thomas ou L’Incrédulité de saint Thomas. À l’entrée de l’exposition, et la dramatisant judicieusement, se dresse cette œuvre de  Verrocchio, chez qui Léonard fit son apprentissage. Entourée de multiples études de drapés, révélant que le peintre s’est inspiré des effets de lumière et d’ombre sur le bronze. expo leonard de vinci louvre 2-min

expo leonard de vinci louvre 3-minPlusieurs œuvres absentes, comme L’Annonciation, L’Adoration des mages ou La Joconde, sont présentées en réflectographie infrarouge, un procédé qui met en évidence le dessin et donne un effet de pénétration saisissant.

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J’ai aimé contempler certaines études peu connues, comme ce visage ou cette petite dame à la licorneexpo leonard de vinci louvre 5-min*

Beaucoup d’œuvres sont inachevées, comme ce Saint Jérôme et son lion esquissé, qui s’inscrivent ainsi dans l’instant  expo leonard de vinci louvre 7-min* expo leonard de vinci louvre 8-minLa Belle Ferronière et un admirateur

*expo leonard de vinci louvre 9-minLa Vierge aux rochers prise sur le vif par un portable

*expo leonard de vinci louvre 10-minLe Musicien, à l’écoute

*expo leonard de vinci louvre 11-minDe nombreux manuscrits des travaux scientifiques de Léonard expo leonard de vinci louvre 12-min

* expo leonard de vinci louvre 14-minEt toujours d’admirables dessins expo leonard de vinci louvre 15-min

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Dans la dernière salle, les dernières œuvres, travaillées jusqu’à la fin à Amboise où il les avait emportéesexpo leonard de vinci louvre 17-minla Sainte Anne expo leonard de vinci louvre 18-minle Saint Jean

Manque seulement la Joconde, restée à sa place habituelle, où elle reçoit trente mille visiteurs par jour. En allant la voir, je photographie dans la grande galerie cette œuvre de l’atelier de Léonard, qui devait être un Saint Jean et a été transformée en Bacchusexpo leonard de vinci louvre 19-min*

La voici doncexpo leonard de vinci louvre 20-min

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Nous repartons en longeant la Seine et ses arbres sculptés d’inscriptionsexpo leonard de vinci louvre 23-min

Le pont des Arts débarrassé de ses cadenas a retrouvé le sens de la légèreté et de la fugace éternitéexpo leonard de vinci louvre 24-minAujourd’hui à Paris, photos Alina Reyes

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Strasbourg en 60 images

 

Se plier aux exigences du consensus, avoir ainsi le Congourd ou autre prix ou succès de ce genre, est une solution au statut précaire d’auteur. J’aime trop la vie, la liberté, la littérature, pour seulement l’envisager. Mon truc, c’est la littérature virile. J’en lis (pas dans la production actuelle car il n’y en a pas – le monde littéraire n’a jamais été viril et plus il est industriel, moins il l’est) et j’en fais. Viril ne signifie pas « de mec » mais courageux (selon son étymologie). Je regarde mon trajet depuis l’enfance, je le vois foudroyant et filant, aussi clair que l’éclair ou la météorite, ni compromis ni vaincu, toujours ultrasensible, en éveil. La voilà, l’éternité. Dans ce qui ne sombre ni ne meurt.

Présent. Voici mes images de nos trois jours (deux nuits) à Strasbourg, cette semaine. Nous comptions beaucoup visiter le musée Tomi Ungerer mais il était fermé pour travaux. Une occasion d’y retourner. Strasbourg est magnifique et les Strasbourgeois sont particulièrement gentils, courtois en toute simplicité, souriants. La nourriture et le vin sont excellents. Le centre-ville est largement dédié aux piétons et aux vélos. Les musées contiennent des trésors de tous les temps. Au sommet de Notre-Dame nous avons été accueillis par un arc-en-ciel. Avant de repartir nous avons passé du temps en privé au hamman-piscine-spa, d’où nous sommes ressortis frais comme nouveau-nés.

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strasbourg 1-minUn resto sympa pour commencer

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strasbourg 2-minVue de notre appartement à l’appart-hôtel, que je ne me lassais pas de contempler, avec les lignes graphiques des toits et la véranda, et la nuit les lumières

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strasbourg 3-minUne sculpture sur l’emplacement de la Grande synagogue détruite pendant la guerre, reconstruite ailleurs dans la ville

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strasbourg 5-minJ’ai compté jusqu’à cinq étages sous les toits de certains immeubles

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strasbourg 6-minDerrière la maison, la cathédrale la plus visitée de France (Notre-Dame de Paris étant hors jeu), haute de 144 mètres et contenant tant de merveilles qu’on pourrait y consacrer des milliers de pages, comme il y est dit quelque part

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strasbourg 12-minSon horloge astronomique, que nous avons vue s’animer au quart d’heure

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strasbourg 13-minUne fresque récente plutôt réussie, mais le panneau en grec du Christ annonçant « Je suis le chemin, la vérité et la vie » comporte deux fautes. Sans doute l’artiste, Christoff Baron, ne connaît-il pas le grec, mais il est regrettable que personne d’autre ne l’ait vu

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Retour dans la ville, où se trouve notamment la maison de l’un des enfants du pays, décidément riche en dessinateurs, Gustave Doré

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L’Ill passe partout, sans pour autant enfoncer la ville dans l’eau. C’est très beau.strasbourg 15-min

*strasbourg 16-minUn menuisier à l’atelier, fabriquant des jouets de bois

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Arpenter encore les rues, les quartiers

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Vers « la petite France », allons au Musée d’art moderne et contemporain

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strasbourg 22-minqui possède plusieurs belles œuvres de Victor Brauner – ci-dessus « Logos et les trois matières »strasbourg 23-minet aussi, entre autres de A.R. Penck – ci-dessus « Avant le rebut »

Bon je ne vais pas mettre ici toutes les images de toutes les œuvres que j’ai spécialement aimées, il y en a trop. Encore quelques-unes :strasbourg 24-minDaniel Richter, « L’éternel rêve éveillé des trois fous de la montagne »

alain séchas 2L’installation d’Alain Séchas, mentionnée dans une précédente note

strasbourg 25-minMalcolm Morley, « Wall Jumpers »

strasbourg 26-minMax Ernst, « Les poissons noctambules »

strasbourg 27-minVassily Kandisky, « Salon de musique »

strasbourg 28-minNatalia Gontcharova « Portrait de Verlaine »

strasbourg 29-minNiki de Saint Phalle, « Élisabeth »

Retour dans le quartier de la petite Francestrasbourg 31-min

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Puis à la cathédrale où nous montons par l’escalier en colimaçon jusqu’au sommet strasbourg 33-min

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au paradisun selfie au sommet, et voilà la réponse du ciel

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strasbourg 38-minoù se trouve la « maison des gardes »

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Nous avons visité aussi le Musée de l’œuvre Notre-Dame

strasbourg 39-minavec ses merveilles du Moyen Âge, si primitives

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Et nous sommes allés au Musée archéologique

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Chaque fois que je dors à l’hôtel, j’y fais aussi mon yoga, comme tous les jours à la maison, histoire de garder un corps souple et musclé, en bon état de marche – et nous avons tout le temps marché strasbourg 44-min

Le dernier jour, avant de reprendre le train, je me suis baladée dans le quartier de la gare et j’y ai photographié cette « trocothèque »

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et des œuvres de Street Art

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strasbourg 50-minNous sommes entrés pour prendre un verre dans cet hôtel entièrement orné de Street Art strasbourg 51-min

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Un peu plus loin dans la ruestrasbourg 53-min

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j’ai découvert ce garage orné comme une grotte du paléolithique, j’y suis entrée strasbourg 55-min

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  … strasbourg 64-min

Retour vers Paris. Il reste encore bien des visites à faire dans cette ville, ce sera donc pour une autre fois.

Du 6 au 8 novembre 2019, photos Alina Reyes

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Aimer en sanskrit (note rectifiée)

18-10-2019

Je dois rectifier cette note en ce qui concerne mon impression que le mot sanskrit asana pouvait être lié à la racine indo-européenne as, « être », par comparaison avec d’autres langues indo-européennes. En fait le phénomène auquel je faisais allusion touche les langues néolatines, j’en ai trouvé l’explication (que je connaissais mais avais oubliée) dans ce livre de Victor Henry, Les trois racines du verbe « être » dans les langues indo-européennes (1878) dont je recopie ces extraits :

« La primitive langue indo-européenne, d’où sont issus les nombreux dialectes de cette famille si répandue, n’avait probablement, pour indiquer le fait pur et simple de l’existence, sans modalité accessoire, l’être en soi et en tant qu’opposé au non-être qu’une seule racine, qui s’est d’ailleurs conservée dans tous les idiomes de ce groupe. C’est la racine as, que l’on retrouve, plus ou moins corrompue, mais aisément reconnaissable, dans la plupart des temps du verbe « être » de chaque langue indo-européenne. (…)

Dans une étude portant sur la généralité des langues indo-germaniques, il n’y aurait pas lieu de parler des dialectes néo-latins, dont les conjugaisons sont exactement calquées sur celles de leur ancêtre commun, si, par une confusion aisée entre les formes assez voisines des deux verbes latins esse et stare, elles n’avaient ajouté à la conjugaison de leurs verbes « être » un élément tout-à-fait étranger à ce même verbe dans les autres idiomes de la famille. C’est ce qu’il convient de montrer brièvement. Au premier rang, à ce point de vue, se placent d’abord les langues de la péninsule hispanique, où ce processus morphologique apparaît au degré le plus complet. L’espagnol et le portugais possèdent deux verbes « être » ser et estar, le premier désignant l’état essentiel et permanent, le second, l’état variable et accidentel : ser dérive, comme l’italien essere, non pas du latin esse, qui n’expliquerait pas la présence de la vibrante, mais d’une forme de bas latin essere créée par le vulgaire à l’imitation de tous les infinitifs latins, qui se terminent en re, le seul esse faisant exception estar vient sans difficulté de stare, et ces deux verbes conservent d’une manière satisfaisante, dans la plupart de leurs temps, leurs formes ancestrales respectives.

Le mélange des deux éléments en un seul verbe apparaît dans l’italien, qui n’emprunte toutefois à stare qu’un seul temps, le participe passé, stato, nécessaire pour la conjugaison de ses temps composés, et qui manque à esse. Moins pur est déjà le provençal, bien moins pur le français, qui dérive de stare un temps que possédait esse, l’imparfait de l’indicatif, estois, stabam, outre le participe présent, estant, stans, et le participe passé, esté, status. Bien plus, l’infinitif même estre, qui dérive incontestablement de essere (car stare a formé régulièrement ester, mot de la langue judiciaire), se ressent cependant de l’influence de stare il est impossible, en effet, d’expliquer le t médial du mot, sans admettre que, sous cette influence étrangère, le bas-latin essere s’est encore corrompu en estere, en sorte que le mot estre est une formation mixte de l’un et l’autre verbe. Le roumain seul ne s’est point altéré par ce mélange, et conjugue son verbe «être», non pas, sans doute, tel que le latin le lui a légué, mais sans le secours de stare.

C’est ainsi que la racine sta, qui ne se présente dans les autres langues indo-européennes qu’avec son sens primitif de « se tenir debout » revêt, en outre, dans les langues néo-latines la signification accessoire d’ «être» et qu’à ce titre elle a dû prendre place dans cette étude. Quant à son évolution dans son acception originaire, tout le monde la connaît, et elle est d’un degré si élevé, qu’on ne saurait, ce semble, ouvrir au hasard un vocabulaire d’une langue indo-européenne quelconque sans tomber sur un dérivé plus ou moins direct de ce fécond radical. »

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Surya Siddhanta

illustration pour le Surya Siddhanta, traité d’astronomie indien en sanskrit, de plus de 1 500 ans

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Ce matin dans la nuit, à la lumière de la lampe, commençant à étudier un peu le sanskrit, cette langue des plus anciennes, j’ai appris que le verbe aimer s’y construisait avec le locatif. Un cas peu fréquent dans les langues à déclinaisons, qui exprime le lieu où se passe l’action. Ainsi donc en sanskrit, pour dire je t’aime, on dit, mot à mot, « en toi j’aime ». C’est beau comme un premier amour. Parce que c’est une langue première. L’être aimé n’y est pas objectivé, n’y est pas complément d’objet, n’y est pas à l’accusatif, n’y est ni tenu à distance ni accusé de son altérité, il y est en quelque sorte physiquement, innocemment aimé, dans l’interpénétration des amants qui font l’amour.

Puis j’ai fait mon heure de yoga quotidienne, cette fois une séance comportant seulement trois asana (mot sanskrit habituellement traduit par « posture » mais qui me semble (à vérifier !), d’après ma première approche de cette langue, lié à son verbe être, comme d’ailleurs dans d’autres langues indo-européennes – par exemple en français « station » et « exister » ont même racine), trois postures guidées par un cours très précis, très sophistiqué, tenues chacune vingt minutes sur des exercices respiratoires intenses enchaînés savamment. Le yoga est une pratique d’amour avec le cosmos, abolissant les limites, la distance, entre cosmos intérieur et cosmos extérieur.

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Fontainebleau et Barbizon, images et réflexion + la forêt au trésor de Stevenson

 

La vie c’est la révolution. Certains choisissent de demander des choses au monde ; d’autres, dont je suis, d’avoir des choses à ne pas lui donner. Un bon lecteur me dit que le dernier livre de Murakami semble fabriqué, ou témoigner d’une sérieuse baisse d’inspiration. Quel auteur véritable peut continuer à publier de véritables textes ? L’école tue la lecture, l’édition tue la littérature. Le problème n’est pas aussi aigu partout, mais plus la diffusion est large, plus il est inévitable.

Cette fois, O et moi sommes partis visiter le château de Fontainebleau, puis le village de peintres de Barbizon, où nous avons logé, en pleine forêt.

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En descendant du Transilien à la gare d’Avon-Fontainebleau, nous avons traversé la forêt

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pour aller déjeuner dans un bon restaurant fin, sous une belle fresque murale signée Camille Rousseau

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Puis nous sommes allés visiter le château

fontainebleau 10-mincertes grand et magnifique, mais envahi de napoléonades, horribles meubles Empire et autres souvenirs du parvenu et assassin de masse que nous célébrons en France

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Heureusement certaines parties du château gardent un cachet plus ancien, et la trace de François 1er, avec sa fameuse salamandre, dont j’ai photographié chacun des dizaines d’exemplaires, tous différents

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  Ensuite nous avons passé un bon moment au bord du plan d’eau, à contempler canards, poules d’eau, cygne et carpesfontainebleau 11-min

puis nous sommes partis à la recherche d’un bus pour Barbizon

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Et voilà l’allée intérieure du domaine de Bramefaon, où nous avons logé, dans la forêt :

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la chambre où nous étions

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avec sa salle de bains en mosaïque de tout petits carreaux assemblés un par un il y a un sièclebarbizon 3-min

et la terrasse privative donnant sur la forêt

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Le soir dans le village j’ai photographié cette œuvre que nous allons revoir au jour le lendemain matin (plus bas dans la page)barbizon 5-min

Après un excellent dîner bien terrien chez le boucher de Barbizon, qui tient aussi bonne table (boudin noir-purée et tatin aux prunes pour moi, (gros) tartare-frites et pain perdu au caramel-beurre salé pour O, accompagnés de Moulis au goût de terre et de sel), nous avons retraversé la forêt de nuit, avec les bruits d’un sanglier

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jusqu’à notre chambre où j’ai joué de la photo avec les miroirsbarbizon 7-min

et où nous avons prolongé cette délicieuse ambiance nocturne en nous plongeant ensemble dans la profonde et antique baignoire éclairée aux bougies.

Le matin, à la fraîche, j’ai fait mon yoga dans la clairière, en plein air. Quel bonheur, quelle grâce, d’ouvrir les yeux après shavasana (« posture du cadavre », relaxation finale couchée sur le dos), et de voir le ciel limpide et la lune paisible entre les cimes des hauts conifères !

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Et nous sommes de nouveau allés dans la forêt, avant de rejoindre le village.barbizon 9-min

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barbizon 12-minRobert Louis Stevenson, l’un des mes auteurs préférés, a vécu quatre étés consécutifs ici, au temps de la deuxième génération des peintres de Barbizon, après la mort de Millet. Faisons halte pour citer la fin du dernier des textes qu’il y écrivit, rassemblés en bilingue (traduits par Pierre Bordas et Jacques Chabert) sous le titre La forêt au trésorTreasure Forest, par les Editions Pôles d’images, installées à Barbizon et désormais disparues – mais leur fonds est vendu au musée Millet, où j’ai acheté le livre et dont nous verrons plus loin une image) :

« Et voici maintenant une vieille histoire propre à exalter la gloire de la forêt française, à frapper l’imagination et à vous conforter dans le projet d’une retraite loin du monde. À l’époque où le roi Charles VI chassait près de Senlis, du temps de sa folle adolescence, un vieux cerf fut capturé ; il portait autour du cou un collier de bronze sur lequel ces mots étaient gravés : Caesar mihi hoc donavit [César m’a fait ce cadeau]. Il ne fait aucun doute que l’esprit des hommes présents fut ému par cet événement et qu’ils restèrent pantois de s’être trouvés entrant ainsi en contact avec des âges oubliés, alors qu’ils poursuivaient une telle antiquité avec meute et son du cor. Quant à vous, ami lecteur, ce n’est sans doute guère par simple curiosité que vous méditez sur le nombre de siècles au cours desquels ce cerf a promené librement ses bois à travers la forêt, et sur le nombre d’étés et d’hivers qui ont brillé ou neigé sur l’impériale médaille. Si l’étendue de cette auguste forêt pouvait ainsi protéger un grand cerf des hordes et des meutes, ne pourriez-vous pas, vous aussi, jouer à cache-cache dans ces futaies avec tous les tourments et les vicissitudes de la vie humaine, et vous soustraire à la Mort, toute-puissante chasseresse, pour un temps plus long que celui qui est imparti à l’homme ? Ici aussi, ses flèches tombent comme grêle, et jusque dans la plus lointaine clairière résonne le galop de son cheval blafard. Mais la Mort ne chasse pas en ces lieux avec toute sa meute, car le gibier y est maigre et rare. Pour peu que vous soyez vigilant et circonspect, si vous vous tenez à l’abri dans les plus profonds halliers, qui sait si, vous aussi, vous ne pourrez pas vivre dans les générations futures et étonner les hommes par votre vigueur et le triomphe que peut donner un succès éternel.

Ainsi, la forêt vous retire toute excuse d’accepter de mourir. Rien en ces lieux ne peut limiter ou contrecarrer vos libres désirs. Ici, aucune turpitude du monde querelleur ne peut plus vous atteindre. Tel Endymion, vous pouvez compter les heures grâce aux coups de hache du bûcheron solitaire, aux mouvements de la lumière et de l’ombre, ou encore grâce à la position du soleil, dans son ample course à travers le ciel dégagé. Vos seuls ennemis seront l’hiver et le mauvais temps. Et si une douleur se fait sentir soudain, ce ne sera qu’un tiraillement d’estomac, signe d’un salutaire appétit. Tous les soucis qui vous harcèlent, tous les repentirs qui vous rongent, tout ce bruit que l’on fait autour de devoirs qui n’en sont pas, s’évanouiront purement et simplement dans la paix somptueuse et la pure lumière du jour de ces bois, comme une défroque dont on se débarrasse. Si, au hasard de votre course, vous atteignez le sommet d’une éminence, là où le grand vent frais vous enveloppe et là où les pins entrechoquent leurs longues ramures comme de maladroites marionnettes, votre regard pourra alors s’évader loin dans la plaine et apercevoir une cheminée noire d’usine se découper sur l’horizon pâle. Vous aurez la même impression que le sage et simple paysan qui, conduisant sa charrue, déterre des armes et harnachements anciens du sillon de sa terre. Ah ! c’est sûr, quelque combat a dû jadis avoir lieu ici et c’est sûr aussi, il existe là-bas un monde où les hommes s’affrontent dans un concert de jurons, de larmes et de clameurs hostiles. Voilà ce dont vous prendrez conscience, avec un effort d’imagination. Une rumeur vague et lointaine, qui semble se souvenir des guerres mérovingiennes ; une légende, semblant tirée de quelque religion disparue. » [a legend as of some dead religion].

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Reprenons le cours de notre visite, qui nous a menés à la Besharat Gallery, musée Besharat et à sa belle collection d’art contemporain.

O y a particulièrement aimé les œuvres de Jean Arcelin, comme celle-ci :

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  J’ai aimé y trouver des œuvres de Jean-François Larrieu, comme celle-ci :barbizon 15-min

Les sculptures d’Ugo Riva nous ont beaucoup plu :barbizon 16-min

Et voici celle de Mauro Corda, que j’avais photographiée la veille dans la nuit (voir plus haut) :

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Également impressionnantes, les sculptures de Dario Tironi, composant des figures humaines à partir d’objets récupérés :

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Il y a aussi dans le musée beaucoup de choses amusantes, comme ce petit objet : un sanglier-coquillage chevauché par un couple japonais en train de faire l’amour :

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Derrière ce taureau de Valey Shende, quel est le seul homme vivant de l’image ?   barbizon 21-minO, agenouillé en train de photographier un vélo avec bouteille de champagne en guise de gourde.

Et moi, devant une tête de Samuel Salcedo :

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Nous avons poursuivi la visite à quelques pas de là, dans un lieu de la même galerie dédié aux splendides, très humaines images du photoreporter Steve McCurry (fameux pour son portrait de la jeune Afghane aux grands yeux): barbizon 23-min

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L’église du village est en fait une grange transformée en chapelle. Une messe dans la forêt y était annoncée.barbizon 26-min

Et voici l’une des pièces du musée Millet, peintre de l’Angélus qui fascina notamment Van Gogh, installé dans ce qui fut sa maison et son atelier :barbizon 27-minHier et avant-hier à Fontainebleau et à Barbizon, photos Alina Reyes

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Rentrée de la classe. Aux élèves

Cet après-midi à la bibliothèque des chercheurs du Muséum d'Histoire Naturelle, de ma table

Cet après-midi à la bibliothèque des chercheurs du Muséum d’Histoire Naturelle, de ma table

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Depuis que tous mes enfants sont devenus adultes, à chaque rentrée des classes j’ai un moment de nostalgie en me rappelant les temps où je les accompagnais à l’école, les aînés puis vingt ans après les cadets, main dans la main. Depuis deux ans, s’y ajoute la pensée de mes élèves. Je ne risquerai plus ma santé en retournant enseigner aussi loin de chez moi mais je garde dans mon cœur un souvenir aimant, émerveillé, du temps que j’ai pu passer avec eux. Alors aujourd’hui, pour rendre hommage à tous ces enfants, à tous les enfants, j’ai décidé de faire ma rentrée des classes, moi aussi. J’ai mis mon ordinateur et mon grand cahier dans mon cartable et je suis allée travailler à la bibliothèque. Fini, les vacances. Le temps des vacances est bon et le temps de la rentrée est bon. Heureuse de retrouver mon roman, après l’avoir laissé reposer tout l’été. Heureuse, en le relisant, de voir que le travail accompli jusqu’ici m’apparaît maintenant porteur de possibilités que je n’y avais pas encore vues (j’ai bien fait de le laisser reposer : il a travaillé pendant ce temps comme l’esprit travaille pendant le sommeil). Heureuse d’avoir encore à travailler pour le terminer. Je suis encore fatiguée intellectuellement, j’ai traversé beaucoup d’épreuves fatigantes et malgré cela (et non grâce à cela) j’ai continué à avancer dans la recherche et la connaissance spirituelles et c’est ainsi que le travail que je fais malgré la fatigue va vers une dimension nouvelle de l’être, jusqu’à présent inconnue ou inexplorée.

Le repos c’est doux, mais le travail, c’est classe. C’est par le travail qu’on se surpasse. Si on y met son cœur. Si on ne triche pas. Je ne triche pas, parce que je n’ai aucune intention de gagner, ni de perdre. Ni de paraître, ni de disparaître. Je n’ai pas d’intention. Je suis à ce que je fais : dans tout travail, c’est ce qu’on peut faire de meilleur. Être à ce qu’on fait. Se donner. Sans autre but que d’accomplir de son mieux ce qu’on a à accomplir. Ce sont les humains qui vivent ainsi qui sauvent le monde, à chaque instant et siècle après siècle. Leur existence pacifique, combat de chaque instant, victoire de la présence à chaque instant, est la meilleure guerre contre le mal, le mensonge, la zizanie, la mort que sèment les insensés qui perdent leur vie en voulant la gagner, les avides, les vampires qui ont si peu de vie qu’il leur faut la prendre chez ceux qui vivent.

Quelle belle lumière il y avait dans les faîtes des arbres, derrière les baies vitrées ouvertes de la bibliothèque. Je suis dans l’Esprit et l’Esprit est en moi, qui ne suis rien d’autre. Livrée à ses transformations, transformante. Élèves, par la recherche et le savoir, transpassons-nous, transformons-nous, soyons, humbles et patients, dans la puissance réelle.

 

Le Yoga, musique et écriture du corps. Avec la Bhagavad-Gita, Marilyn Monroe et Yehudi Menuhin

marilyn-monroe-yoga-1948Photos de Marilyn Monroe yogini, prenant des cours de Yoga avec Indra Devi, en 1948

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Terminons notre lecture de la Bhagavad Gita avec ce passage du Chant XV, « L’Être ultime » :

« Il est en ce lieu où l’on entre
Mais d’où jamais l’on ne revient.
Sans illusion ni arrogance,
L’esprit concentré sur le Soi,

Serein, sans désir désormais,
Affranchi des joies et des peines,
Du plaisir et de la douleur,
Le sage atteint l’éternité. »

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Yehudi Menuhin, fantastique violoniste, était aussi un yogi. Il disait :

« La pratique du yoga développe un sens fondamental de la mesure et des proportions. Elle nous ramène à notre propre corps, notre premier instrument, et nous apprenons à en jouer, à en tirer le maximum de résonance et d’harmonie. »

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Pour moi, le Yoga est aussi une écriture du corps, chaque posture étant une lettre que le corps trace et l’enchaînement des postures, modulable à l’infini, des phrases que le corps écrit.

tableau-des-postures-de-yoga

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Les tout derniers mots de la Bhagavad-Gita sont dits par le témoin de ce splendide dialogue entre Krishna et Arjuna :

« Où Krishna, Seigneur du Yoga,
Et Arjuna, l’archer, se tiennent,
Se tiennent splendeur, abondance,
Gloire et vertu spirituelle.
« 

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La posture de l’Arc est l’une de celles que je préfère faire :

arc

ainsi que celle du Danseur :

?????????… et d’autres, et toutes !

J’écris.

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Lyons-la-Forêt, château de Fleury-la-Forêt, abbaye de Mortemer et Vytas Kraujelis, Gisors et Anita Fa

 

Lyons-la-Forêt, miraculeusement épargné pendant les dernières guerres mondiales, est resté l’un des plus beaux villages de France. Au château de Fleury-la-Forêt, nous avons dormi dans un baldaquin. À l’abbaye de Mortemer, nous avons fait le tour de l’étang et suivi le chemin sculpté de Vytas Kraujelis. Et à Gisors, nous avons découvert les peintures mystiques d’Anita Fa.

Un amour profond, solide, traverse le temps comme un être aux mêmes qualités, et comme cet être atteint l’absolu. De jeunes amoureux créeront un troisième être, un enfant. S’ils perdurent dans leur amour au fil des années, si leur amour traverse les inévitables tribulations sans s’y abîmer, alors, dans sa grande maturité, il créera aussi un troisième être, invisible et pourtant incarné : l’âme formée par leur union, qui fait d’eux une seule chair, la chair de l’amour parfait.

Notre voyage de jeudi et vendredi (point besoin d’aller loin ni d’y rester longtemps pour faire un réel voyage, plein d’esprit et d’amour) en images commentées :

 

gisors 1-minNous nous sommes d’abord arrêtés à Gisors. Dans la cathédrale très marquée par le temps,

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gisors 3-minnous avons découvert les œuvres d’Anita Fa, jeune artiste originaire de Madagascar, exposées jusqu’en septembre. Ses peintures de cathédrales molles, ses atmosphères apocalyptiques, nous ont impressionnés. gisors 4 anita fa-min

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Puis nous sommes allés au château de Fleury, où nous devions loger.

chateau fleury la foret 1-minÉtant les seuls hôtes du jour, nous avons eu le choix entre deux suites. Nous avons pris celle au baldaquin.chateau fleury la foret 2-minEn plus de la chambre, la suite comprenait un petit salon, et une salle de bains grande comme une grande chambre, avec baignoire. De la fenêtre, en me levant à l’aube j’ai vu le soleil se lever, le ciel rouge, puis dès qu’il a fait jour une martre venir longuement bondir et danser de joie dans le pré. Ensuite j’ai fait mon heure de yoga sur le tapis, face à la fenêtre entrouverte. chateau fleury la foret 3-min

L’une des vues depuis notre chambrechateau fleury la foret 4-min

Le château est aussi un musée, notamment avec sa collection de poupées par dizaines ou centaines. C’est un peu spécial, un peu morbide pour tout dire. O et moi songions que si nous achetons un jour un château à retaper, ce que nous ferons peut-être si Dieu le veut, nous l’aménagerons plutôt de façon moderne, de façon à marier le moderne et l’ancien.

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chateau fleury la foret 15-minLe lendemain matin, après le petit déjeuner pris dans la belle cuisine ancienne, j’ai contemplé avec joie de notre chambre les chevaux au pré puis l’entraînement de Pierre, le propriétaire, qui devait disputer un concours de saut d’obstacles ce week-end. En fait nos deux hôtes, Pierre et Hélène, sont des cavaliers professionnels qui se sont investis dans l’entretien du château, à l’aide notamment des locations de chambres d’hôtes et de salles de réception pour les mariages. Et à quoi songeaient ces deux cavaliers dans la forêt ? À leur trésor, leur bébé de trois mois, que nous avons eu le bonheur de rencontrer.chateau fleury la foret 16-min

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Puis nous avons repris la route, par les paysages vallonnés du Vexin

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et nous sommes allés visiter Lyons-la-Forêt. De grands artistes y sont passés, et si le village a été préservé des destructions de la guerre, il n’en a pas moins compté, comme toute la région, des résistants auxquels est rendu hommage.

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lyons la foret 2-minSilex partout. « Notre » château aussi était en silex, et briques lyons la foret 3-min

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lyons la foret 10-minAndré Masson a vécu dans cette maison de 1937 à 1941, et y a reçu André Malraux, André Breton, Louis Aragon, Jean-Louis Barrault et Sylvia Bataille

lyons la foret 11-minBizarrement l’église se trouve tout au bout du village, isolée, avec son cimetière et le rectangle des tout-petits morts lyons la foret 12-min

lyons la foret 13-minUn pays plein d’eaux et de verdurelyons la foret 14-min

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Par les petites routes nous avons rejoint l’abbaye de Mortemer

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abbaye de mortemer 3-minÀ l’arrière-plan de l’étang, dont nous avons fait le tour, on aperçoit le bâtiment construit par les moines pour remplacer la première abbaye en ruine. Il abrite désormais un musée que nous n’avons pas visité, préférant rester en compagnie des arbres, des oiseaux et des poissons. abbaye de mortemer 4-min

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Puis nous avons suivi un sentier dans la forêt, dit « chemin des ducs », réalisé par Vytas Kraujelis, artiste d’origine lituanienne qui, outre ses saisissantes sculptures sur bois, dirige une compagnie pour un spectacle sur le site (qui ne se jouait pas à cette heure)abbaye de mortemer vytas kraujelis 1-min

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En repartant, nous nous sommes arrêtés à la source Sainte-Catherine

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vexin 4 fontaine sainte catherine-minHier et avant-hier dans l’Eure, photos Alina Reyes

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Ce matin, pour une fois j’ai partagé mon heure de hatha yoga entre une séance de « Upa Yoga », quelques assouplissements et pranayama (exercices de respiration), guidée par Sadhguru en vidéo et une séance de Tai Ji Qi Gong guidée en vidéo aussi par Song Arun. Puis j’ai vérifié en passant devant le miroir si l’abus de bons repas au restaurant durant cette escapade n’avait pas trop atteint ma silhouette que le yoga est en train de resculpter, comme mon âme. Les trois cartons sur le côté sont parmi les derniers de mon livre Voyage (il est si gros qu’il n’y en a que 8 par carton), que je distribue dans la ville depuis le début de l’été, et que O distribue un peu aussi lors de ces trajets dans le pays. Bientôt il n’en restera plus et l’avenir s’ouvrira comme mes articulations s’entraînent à le faire.

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