J’ai trouvé sur twitter ces street-art post-it excellents. Je ne sais pas si le gars a eu la même idée que moi, ou s’il la reprise de twitter où j’en avais posté beaucoup avec hashtag il y a quelques mois, quand je l’ai inventée, en tout cas c’est très bien vu :
Moi aussi j’ai continué à distribuer des post-it dans la ville, et à photographier les graffitis et autres tags lors de mes déambulations de ces jours derniers.
J’ai maintes fois photographié les grandes fresques du 13e arrondissement, dont cette œuvre de Seth, je ne les rephotographie pas chaque fois au fil de mes balades mais une de temps en temps…
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Je suis entrée dans une cour d’immeuble rue Mouffetard et j’ai aussi photographié ce bel escalier montant vers la lumière, vers ce que j’imagine comme une chambre d’amour :
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Ces jours-ci à Paris 13e et 5e, photos Alina Reyes
En sortant de la salle de la mairie du 5e où j’avais visité l’admirable et émouvante exposition « L’Amérique comme patchwork. Les États-Unis au fil de leur kilt », voyant en face, au fronton du Panthéon, la fameuse inscription « Au grands hommes, la patrie reconnaissante », je l’ai trouvée très datée, malodorante et périmée. Je suis la première à admirer les grands hommes, mais j’admire encore plus les grandes femmes, car elles ont dû, pour accomplir leur œuvre, fournir en plus l’énorme combat que nécessite le dépassement de l’hostilité de la société envers les femmes. La société est hostile aux génies (sauf, au bout d’un moment, plus ou moins longtemps après leur mort), et doublement aux génies féminins, et triplement aux génies féminins issus du peuple ou racisés. Les femmes ont évidemment autant de génie que les hommes, mais il leur est beaucoup plus difficile de le réaliser, à cause du combat qu’elles doivent mener contre les multiples et puissants obstacles sans cesse placés sur leur chemin.
Dans la journée d’hier, j’ai découvert plusieurs grandes femmes. D’abord donc, avec cette exposition, les humbles faiseuses de patchwork américaines (là-bas on appelle ça des quilts), qui dans leur art du quotidien ont parfois atteint des sommets de beauté, tout en luttant politiquement : elles se réunissaient entre femmes pour coudre collectivement certains patchworks, en profitaient pour discuter, et parfois utilisaient leur travail pour défendre des causes comme celles des femmes ou des Afro-américains (les photos suivent). Puis, en repartant, devant mon ancien immeuble, rue Saint-Jacques, un portrait de la résistante Berty Albrecht. Et une fois rentrée, dans la lettre de la bibliothèque Buffon, la musicienne et chanteuse zimbabwéenne Stella Chiweshe (les vidéos suivent).
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hier à Paris 5e, photos Alina Reyes
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Je comprends Léonard de Vinci et Franz Kafka, qui n’ont pas publié de leur vivant. Grâce à quoi ils n’ont pas eu à se plier aux exigences du marché, ils ont pu construire leur œuvre en toute liberté, en lui laissant l’apparent désordre nécessaire, qui est l’ordre de la vie. De toutes façons quand vous faites une œuvre puissante elle n’est jamais comprise de vos contemporains. La compréhension vient peu à peu, avec le temps.
J’ai rêvé que des gens s’attaquaient lâchement, à plusieurs, à O. Je poussais un cri, courais pour le défendre, tout en sachant qu’ils me frapperaient aussi. Je suis sortie délibérément de ce cauchemar malheureusement inspiré par la réalité, je me suis levée, j’ai repris mon collage de la nuit afin de le terminer pour un cadeau que je dois faire aujourd’hui, jour de fête à la maison.
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Et voici la musique, avec Stella Chiweshe et son mbira, « piano à pouces » dont elle continue de jouer à 72 ans, régal des tympans :
Dans un jardin, j’ai eu le plaisir de revoir ce PostIt que j’avais placé là en juin, toujours là, avec quelques feuilles qui ont poussé devant.
*Le jardin partagé du square René Le Gall est arrangé avec joliesse et grâce, pour la vie douce
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Et dans un coin sauvage du jardin, poussent quelques fraises des bois
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Dans la rue, j’ai photographié des tags
et une œuvre de street art toute fraîche.
J’ai aussi rephotographié cette œuvre de Seth et Kislow déjà ancienne.
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Dans une miniforêt, j’ai ramassé quelques branchages de conifères coupés et je les ai mis dans un pot sur mon bureau, pour la bonne odeur vivifiante
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Puis j’ai pris mes crayons et mes feutres, dont le doré et l’argenté que je venais d’acheter, et j’ai colorié une carte postale publicitaire. Voici l’image d’origine :
Et la voici, récupérée elle aussi comme les branchages odoriférants, et transformée :
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hier et aujourd’hui à Paris, photos et coloriage Alina Reyes,
Terrible aveu d’Alexis Tsipras, selon qui la Grèce « reprend aujourd’hui en main son destin ». Terrible aveu de qui a livré ce pays à des ordres venus des banques et de puissances étrangères. Puisqu’il a fallu pour cela le saigner, puisque le mal n’est pas fini, n’eût-il pas été plus courageux, quitte à affronter les difficultés, de se prendre ou de se garder en main dès le début, de trouver par soi-même sa propre voie ? Cette défaite est aussi celle de tous les gouvernants européens et du monde moderne qui attaquent le libre arbitre des peuples.
En marchant dans le 5e arrondissement cet après-midi, j’ai photographié les nouvelles œuvres de C215 autour du Panthéon. Beaucoup de portraits de combattants, pas un d’une combattante (s’il y en a, ils sont bien cachés, car j’ai fait le tour de la place sans en voir un seul) (Après vérification sur Internet : sur 28 portraits au total, les deux seuls portraits de femmes sont un portrait de Marie Curie, placé sur un Algéco de l’institut Marie Curie, rue d’Ulm, et un de Germaine Tillion sur une boîte aux lettres place de la Sorbonne. Juste honteux.) Les voici, suivis d’autres nouvelles œuvres de street art vues au gré de ma pérégrination. Si les peuples se taisent, les murs parlent.
J’ai pris les 44 premières images hier après-midi à la Butte aux Cailles, dans le 13e à Paris, où presque toutes les peintures ont été changées depuis mon précédent passage ; et les 5 suivantes (dont deux avec nouveaux Postit) ce matin dans le quartier Beaubourg.
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Puis autour de Beaubourg ce matin j’ai fait deux nouveaux PostIt et photographié un rideau de fer et des M. Chat :
Hier et aujourd’hui à Paris 13e, 2e et 3e, photos Alina Reyes
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Voir la note d’hier pour d’autres des nouvelles œuvres de Street Art à la Butte aux Cailles
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Je reviens très bientôt avec des images commentées d’une autre forme d’art, de très belles œuvres de peinture aborigène d’Australie que j’ai vues dans une exposition.
aujourd’hui à Paris 14e et 13e, photos Alina Reyes
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« Il n’y a, expose Eliphas Lévi, qu’un dogme en magie, et le voici : le visible est la manifestation de l’invisible, ou, en d’autres termes, le verbe parfait est, dans les choses appréciables et visibles, en proportion exacte avec les choses inappréciables à nos sens et invisibles à nos yeux. »
André Breton, L’Art magique
Il pleut, il vente, il fraîchit – et il fait toujours beau. Entre deux paquets de copies à corriger ou deux cours à préparer, du bon temps de week-end pour marcher, bruncher avec son amoureux et des Américains joyeux, écouter la musique des musiciens qui jouent et saluer les jeunes passants qui vont et viennent à la maison, parler un peu, rire au moins autant, écrire rapidement sur internet avant de se glisser sous la couette et de se réveiller à l’aube de la nouvelle semaine, où l’on verra peut-être, en allant prendre les transports en commun, Jupiter et Vénus toutes proches dans leur pérégrination.
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ce week-end à Paris 13e, 5e et 6e, photos Alina Reyes