Débâcle

Après le sondage sur pour ou contre le droit de frapper les enfants, à quand le sondage sur pour ou contre le droit de frapper les femmes, ou les handicapés, les vieux, tous ceux qui sont plus faibles physiquement que nous ? Un petit Égyptien est mort il y a quelques jours suite aux coups de son instituteur. Je connais un homme qui, tout juste marié, s’était vu conseiller par sa belle-mère de frapper de temps en temps sa femme. C’était en France, la belle-mère était d’origine berbère mais il n’y a pas que dans les autres sociétés patriarcales que l’arriération règne. Le pape lui-même n’a-t-il pas vanté devant des millions de personnes le fait de frapper les enfants ? (Combien de petits sont-ils ainsi victimes de cette justification « chrétienne » des coups et de l’humiliation ?) Notre président de la République lui-même n’a-t-il pas annoncé sa séparation d’avec Valérie Trierweiler par un bref communiqué en forme de répudiation ? Et maintenant celle-ci distribue des gifles. Engrenage de la violence. Elle distribue des gifles, elle ne se contrôle pas. Ou elle se croit, comme toutes ces « élites », au-dessus des autres et donc au-dessus des règles communes, comme Manuel Valls faisant virer les SDF de sa rue, passant par-dessus la justice pour poursuivre Dieudonné, s’en prenant un jour à Michel Houellebecq, un autre à Michel Onfray… et défendant BHL, comme si c’était aux représentants de l’État de distribuer les bons et les mauvais points à tel ou tel citoyen… Les élections se rapprochent, Valls aussi perd son contrôle physique, en attaquant Marion Maréchal-Le Pen, la main morbidement tremblante. La France a réussi à empêcher la Belgique de frapper des pièces de deux euros commémorant le bicentenaire de Waterloo. Cachez cette débâcle que je ne saurais voir.

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« Pas d’auteurs, pas de livres »

Une alerte de la SGDL (Société des Gens de Lettres) :

« Des revenus à la baisse, des réformes sociales préoccupantes, un droit d’auteur fragilisé par la politique européenne… Les auteurs de livres sont clairement en danger. Et à travers eux, c’est la création éditoriale qui est menacée, dans sa liberté et sa diversité.

La SGDL, au sein du Conseil Permanent des Ecrivains, appelle à une mobilisation générale de tous les auteurs, samedi 21 mars, lors du prochain Salon du Livre de Paris.

Nous vous donnons rendez-vous à 14h30, munis d’un badge, sur le parvis, devant l’entrée « professionnels » du Salon du Livre (Porte de Versailles), pour une marche à travers le Salon et une prise de parole sur la Scène des auteurs (C92) à 15h30. Attention, seuls les auteurs munis de badges pourront passer les contrôles de sécurité. »

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Ici, d’un autre côté, c’est une mairie socialiste qui poursuit et harcèle un auteur pour le censurer : liberté d’expression ?

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Respectons les enfants

« Les Français massivement opposés à une loi interdisant la fessée. » L’arriération française envers les enfants rejoint l’arriération de ce pays dans tous les rapports sociaux, son manque de respect envers les « autres », immigrés, femmes, pauvres… Le sens civique ne progresse pas dans ce pays, comment s’étonner des tensions sociales ? Et tous ceux qui sont victimes de discriminations ou de vexations ou même de violences sociales se retrouvent quand même d’accord pour trouver normal de frapper les enfants. Raison de plus d’être pour une loi l’interdisant. Le fait est malheureusement que des gens qui ont eux-mêmes été élevés avec des châtiments corporels, comme c’est le cas de beaucoup d’entre nous, trouvent normal de perpétuer la même violence sur leurs enfants. Une loi qui l’interdirait permettrait de déclarer clairement que ce geste est mauvais et indigne, ce qui aiderait les parents à contrôler leurs gestes. Des enfants frappés, même « pas très fort », deviennent des adultes vite amers, voire violents, en tout cas sans paix. Chaque fois que j’ai pu avoir un geste malheureux envers l’un de mes enfants, je l’ai regretté, même si ce n’était qu’une tape – jamais une gifle ni une fessée, je n’aurais jamais pu faire ça, c’est trop déshonorant, pour l’enfant et pour l’adulte. IL NE FAUT PAS FRAPPER LES ENFANTS, c’est indigne. Il faut trouver des moyens dignes de leur fixer les règles dont ils ont besoin. Nous ne les aiderons pas à devenir responsables envers eux-mêmes et envers autrui si nous ne le sommes pas nous-mêmes. C’est une question fondamentale pour toute la société, tous les rapports sociaux. Nous n’avancerons pas tant que nous ne saurons pas avancer dans notre respect de tous les « petits », tous ceux qui sont en situation de faiblesse, à commencer par les enfants. C’est dans les rapports entre hommes et femmes et entre adultes et enfants que nous apprendrons, les uns avec les autres, les uns des autres, la liberté.

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Principauté des bassesses

Dans une démocratie, tous les citoyens ont les mêmes devoirs et les mêmes droits. Tous doivent être traités avec égalité. Quand ce n’est plus le cas, quand seuls ceux qui agréent aux pouvoirs ont des droits, voire le droit de vivre, nous sommes déjà dans le fascisme. Marine Le Pen veut rétablir la peine de mort : ce n’est qu’une expression grossière de la peine de mort symbolique – la restriction arbitraire des droits – déjà appliquée aux citoyens qui ne sont pas ce que les pouvoirs voudraient qu’ils soient (même s’ils ne font rien de mal, contrairement à beaucoup de ceux qui sont aux pouvoirs ou en bénéficient). Après que j’ai publié Poupée, anale nationale, en mentionnant aux journalistes qui m’interrogeaient que mon texte avait été refusé par mes « grands » éditeurs habituels, Gallimard etc, des spécialistes associés des bassesses vengeresses ont fait courir le bruit que ce livre était fasciste, ont même pris la peine de mettre en place quelques coups tordus contre moi dans la presse – en fait, il y en avait déjà eu avant mais dans ma candeur je n’avais pas du tout imaginé d’où cela pouvait venir, je le compris beaucoup plus tard, quand l’affaire prit une tournure industrielle. Il faut pourtant bien que des hommes se dévouent pour servir la vérité. Je ne suis pas sûre de pouvoir trouver un éditeur pour La grande illusion, Figures de la fascisation en cours – l’état des libertés en France n’a fait qu’empirer depuis mon dernier livre d’avertissement contre le fascisme, mais du moins le livre existe en numérique, et s’il n’est lu maintenant, si les livres que j’écris depuis quelques années ne peuvent être lus faute de pouvoir être publiés, ils sont une parole vivante et qui servira, un jour ou l’autre. En attendant, ma propre résistance sert.

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