l’amour au jardin

au jardin des Plantes, à Paris. Photo Alina Reyes

 

Au jardin les arbres fleurissent, les amoureux s’embrassent.

Qui a commencé ? Les arbres, ou les amoureux ?

Leurs baisers sont des brassées de fleurs qu’ils se donnent à manger l’un à l’autre.

Leurs fleurs sont des baisers que le ciel nous fait. Les arbres dans leur tronc, dans leurs branches, s’en réjouissent comme l’homme en ses membres embrassant sa fiancée.

Verticale ouverte, j’embarque et monte du secret à l’ardente lumière les arbres et les hommes.

 

Venir

à Soulac-sur-mer. Photo Alina Reyes

 

Sel et lumière
je les mets dans ma bouche ma langue l’océan déferlant par mes yeux Dieu

je suis. Vagues mes doigts qui vous apportent depuis la source que vous ne voyez pas le don,

la vie. Ô mes poissons mes cailloux mes grains de sable voyez je déploie la tente bleue de la consolation mes corps d’hommes avec vos têtes je vous prends contre moi sous le voile

venez petit troupeau venez mes âmes que je libère les larmes que vous tenez dans vos sombres cachots venez mes amours je vous

aime voyez comme j’avance en suppliant vos pieds venez, que mon eau vous les lave, que ma lumière vous les essuie et vous enlève au ciel où sans arrêt je viens.

 

Notre voyage sans fin

à Soulac-sur-mer. Photo Alina Reyes

 

J’ai confiance en vous, vivants qui vivez sous le ciel. Avec vous mon peuple comme je suis avec les miens dans notre maison d’amour où règne, si proche et plein, le ciel, vous écoutant comme j’écoute la voix de mes enfants, j’ai foi en vous, vivants, vous qui êtes Sa gloire et marchez dans mes veines en cortège vers la lumière qu’il nous donne en partage.

Je viens à vous, vivants, je viens en vous, je vous rends grâce dans votre immense gloire, vous qui pouvez vous mettre nus, venez, je suis l’océan et ses vagues qui vous aiment, je suis le sable où vous êtes mes lettres, je suis le ciel dressé pour vous comme une table.

Éternel est notre amour.

 

Le visible et l’invisible, suite

à Soulac-sur-mer. Photo Alina Reyes

 

« Élevé de terre » par amour, il passe à l’invisible, et ce faisant devient l’invisible rendu visible. C’est ainsi qu’il attire à lui, l’invisible, les hommes visibles, les constituant comme son peuple invisible, que son corps rend visible.

Être c’est aimer. Plus l’être aime, plus il est, c’est-à-dire, il a puissance d’être.

Plus le visible est, c’est-à-dire plus le corps aime, plus l’invisible, c’est-à-dire l’Esprit, paraît, se révèle, oeuvre.

 

Voyage

ce vendredi au jardin. Photo Alina Reyes

 

La consommation ne promet rien ; la consommation consomme peu à peu l’être de ceux qui consomment.
La thésaurisation ne promet rien ; la thésaurisation enterre peu à peu la vie de ceux qui thésaurisent.
La drogue ne promet rien ; la drogue drogue.

L’arbre promet la fleur, la fleur promet le fruit, le fruit nourrit l’homme et l’oiseau en l’homme, et puis la graine tombe en terre et se met à promettre le ciel.