à Soulac-sur-mer. Photo Alina Reyes
Plus le visible est, plus l’invisible paraît.
« Plus le visible est » ne signifie pas « plus le visible est visible », mais plus puissamment il est.
« Plus puissamment il est » ne signifie pas « dans une démonstration de force » mais plus intimement il est proche du réel, proche de lui au point de pouvoir le transformer.
« Transformer le réel » ne signifie pas « transformer la matière ou le matériau ou le biologique » mais transformer tout l’être en se faisant plus proche de lui que lui-même, en s’incorporant en lui.
C’est ce que disent toutes ces paroles : incarnation, transsubstantiation, eucharistie, royaume. Et aussi : « au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu ».
La transformation, c’est la transformation du visible en invisible. La transformation du visible en un invisible rendu visible par le passage de l’être lui-même dans l’invisible. Pour voir l’invisible, il faut être soi-même de l’invisible. Qui voit l’invisible est transformé, et ne se tient dans le visible que comme un ferment de l’invisible, un ferment de transformation du visible en invisible.
L’invisible est amour. L’amour, qui l’a vu ? Et pourtant presque tous les hommes savent qu’il existe, même quand ils ne savent pas que l’amour est Dieu, puisque Dieu est amour. L’amour peut se voir sur le visage d’un être qui aime, l’amour se voit dans ses oeuvres, son oeuvre de transformation du monde aveugle à l’amour, en monde qui vient à la vue : en monde où l’invisible paraît et se révèle. La transformation est création du monde qui entre dans l’amour.