La terre tremble, les tombeaux s’ouvrent.
Du cœur de l’homme sortent les morts.
L’eau et le sang ont coulé du corps
D’amour. Les ténèbres tombent, couvrent
Les heures du jour très long, blessées.
Tonnerre sans pluie, ébranlement
De l’univers, horrible moment
De la mort dans l’âme rabaissée.
Froid. Les pierres, muettes, se fendent.
Au pied de la croix de vérité,
Témoins et proches tétanisés.
Que du ciel le jugement descende !
Le ciel se tait, leur reste invisible.
Parmi les hommes, combien ont ri
Devant la douleur de l’homme pris
Au piège des hommes ! Indicible.
Ils jaillissent de la mort du monde,
Les morts, ceux qui sont saints, seuls vivants
Dans la ville suicidée, errant.
Parlent-ils ? Personne qui réponde.
Personne, sinon, au sanctuaire,
Cela qui vient au jour, déchirer
Le voile et exposer, nu, le vrai.
Commencement de la nouvelle ère.
*
(Voyage)