Catastrophes

Marée noire, tout le monde est blanchi. Les villes du littoral souillé dénoncent un scandale. (Sud-Ouest)

Les pillages, plus terrifiants que le typhon. (L’Orient-Le Jour)

Comme après chaque catastrophe, certains posent l’éternelle question puérile et égocentrique : pourquoi Dieu l’a-t-il permis ? C’est pourtant simple. Nous ne sommes pas des automates, et la nature non plus. Nous ne serions pas libres si toute la création ne l’était aussi. Tout est lié. La nature réagit et fait sa vie selon ses propres raisons. L’homme n’est pas le roi du monde. La royauté qu’il peut connaître, celle à laquelle Dieu lui a donné accès et dont il est garant, fût-ce au prix de catastrophes naturelles ou humaines, est tout autre et infiniment supérieure. Elle est notamment dans une liberté bien exercée, ce qui est rarement le cas.

Les ruineurs de vérité

Maintenant on songe à renforcer notre présence militaire au Mali. Le bourbier continue. Le soir de l’élection de François Hollande, j’avais vu le radeau de la Méduse. Élu sur la com, donc sur le néant. Le naufrage est déjà là.

La com c’est comme les prix littéraires, il n’y a rien derrière, que des misérables combines. Du côté de l’autre François, celui de Rome, comme au Drouant : sourire et bonne figure. Tout dans la com. Ne sait-on pas où ça mène ? L’orchestre a beau fanfaronner, là aussi le bateau prend l’eau et coule.

Après les affaires de pédophilie, après les enfants des Manif pour tous utilisés comme boucliers face à la police ou dressés à scander des insultes ultra-racistes, voici l’enfant entraîné pour une opération de propagande mondiale. Décidément, on penserait que les catholiques ne peuvent pas s’empêcher d’instrumentaliser les petits. Mais la façon de faire des catholiques, c’est comme la façon de penser du FN, même quand ça n’a plus l’air d’exister, ça contamine tout le champ social. Les petits ne sont pas seulement les enfants, ceux que la police va chercher à la sortie des écoles pour les expulser ou ceux dont on se sert dans la propagande, ce sont tous les êtres humains qui ne se sont pas encore transformés en singes, qui ne sont pas néantisés par cette singerie qu’est la com, façade des maisons en ruines.

Toucher le fond

Ils sont censés montrer la voie de la vérité. Le Vatican a fait le buzz dans le monde entier il y a quelques jours avec, photos et vidéos à l’appui, l’histoire du petit garçon qui, « déjouant les services de sécurité », a réussi à aller s’asseoir sur le siège du pape, à embrasser sa croix pectorale, à guider une fille plus grande que lui qui doit offrir un présent au souverain pontife, etc. Mise en scène de télé-réalité, à laquelle les fidèles sont appelés à croire. C’est à quoi se réduit la foi, maintenant ? En tout cas tout marche ainsi depuis le premier instant de cette papauté, depuis l’apparition au balcon. Restez hypnotisés, croyants, la presse y concourt, et les services de sécurité ne laisseront nulle personne inappropriée – une petite fille par exemple – approcher un instant ce siège d’opérette. Il n’y a là-bas personne.

Genre, besoins

Tous ces vieux de la vieille qui réclament élégamment, ou non, leur «  droit à la pute », se posent en défenseurs de la différence des sexes, se voulant mâles consommateurs de femelles en oubliant qu’une bonne partie de leurs « putes » sont des travestis. En oubliant que même s’ils se paient plutôt des femmes, en vérité ils paient pour compenser leur peur suspecte de la confusion des genres, par besoin panique de nier la femme qu’ils voient confusément en eux-mêmes ou en d’autres hommes.

La prostitution n’a jamais été une soupape de sécurité pour l’homme ni pour la société, bien au contraire. Les opprimés oppressent les femmes, et les tyrans sont très souvent consommateurs de « putes », cela conforte leur délire de pouvoir et leur fait oublier leur impuissance face à ce qui leur est supérieur. Ce qui libère l’homme est gratuit.

Ceux qui prétendent que les hommes auraient des besoins sexuels qui justifieraient le recours au viol ou à la prostitution, sont restés au stade anal où l’on est dévot de ses besoins.

La société de consommation repose sur la dévotion aux besoins. La société de consommation se voue à la merde et la produit, pollution matérielle et spirituelle. La société de consommation a été élaborée par ces mêmes vieux de la vieille effrayés par l’amour gratuit. Les vieux de la vieille veulent pouvoir continuer à souiller la belle Bretagne avec leurs porcheries. Les vieux de la vieille veulent continuer à souiller de leur regard, à expulser ou à piétiner, ceux qui ne sont pas du même genre qu’eux, les étrangers, les pauvres, les femmes. Mais une nouvelle génération, qu’ils destinaient à être sacrifiée sur l’autel de leurs besoins, se relève, fraternelle et réclamant le respect d’autrui.

Otages

Les Chinois ont livré en Russie des fers à repasser et des bouilloires qui envoient des spams.

À lire sur la Russie d’aujourd’hui

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Eurodéputé et vice-président d’un parti d’extrême-droite, antisémite, il apprend qu’il est juif.

À lire sur Glamour

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343 salauds, ils signent « Touche pas à ma pute », et se font répondre par le syndicat des travailleurs sexuels : « Ils feraient mieux de fermer leur gueule ».

À lire sur les Inrocks

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Marine Le Pen aussi pousse les otages à lui répondre. Tout en travaillant à faire de nous tous les otages du délire, de l’égoïsme et de l’aveuglement.