On apprend que l’Élysée a truqué des vidéos avant de les diffuser illégalement sur des comptes twitter anonymes pour les relayer auprès des médias, afin de protéger Benalla tabassant des manifestants déguisé en policier.
Pour Geneviève Legay aussi, Macron a menti. Une énième fois. Les images dont disposait le préfet prouvaient qu’elle a bien été renversée par un policier, chargeant en meute et la poussant des deux mains. Une fois, j’ai échappé de peu à une pareille violence, dans une manifestation que je photographiais. Les robocops arrivent sur vous, froids, brutaux et cuirassés comme des blindés, ça m’a fait le même effet que lorsque j’ai failli être écrasée par une voiture en traversant. L’instinct d’esquiver au dernier moment – ça se joue à une fraction de seconde. Votre vie ou votre mort. Geneviève Legay aurait pu en mourir, comme Clément Méric, poussé au sol par un facho. Il était tout jeune. L’âge n’est pas en cause. Ce qui est en cause, c’est la violence fasciste.
L’équipe médicale (street medics) qui voulait la secourir quand elle gisait, la tête dans son sang, en a été empêchée, embarquée en garde à vue pendant dix heures et dans des conditions indignes. La blessée est restée par terre sans secours jusqu’à l’arrivée des pompiers, dix minutes plus tard. Geneviève Legay est toujours hospitalisée. Le préfet a placé un vigile devant sa porte, et il lui est interdit (officiellement par l’hôpital) de recevoir les journalistes auxquels elle voudrait parler. Tel est le fascisme de la macronie.
BHL ment à la télé. Une énième fois. Il accuse les Gilets jaunes de chasser les Roms. Schiappa, elle, accuse l’émission Envoyé spécial de populisme. Elle préfère pour sa part se rendre dans des programmes plus élevés, comme celui d’Hanouna, qui insulta grossièrement l’avocat Juan Branco il y a quelques jours et se rendit chez Jean-Marie Le Pen lui lécher longuement les pieds.
Le pape François refuse de se laisser baiser l’anneau par les fidèles. Il leur retire vivement sa main, sans qu’on sache si c’est par peur des microbes ou pour atténuer un peu l’image d’une église abusive. On pourrait penser qu’il y a du progrès, mais l’abus se transporte chez Macron, qui se rend dans les écoles distribuer la bonne parole propagandiste et toucher les cheveux des petits garçons. Telle est la farce fasciste. Elle était décrite dans mon livre Poupée, anale nationale, où la marionnette fasciste met des gants avant de serrer les mains des électeurs et se rend dans les écoles visiter les enfants pour s’assurer du vote de leurs parents.
Ce samedi les enseignants vont manifester avec les Gilets jaunes. L’une de ceux qui travaillent à l’Espé, où sont formés les profs, m’envoya un jour à la police, parce que j’osais critiquer ce qui se passe dans l’Éducation nationale. La réforme Blanquer, dite très orwelliennement « école de la confiance », doit abonder dans son sens en interdisant aux enseignants de critiquer l’institution qui les brutalise. O et moi sommes très soulagés que notre dernier fils ait renoncé à entrer dans cette carrière devenue invivable. Pour rappel, parmi mes témoignages sur mon expérience de néoprof :
Faillite de l’Éducation nationale
L’Espé meurtrier
Et plus généralement, sur le quotidien du métier et de son apprentissage : tags prof de lettres et Espé
… autant de textes qui devraient être bientôt hors-la-loi d’un État qui bafoue les lois et les droits.
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