Épictète, « Entretiens » 2 (ma traduction d’un passage sur le bonheur et la liberté)

Comme annoncé l’autre jour, voici la parfaite leçon d’Épictète.

6« Zen », l’une de mes photos colorées à la main

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Attache ton désir et ton aversion à pauvreté et richesse : échec, illusion. À la santé, alors ? Tu seras malheureux aussi. Idem pour les positions sociales, les honneurs, la patrie, les amis, les enfants, ce qui tout bonnement ne vient pas de toi. Rattache plutôt ces choses au Zeus et aux autres dieux. Remets-les entre leurs mains, qu’ils les pilotent, qu’elles se déterminent selon eux – comment seras-tu encore malheureux ? Mais si tu es envieux, misère de toi, si tu t’apitoies, si tu rivalises, si tu t’agites, si tu ne passes pas un jour sans te plaindre à toi-même comme aux dieux, qu’as-tu appris, dis-moi ? À quelle école as-tu été, bonhomme ? Tu as pratiqué des calculs qui se retournent ! Ne veux-tu pas effacer tout ça, si possible, et recommencer à zéro, conscient que jusqu’à présent tu n’as rien réalisé d’important ? Et partant de ce constat, construire la suite en conséquence, de sorte que rien de ce qui est n’arrive sans que tu le veuilles, et que tu ne veuilles rien qui ne soit ?

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« Les Grenouilles », d’Aristophane, v.209-221 (ma (libre) traduction)

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Voyant qu’il n’y a plus de poètes sur terre digne de célébrer ses fêtes, Dionysos, pas fier aux enfers, se résout à y descendre pour en ramener un grand. Endurant le chant des grenouilles, il rame pour traverser le fleuve du royaume des morts.

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LES GRENOUILLES :

Brékékékex koax, koax !

Brékékékex koax, koax !

Fistonnes aquatiques des cloaques,

coassons le cri flûtieux de nos célébrations,

notre douce chanson, quoi-hax, quoi-hax !

qu’autour du divin nysien dionysiak

dans le marais faisons sonner

quand la saoularde crapulerie

des sacrées fêtes d’anthestéries

accourt en masse à notre sanctuary.

Braiekékéqu’est-ce, hoax, hoax !

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Texte entier de la pièce 

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Héraclite, fragment 93 (ma traduction, au près des mots)

l'arbre de vie dans la foret la nuit,

ὁ ἄναξ οὗ τὸ µαντεῖόν ἐστι τὸ ἐν ∆ελφοῖς, οὔτε λέγει
οὔτε κρύπτει ἀλλὰ σηµαίνει.

« Le maître dont l’oracle est à Delphes ne légifère ni ne crypte : il est sémaphore. »

Héraclite, fragment 93 (Plutarque, Sur les oracles de la Pythie)

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mes autres traductions (et commentaires) d’Héraclite

Edgar Poe, « La chute de la maison Usher » (texte intégral en pdf, traduction Alina Reyes)

Voici ma traduction (au début commentée par quelques notes) de la nouvelle de Poe. À lire gratuitement en pdf.

La Chute de la Maison Usher

, traduit de l’américain

Bonne lecture !

Voir aussi toutes les notes sur La Chute de la Maison Usher

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Gregory Corso, « Acté la veille de mon 32ème anniversaire, Un lent réfléchi spontané poème » (ma traduction)

J’ai 32 ans

et finalement je fais mon âge, sinon plus.

 
Est-ce un bon visage, un visage qui n’est plus celui d’un enfant ?

Il paraît plus épais. Et mes cheveux,

ils ont arrêté de boucler. Ai-je un gros nez ?

Les lèvres sont les mêmes.

Et les yeux, ah les yeux deviennent meilleurs tout le temps.

32 ans et pas de femme, pas d’enfant ; pas d’enfant fait de la peine

mais j’ai encore tout le temps.

J’ai arrêté de faire n’importe quoi.

Ce qui fait dire à mes soi-disant amis :

« Tu as changé. Tu étais si merveilleusement dingue. »

Ils ne sont pas à l’aise avec moi quand je suis sérieux.

Qu’ils aillent donc au Radio City Music Hall.

32 ans. Vu toute l’Europe, rencontré des millions de gens ;

pour certains ce fut génial, pour d’autres terrible.

Je me souviens de mon 31ème anniversaire, je pleurais :

« Dire que j’ai peut-être encore à vivre 31 ans ! »

Je ne ressens pas la même chose cette fois.

Je sens que je veux être sage, avec des cheveux blancs dans une haute bibliothèque,

dans un fauteuil profond à côté de la cheminée.

Une année de plus au cours de laquelle je n’ai rien volé.

8 ans maintenant que je n’ai rien volé !

J’ai arrêté de voler !

Mais je mens encore de temps en temps

et je suis encore sans honte quand vient la honte

de demander de l’argent.

32 ans et quatre durs réels drôles tristes mauvais merveilleux

livres de poésie

– le monde me doit un million de dollars.

Je crois que j’ai eu de bien étranges 32 années.

Et rien de tout cela ne fut de mon fait.

Nul choix entre deux voies ; si je l’avais eu,

nul doute que j’aurais choisi les deux à la fois.

Il me plaît de penser que le sort a voulu que je joue de la cloche.

L’indice en est, peut-être, ma déclaration éhontée :

« Je suis un bon exemple qu’il existe une chose appelée âme ».

J’aime la poésie parce qu’elle me fait aimer

et me présente la vie.

Et de tous les feux qui meurent en moi,

il y en a un qui brûle comme le soleil.

Il ne fait peut-être pas au quotidien ma vie privée

ni mes relations avec les gens

ni mon comportement face à la société

mais oui, il me dit que mon âme a une ombre.

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