Parade

La situation de Julian Assange est comparable à celle des Palestiniens. Des forces de mort essaient de détruire ceux et celles qui incarnent des vérités. Elles perdront, elles perdent toujours – après avoir trop souvent fait beaucoup de mal.

Sale journée hier pour la liberté de la presse et pour l’honneur de la « France, terre d’asile ». Nul n’est à l’abri des lois mais personne ne doit être abandonné au risque de torture et de mort. Assange a déjà subi la torture du confinement pendant sept ans, qui l’a terriblement affaibli : les images de sa sortie sont une honte pour l’humanité. Les forces de mort n’existent que par leurs légionnaires, leurs soutiens cupides, intéressés, peureux, avides de sécurité face aux exigences de la justice.  Toute la misère de l’humanité est dans sa volonté de puissance.

Benoît XVI dit dans une interview que la pédophilie dans l’église vient de mai 68. Rimbaud en a été victime, pourtant, comme je l’ai montré. Il dit que l’église ne doit pas être faite par les hommes, mais par Dieu. Mais le fait est qu’elle a toujours été faite par les hommes, et spécialement les humains de sexe masculin. Elle a toujours été faite comme une volonté de puissance des uns sur les autres et son corollaire, la volonté de soumission des uns aux autres. Elle est faite à l’image du monde, non à celle de Dieu.

Mais la nature est plus forte que la volonté de puissance des hommes. À laquelle il faut opposer la puissance réelle de l’amour. Balade en amoureux hier au jardin, toutes ces fleurs, sexes sous le ciel, c’est très érotique.

 

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printemps 6-minHier au jardin des Plantes, photos Alina Reyes

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Saint-Nazaire, port, chantier naval et base sous-marine en 25 photos

En hommage à l’Assemblée des assemblées des Gilets jaunes qui a eu lieu ce week-end à Saint-Nazaire, et a donné lieu à un Appel pour la continuation du travail de fond, voici – toujours dans l’esprit « Habiter poétiquement les lieux » – les images que j’ai faites dans cette ville qui m’a impressionnée, il y a quelques années.

 

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saint nazaire 25-minà Saint-Nazaire en 2009, photos Alina Reyes

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À partir du livre « Crépuscule » de Juan Branco : trois enseignements

branco CrepusculeJ’ai lu ce livre à l’automne dernier, quand il a été mis en ligne gratuitement par son auteur. Je l’ai lu péniblement car il était extrêmement mal écrit. Ce qu’avaient remarqué la plupart des lecteurs, tout en vantant l’intérêt de ce qui y était dit. On trouve en ligne ce genre de commentaires : « Autant le dire : dans sa publication première – gratuite sur le net – le texte est assez lourd par son style, à la limite du pompeux ; agrémenté de surcroît de nombre de fautes, d’oublis de mots, etc. » ; et, d’un autre lecteur lui aussi déclarant ensuite tout l’intérêt des révélations faites dans le livre : « Mieux vaut acheter le livre car la version pdf distribuée gratuitement sur internet est bourrée de coquilles et à certains moments, peu, très peu lisible. » L’éditrice déclare en effet que le texte a été retravaillé pour la publication papier (que je n’ai pas lue).

Cela dit, Juan Branco est un combattant pugnace et courageux. Il expose tout ce qu’il a pu savoir de cette oligarchie au pouvoir, du fait qu’il a lui-même grandi dans cette caste, fait les mêmes grandes écoles, fréquenté les mêmes gens. Destiné à devenir l’un des leurs – disons plutôt à rester l’un des leurs – il a eu accès à nombre de petits secrets sur le fonctionnement de « l’élite », sur les rapports des uns avec les autres. Le succès de son livre (n°1 des ventes) tient sans doute beaucoup à cet aspect magazine people accusateur, montrant dans leur intimité et leurs combines grands et petits personnages qui ont fabriqué Macron président et la macronie. Il met en pleine lumière la misère de ce petit monde humainement lamentable qui, tel une bande de hyènes, s’affaire à dévorer le corps de la République assassinée.

La première leçon que je tire de ce livre et de son succès, c’est que les Français ont soif de reprendre la main, de secouer le pays de ses parasites, de rétablir République et démocratie ; et de manifester le réel, celui qu’ils sont, celui qu’ils vivent, face au délire d’élites dévorées par leur soif de pouvoir, d’argent et de notoriété, ignorantes de la vie réelle des humains – c’était aussi ce que dénonçait, d’une autre façon, le livre de Ruffin.

La deuxième leçon, je la tire du constat de l’incapacité de Juan Branco à écrire correctement, sans commettre de nombreuses fautes de syntaxe et d’orthographe témoignant d’une pensée pour le moins confuse. Ainsi donc on peut faire de brillantes et nombreuses études, entre autres Sciences Po et l’ENS, passer par des universités prestigieuses (Sorbonne, Yale), être titulaire de plusieurs Masters et d’un Doctorat, tout en étant incapable d’écrire proprement ni d’exprimer une pensée (Crépuscule ne contient d’ailleurs pas de pensée, seulement des faits). Branco n’est pas le seul dans ce cas : nous l’avons évoqué ici, le livre de Macron, très petitement écrit, témoigne d’une absence de pensée sidérante, de même que, d’après tous leurs lecteurs, le livre de ses conseillers paru récemment. Il faut le dire et le répéter : le mot élites pour parler de ces gens est un mensonge. Ils ne sont des élites que parce que leur naissance les a placés dans ce champ social, où tout est organisé pour qu’ils y restent. Mais la vérité est que la bêtise ou l’incapacité y règnent au moins tout autant qu’ailleurs.

La troisième leçon, je la tire des difficultés que Juan Branco a eues à publier son livre, et du fait qu’il l’ait finalement publié, avec beaucoup de succès. Aucun éditeur n’en a d’abord voulu – et ce n’était pas parce qu’il était mal écrit, car les éditeurs sont rompus à réécrire les textes de nombre d’auteurs qui ne savent pas écrire. C’était, comme l’a dit le service Livres de Libération quand il lui a été demandé pourquoi le livre n’avait pas été chroniqué, parce qu’il était trop « politique ». Il se trouve que le même argument m’a été opposé il y a quelques années lorsque j’ai proposé mon livre La grande illusion. Figures de la fascisation en cours, y compris chez de petits éditeurs connus pour leur engagement politique. Voici le genre de réponse qui m’ont été faites : « remarquablement écrit ; je suis d’accord à 200 % ; mais le livre est trop politique, je ne peux pas publier ». Que se passe-t-il quand le livre est trop politique, et pas dans le sens qu’il faudrait pour plaire à la presse ? Le livre, s’il est publié, n’est pas chroniqué. Or un livre dont on ne parle pas n’est pas connu, donc il ne se vend pas – d’où le refus des éditeurs, même quand ce ne sont pas des éditeurs liés aux oligarques dont parle Branco. C’est exactement ce qui s’est passé pour Crépuscule. Aucun journal n’en a parlé. Pourtant, il est aussitôt devenu un best-seller. Pourquoi ? Pas par miracle, mais parce que Juan Branco a du réseau, il fait partie de ce monde ; même s’il est boycotté par la presse il est invité sur pas mal de plateaux télé, radio, internet, etc. Un auteur tel que moi, qui viens du peuple et n’ai jamais cherché à faire partie de ce milieu, n’a pas de réseau. Voici donc la troisième leçon : pour publier un livre politique non conforme, mieux vaut être un fils de bourgeois, élevé dans la caste, qu’une fille du peuple. Même quand on est un fils de bourgeois qui choisit courageusement de dénoncer les méfaits de sa classe, on reste encore, toujours, favorisé. Oui, c’est bien tout ce système qu’il faut faire tomber.

 

branco bfm*

Nul

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Macron démolit à coups de hache l’héritage politique du Conseil National de la Résistance et en même temps rend hommage aux résistants du plateau de Glières. Macron rend hommage aux résistants du plateau de Glières et en même temps nasse et tabasse les résistants qui défendent l’héritage politique du Conseil National de la Résistance. Macron = zéro. Parfaite réaction des Gilets jaunes sur place hier dans la montagne : ils lui tournent le dos.

Macron mini-remanie son gouvernement avec trois mini-proches. Cercle de plus en plus rétréci : un petit zéro.

Un pas d’un côté, un pas de l’autre côté : Macron ne va nulle part.

 

crâne-heure-minsource de la Vanité

 

P.S. Je ne lis pas les mails des harceleurs, ils se fatiguent pour rien.

 

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ces jours-ci au Jardin des Plantes, photos Alina Reyes

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La farce fasciste de la macronie

poupee_anale_nationaleOn apprend que l’Élysée a truqué des vidéos avant de les diffuser illégalement sur des comptes twitter anonymes pour les relayer auprès des médias, afin de protéger Benalla tabassant des manifestants déguisé en policier.

Pour Geneviève Legay aussi, Macron a menti. Une énième fois. Les images dont disposait le préfet prouvaient qu’elle a bien été renversée par un policier, chargeant en meute et la poussant des deux mains. Une fois, j’ai échappé de peu à une pareille violence, dans une manifestation que je photographiais. Les robocops arrivent sur vous, froids, brutaux et cuirassés comme des blindés, ça m’a fait le même effet que lorsque j’ai failli être écrasée par une voiture en traversant. L’instinct d’esquiver au dernier moment – ça se joue à une fraction de seconde. Votre vie ou votre mort. Geneviève Legay aurait pu en mourir, comme Clément Méric, poussé au sol par un facho. Il était tout jeune. L’âge n’est pas en cause. Ce qui est en cause, c’est la violence fasciste.

L’équipe médicale (street medics) qui voulait la secourir quand elle gisait, la tête dans son sang, en a été empêchée, embarquée en garde à vue pendant dix heures et dans des conditions indignes. La blessée est restée par terre sans secours jusqu’à l’arrivée des pompiers, dix minutes plus tard. Geneviève Legay est toujours hospitalisée. Le préfet a placé un vigile devant sa porte, et il lui est interdit (officiellement par l’hôpital) de recevoir les journalistes auxquels elle voudrait parler. Tel est le fascisme de la macronie.

BHL ment à la télé. Une énième fois. Il accuse les Gilets jaunes de chasser les Roms. Schiappa, elle, accuse l’émission Envoyé spécial de populisme. Elle préfère pour sa part se rendre dans des programmes plus élevés, comme celui d’Hanouna, qui insulta grossièrement l’avocat Juan Branco il y a quelques jours et se rendit chez Jean-Marie Le Pen lui lécher longuement les pieds.

Le pape François refuse de se laisser baiser l’anneau par les fidèles. Il leur retire vivement sa main, sans qu’on sache si c’est par peur des microbes ou pour atténuer un peu l’image d’une église abusive. On pourrait penser qu’il y a du progrès, mais l’abus se transporte chez Macron, qui se rend dans les écoles distribuer la bonne parole propagandiste et toucher les cheveux des petits garçons. Telle est la farce fasciste. Elle était décrite dans mon livre Poupée, anale nationale, où la marionnette fasciste met des gants avant de serrer les mains des électeurs et se rend dans les écoles visiter les enfants pour s’assurer du vote de leurs parents.

Ce samedi les enseignants vont manifester avec les Gilets jaunes. L’une de ceux qui travaillent à l’Espé, où sont formés les profs, m’envoya un jour à la police, parce que j’osais critiquer ce qui se passe dans l’Éducation nationale. La réforme Blanquer, dite très orwelliennement « école de la confiance », doit abonder dans son sens en interdisant aux enseignants de critiquer l’institution qui les brutalise. O et moi sommes très soulagés que notre dernier fils ait renoncé à entrer dans cette carrière devenue invivable. Pour rappel, parmi mes témoignages sur mon expérience de néoprof :

Faillite de l’Éducation nationale

L’Espé meurtrier

Et plus généralement, sur le quotidien du métier et de son apprentissage : tags prof de lettres et Espé

… autant de textes qui devraient être bientôt hors-la-loi d’un État qui bafoue les lois et les droits.

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