Franz Kafka, dernier paragraphe d’ « Un artiste de la faim » (ma traduction)

Après avoir traduit (de l’espagnol) L’autre tigre de Jorge Luis Borges, voici la panthère de Franz Kafka, avec ma traduction (de l’allemand) des phrases finales d’ Un artiste de la faim.

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« Et maintenant, rétablir l’ordre ! » dit le surveillant, et on enterra l’artiste de la faim avec la paille. Dans la cage en revanche, on mit une jeune panthère. Ce fut, pour la conscience la plus hébétée elle-même, un sensible rétablissement de voir, dans la cage si longtemps désolée, cet animal sauvage se tourner et virer. Il ne lui manquait rien. La nourriture, la bonne pour elle, les gardiens ne réfléchissaient pas longtemps pour l’apporter ; pas une fois elle ne parut avoir perdu sa liberté ; ce corps noble, doté de tout le nécessaire jusqu’à presque s’en déchirer, semblait trimballer aussi avec lui la liberté ; elle paraissait plantée quelque part dans sa dentition ; et la joie de vivre venait avec une si puissante ardeur de sa gorge qu’il n’était pas facile pour les spectateurs de l’affronter. Mais ils faisaient un effort sur eux-mêmes, se pressaient autour de la cage et ne voulaient plus du tout bouger de là. »

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Écrire et fêter

reflets au jardin du monastere,*

Écrit hier les douze dernières pages d’une petite pièce de théâtre que j’avais promise à une toute jeune petite troupe, sur les indications de son chef. Avec une grande joie dans le sang. Du coup cette nuit, encouragée par O, j’ai trouvé un autre sujet pour écrire une plus grande pièce. Et j’ai toujours en tête, en préparation, le roman sur l’histoire de l’être, et la thèse au sujet fantastique et basée sur une grande découverte que j’ai faite. Voilà, je suis chez moi, comme partout.

Aujourd’hui nous fêtons un anniversaire à la maison, je vais passer l’après-midi à cuisiner. Mais avant de m’y mettre, voici quelques citations de Franz Kafka que je retrouve en consultant l’un de mes anciens cahiers, issues de lettres à Max Brod.

« Je veux bien partager mon cœur avec des êtres, mais pas avec des fantômes qui jouent avec les paroles. »

« Un enfant se met en colère quand son château de cartes s’écroule parce qu’un adulte a poussé la table. Le fait est pourtant que le château de cartes ne s’est pas écroulé parce qu’on a poussé la table, mais parce que c’était un château de cartes. Un vrai château ne s’écroule pas, quand même la table serait débitée en bois de chauffage, il n’a besoin d’aucune fondation d’emprunt. »

« La vérité ne fait que détruire ce qui est détruit. »

« L’essence même de l’art » est de « créer la possibilité d’une parole vraie d’être à être. »

« Je suis parti de chez moi et il me faut continuellement écrire chez moi, quand même tout chez-moi serait depuis longtemps emporté dans l’éternité. Toute cette littérature n’est rien d’autre que le drapeau de Robinson sur le plus haut sommet de l’île. »

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Quelques dessins de poètes

dostoievski portrait d'un pelerin et image idee karamazovFédor Dostoïevski, portrait d’un pèlerin et  « visage de l’idée » d’Aliocha Karamazov

Rimbaud_par_Paul_VerlaineArthur Rimbaud par  Paul Verlaine

rimbaud-jeune cocher de londresRimbaud, Jeune cocher de Londres. Ce dessin de 12 cm de haut s’est vendu récemment aux enchères pour 285 000 euros.

hugo paysageVictor Hugo, Paysage

antonin-artaud-la-machine-de-lc3aatre-ou-dessin-c3a0-regarder-de-traviole-1946-via-revuetextimageAntonin Artaud, La machine de l’être ou dessin à regarder de traviole

kafka penseurFranz Kafka, Le Penseur

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