Eurisko. Le rire de Poe

David_Plunkert__Edgar_Allan_Poe« Edgar Poe (…) de qui l’analyse s’achève parfois, comme celle de Léonard, en sourires mystérieux », écrit Paul Valéry dans son Introduction à la méthode de Léonard de Vinci. C’est sans doute qu’il ne l’a pas suivi assez loin, qu’il ne l’a pas suivi jusqu’au bout. Car chacune des histoires de Poe vise une décharge. C’est de la littérature érotique masquée. D’où son succès, sa formidable vitalité malgré les apparences morbides. Qui ne sont que celles de petites morts. Le lire va au soulagement et à la satisfaction. Si l’on y va assez fort, assez profond, si on le comprend en plénitude, si on le réfléchit assez, ce qui vient ensuite ce ne sont pas des sourires mystérieux, c’est le rire, le rire clair et absolument joyeux, le rire de tout le corps et l’esprit.

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Thèse, méthode

these en couleurs 18*

Après avoir élucidé l’autre jour de fameuses énigmes du roman de Poe The Narrative of Arthur Gordon Pym – élucidation qui m’a fait rire et remplie de joie par sa simplicité digne de La lettre volée, j’ai fait ce soir une autre découverte, sur le même texte, si grandiose qu’elle m’a laissée sans voix, et que j’en suis encore toute retournée. Je crée un mot-clé « en lisant Arthur Gordon Pym » pour ceux qui désireraient suivre, quoique je ne puisse donner ici, du moins pour le moment, l’exposé de mes découvertes, qui va me demander un sérieux travail d’écriture et doit s’insérer dans ma thèse. Seulement je tiens le journal de bord de cette lecture pour lui-même, comme témoin du fonctionnement de l’esprit, de la recherche et de la découverte. Une fois faites ces découvertes, elles paraissent si évidentes qu’il est possible de se demander comment et pourquoi elles n’avaient pas été faites avant. Mais j’ai moi-même lu Edgar Poe il y a trente ans (ses nouvelles traduites par Baudelaire mais pas son roman), j’avais même traduit certaines de ses nouvelles, sans voir ce que je vois aujourd’hui. Les découvertes que je fais, je les dois à ma méthode. De même qu’il y a une méthode dans l’écriture de Poe. Il y a une méthode très particulière dans ma thèse, et je me doute qu’elle pourra poser problème à des personnes formées à d’autres méthodes, des méthodes universitaires que je ne critique pas car elles donnent aussi de beaux résultats, mais qui ne peuvent pas être les seules, même à l’Université – sinon la pensée va mourir, mourrait.

J’ai pris ce reflet dans mon ordinateur après avoir fait cette découverte qui m’a laissée sans voix : en lisant arthur gordon pym

Mes autres notes sur ce roman, à suivre : En lisant Arthur Gordon Pym

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23-8-2017 : pour en savoir plus sur ma méthode, c’est ici

Haïku de la marche sur les pavés, réflexions et images du jour

Escarpins vernis

sur anciens pavés mouillés

par la pluie d’été

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à la bonne source mouffetard

En allant chercher les Présocratiques à la bibliothèque Mohammed Arkoun, rue Mouffetard, j’ai acheté des escarpins chinois à douze euros les deux paires dans une petite boutique qui va fermer et sera remplacée par un point de restauration, car, dit la vendeuse, « il n’y a plus que ça qui marche »

lézarts et librairie mouffetard

La librairie est en travaux mais sur un panneau promet monts et merveilles pour la rentrée. J’ai vu dans la presse que la mode continuait des livres d’ « exofiction », à savoir des romans basés sur la vie de personnages célèbres. Ah, donc la littérature dépend de la mode, comme les fringues. Cette courte vue me fait sourire comme l’affirmation dans les médias, il y a quelques jours, que certain tweet était le plus aimé de l’Histoire, avec une grande H. Oui, au cours des millions d’années de l’histoire de l’humanité, pas un tweet n’avait été autant liké !

mouffetard

J’ai photographié le reflet dans la librairie, et le street art sur le muret d’en face, il me semblait que l’espace vide me disait que je manquais sur les rayons. Bien sûr que non et j’ignore si la littérature manque, mais peut-être les forces de mort seraient-elles moins réveillées si les forces de vie étaient moins assoupies.

wrdsmth mouffetard

Les travaux continuent et je reviendrai, toujours dansant

anges mouffetard

chat mouffetard

danseuse mouffetardcet après-midi rue Mouffetard à Paris, photos Alina Reyes

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« La Relation d’Arthur Gordon Pym » lue par Jean-Pierre Naugrette

deux pages de ma thèse en couleurs

deux pages de ma thèse en couleurs

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Je suis allée hier chercher dans une bibliothèque l’excellente édition, que je ne connaissais pas, des Histoires, Essais et Poèmes de Poe dans La pochothèque du Livre de Poche. Voici un passage de la très belle présentation par Jean-Pierre Naugrette du si énigmatique Arthur Gordon Pym – réflexion directement en relation avec le sujet de ma thèse, « Poétique du trait » :

« … remarquons que le même mot anglais, figure, est utilisé pour désigner à la fois le dessin des grottes et la « figure » blanche et voilée sur laquelle s’achève le récit. Il y a bien là, pour reprendre les termes de Ricardou, un « Voyage au bout de la page », c’est-à-dire une quête en abyme de l’écriture, du dessin, de la gravure inscrits contre et sur ce « vide papier que la blancheur défend » dont parle Mallarmé dans « Brise marine ». Dans cette perspective, Pym et ses compagnons seraient à la recherche de l’écriture, à la fois dans l’eau des ruisseaux, dans le labyrinthe, les hiéroglyphes des cavernes, et « cette figure humaine » qui pourrait être le spectre même de l’écrivain. Pym, faux personnage vrai, s’arrêterait au moment où il rencontrerait la figure voilée de Poe, l’auteur même qui l’a enfanté au bout de ces neuf mois : figure ambiguë, à la fois homme et femme, aussi hermaphrodite que le brick-goélette inconnu. »

Mes autres notes sur ce roman, à suivre : En lisant Arthur Gordon Pym

Pour d’autres notes sur Poe, dont des traductions et des vidéos : mot-clé Edgar Poe (à suivre) ; associé au thème de ma thèse, voir aussi Écriture et dessin

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