Scènes et obscènes

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César de la honte à Polanski. France, pays arriéré. Eux, eux, eux, toujours tout pour eux : des vieux à l’esprit congelé dans les glaces du vieux monde, soutenant et récompensant ceux en lesquels ils se mirent. Ils n’en ont plus pour longtemps, ça fond et ça pue. Bien vivantes, elles, Adèle Haenel et Florence Foresti n’ont pas eu leur langue dans leur poche ni leur cul cloué à leur fauteuil.

Le million de Pénélope Fillon pour un travail inexistant. L’argent public légalement distribué aux Matzneff, Polanski et autres, pour leur permettre de continuer à vivre la vie d’artiste entretenu. Et les 40 euros par jour ou par nuit aux ouvriers africains sans papiers ni contrat de travail, pour trimer sur le chantier du prochain siège du Monde et de L’Obs (même groupe, vive la liberté de l’information en France).

Les gendarmes du service central du renseignement criminel évoquent dans un rapport un autre scénario possible pour l’assassinat du petit Grégory : celui d’un meurtre collectif. D’après ce qu’on connaît des humains, voilà qui n’aurait rien d’extraordinaire.

 

 

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De Parménide à Weinstein. Politique et non-politique

 

C’est à une déesse que Parménide prête la parole : « il y a bien de l’être, mais du néant, il n’y en a pas ». C’est à ce même principe féminin qu’il fait dire avec insistance qu’il ne faut pas faire porter sa recherche sur ce qui n’est pas.

Qu’est-ce qui n’est pas ? Ce que Nietzsche appelait « une côte de son idéal ». Un être créé avec « une côte » de notre idéal. Un tel être n’est rien. Rien d’autre qu’une illusion. Faire porter l’objet de sa recherche sur une illusion, en la prenant pour une réalité, voilà la faute fondamentale. Elle avait raison, la déesse, d’en prévenir et de l’interdire. Les humains, hommes ou femmes, tombent dans ce panneau : se forger une illusion et la prendre pour quelque chose qui est réellement, ou poser une illusion sur quelque chose qui est, et ainsi ne plus voir ce qui est, tel ou tel objet qui est, mais voir en tel objet qui est quelque chose qui n’est pas. Prendre ce qui est pour quelque chose qu’il n’est pas, ou prendre quelque chose qui est pour quelque chose qui n’est pas.

Cependant une déesse possède l’essence féminine comme productrice et protectrice du réel. La femme enfante, met au monde un objet qui est, des objets qui sont bel et bien. Il y a bien de l’être, et il est mis au monde par la femme : dans cette fonction, elle a statut de déesse, comme créatrice d’être et comme sublimité. Non pas comme mère – la mère est humaine, trop humaine, et comme tout humain, tout homme, toute femme, chargée d’illusions qu’il faut dissiper. Mais comme principe. Différent du principe masculin par rapport à l’être dans la mesure où rien ne prouve que tel homme soit géniteur de tel être (du moins avant l’invention des tests ADN). C’est pourquoi l’homme Parménide reçoit son enseignement d’un principe féminin, par principe et par essence connaisseur du fait que, qu’il soit caché (dans la matrice) ou mis au monde, l’être est, il y a bien de l’être ; alors que s’il n’y a rien (dans la matrice), il n’y a rien, et rien qui puisse sortir de ce rien, rien que puisse devenir ce rien, sur lequel il faut s’interdire de spéculer, donc.

Les affaires Ramadan, Weinstein, Matzneff, sont très révélatrices de cette tendance de l’humain à vivre de « côtes de son idéal ». Ces hommes ont vécu en illusionnant autrui – leurs proies parfois, mais surtout et d’abord la société, les hommes par lesquels ils se sont fait idolâtrer, ou assez respecter pour se rendre intouchables. Mais avant tout, ils se sont illusionnés eux-mêmes. Ils se sont crus puissants – et dès que le réel les a rattrapés, sous l’espèce de la parole des femmes, ils se sont effondrés misérablement. Soudain Ramadan et Weinstein ne tenaient littéralement plus debout, Matzneff parlait de se tuer. Ayant cru être ce qu’ils n’étaient pas, une fois que l’illusion qui leur servait de masque leur a été arrachée, il ne restait plus rien d’eux.

La déesse de Parménide prenant soin d’identifier l’être au percevoir, au penser, il nous est loisible de lier aussi le non-être au non-percevoir, au non-penser : à l’illusion, fausse perception et fausse pensée. Ainsi l’amour d’un être est, mais l’amour d’une illusion, en fait, n’est pas. Les illusions que nous font miroiter d’illusoires hommes et femmes politiques pour que nous les élisions ne relèvent ni de l’amour entre le peuple et ses représentants ni d’une capacité à engendrer un réel digne de cet amour, puisqu’il n’en est pas un.

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Cette note fait suite à ma traduction et à mes précédents commentaires du Poème de Parménide.

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Le génie de Mme de Staël vu par Lamartine

Cet hommage d’Alphonse de Lamartine au génie de Mme de Staël peut être lu aussi comme une définition de la fonction littéraire de l’écrivain, et une salutation à son esprit.

 

Aurore à Athènes, hier, photo Alina Reyes

Aurore à Athènes, vue hier de l’aéroport, photo Alina Reyes

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« Mme de Staël, génie mâle dans un corps de femme ; esprit tourmenté par la surabondance de sa force, remuant, passionné, audacieux, capable de généreuses et soudaines résolutions, ne pouvant respirer dans cette atmosphère de lâcheté et de servitude, demandant de l’espace et de l’air autour d’elle, attirant, comme par un instinct magnétique, tout ce qui sentait fermenter en soi un sentiment de résistance ou d’indignation concentrée ; à elle seule, conspiration vivante, aussi capable d’ameuter les hautes intelligences contre cette tyrannie de la médiocrité régnante, que de mettre le poignard dans la main des conjurés, ou de se frapper elle-même pour rendre à son âme la liberté qu’elle aurait voulu rendre au monde ! Créature d’élite et d’exception, dont la nature n’a pas donné deux épreuves, réunissant en elle Corinne et Mirabeau ! Tribun sublime, au cœur tendre et expansif de la femme ; femme adorable et miséricordieuse, avec le génie des Gracques et la main du dernier des Catons ! Ne pouvant susciter un généreux élan dans sa patrie, dont on la repoussait comme on éloigne l’étincelle d’un édifice de chaume, elle se réfugiait dans la pensée de l’Angleterre et de l’Allemagne, qui seules vivaient alors de vie morale, de poésie et de philosophie, et lançait de là dans le monde ces pages sublimes et palpitantes que le pilon de la police écrasait, que la douane de la pensée déchirait à la frontière, que la tyrannie faisait bafouer par ces grands hommes jurés, mais dont les lambeaux échappés à leurs mains flétrissantes venaient nous consoler de notre avilissement intellectuel, et nous apporter à l’oreille et au cœur ce souffle lointain de morale, de poésie, de liberté, que nous ne pouvions respirer sous la coupe pneumatique de l’esclavage et de la médiocrité. »

Alphonse de Lamartine, Méditations poétiques, « Des destinées de la poésie »

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Qu’est-ce que la littérature ? À propos du livre de Vanessa Springora

 

Qu’indique la critique du livre de Vanessa Springora, Le Consentement, dans le JDD d’aujourd’hui ?

1) Que la journaliste qui l’a rédigée ignore ce qu’est la littérature ;

2) Qu’elle ne sait pas lire ;

3) Que les soutiens du pédocriminel Matzneff bougent encore dans leur bourbier.

Je commencerai par le troisième point. Je constate que tous les médias épargnent singulièrement Antoine Gallimard, patron de l’entreprise Gallimard (dont il a hérité) et Philippe Sollers, éditeur chez Gallimard depuis des décennies des pires textes de Matzneff, ceux où il détaille ses crimes sur des dizaines d’enfants. Ces deux sinistres types ont soutenu Matzneff, l’ont aidé par tous les moyens puissants dont ils disposent, y compris financiers en le mensualisant pendant des années.

En 1990 ou 91, quand j’ai envoyé un manuscrit chez Gallimard, c’est Sollers qui s’en est emparé, alors que je m’étais bien gardée de le lui adresser. Une façon de me ferrer peut-être inspirée par les méthodes de celui qu’il qualifiait de héros, Matzneff – sauf que je n’avais pas treize ans et que je n’ai jamais consenti à ses manipulations intellectuelles, mais c’est une autre histoire que j’ai racontée déjà dans mon roman Forêt profonde, je n’y reviendrai pas maintenant. Si j’en parle c’est pour mentionner que Sollers me poussa aussitôt à raconter ma vie dans mes romans ; je découvre seulement ces jours-ci qu’il était l’éditeur de Matzneff, et il me paraît vraisemblable qu’il a dû encourager aussi ce dernier sur cette pente. Même quand cette pente était celle du crime, le besoin de faire des livres en racontant sa vie induisant le besoin chez Matzneff de recommencer sans cesse ses exploits de pédocriminel, de se vanter de sodomiser des garçons de huit à treize ans et des filles de treize à quinze ans, filles à qui il faisait subir, en plus – et c’est sans doute le pire – une intense entreprise de destruction psychique, ainsi que le révèle le livre de Vanessa Springora. Il y a eu là, il y a là, de la part de Sollers et de son patron Gallimard, non seulement non-assistance à personnes en danger, mais aussi complicité de crime, et incitation au crime.

Or la presse continue à ménager de son mieux ces parrains du milieu littéraire. Antoine Gallimard n’est jamais mis en cause. Le nom de Sollers apparaît, mais souvent il est oublié parmi les signataires des pétitions pro-pédophilie, et s’il est mentionné comme éditeur de Matzneff c’est sans y insister, comme si la chose était anecdotique, ainsi que ses insultes publiques à l’encontre de Denise Bombardier. Libération s’est fendu d’un texte pour tenter d’absoudre Sollers en disant qu’il avait regretté d’avoir signé ces fameuses pétitions (qu’il prétend avoir oubliées, signées quasiment sans les avoir lues) mais sans mentionner qu’après elles et jusqu’à cet automne 2019 il a continué à publier les carnets de Matzneff, où il vante constamment ses hauts-faits sexuels et son train de vie dispendieux, entre voyages et grands restaurants au quotidien (alors que par ailleurs il crie misère et implore la charité des pouvoirs publics). Je vois dans le JDD d’aujourd’hui, qui consacre un dossier à Matzneff, la critique mauvaise du livre de Vanessa Springora par Marie-Laure Delorme comme une énième défense des complices de Matzneff, qui s’échinent à clamer son prétendu talent littéraire, et une énième attaque contre l’une de ses victimes, dont il leur faut au moins salir le travail (tout en vantant le dernier livre de Moix au passage, mafia oblige).

Selon Mme Delorme donc, le livre de Vanessa Springora ne serait pas de la littérature. Mme Delorme ne parle pas, à propos de la manie de Matzneff, de pédocriminalité ni même de pédophilie, mais de « goût pour les mineurs ». Et elle reproche à Vanessa Springora d’avoir écrit un livre vertueux, un livre qui n’aurait donc rien à voir avec la littérature. Mme Delorme croit sans doute que la littérature consiste soit à phraser, soit à pédanter. Or il ne suffit pas d’aligner des phrases jolies ou pompeuses ou précieuses, avec imparfaits du subjonctif plus ou moins bien maîtrisés, pour faire de la littérature. Ni de construire une histoire, un cadre, des personnages, selon les vieilles recettes de cantine des écrivaillons. Je le dis encore une fois avec Kafka : un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous. Le reste n’est que littérature, au sens péjoratif ou minoratif du terme. La Littérature majuscule brise la mer gelée en nous. Ce livre terrasse le lecteur, a écrit quelqu’un que je ne connais pas à propos de mon roman Forêt profonde, occulté par toute la presse parisienne parce que Sollers s’y estimait offensé, bien que son nom n’y apparût pas. Mon premier roman fut aussi un choc, et quelques autres de mes livres aussi je l’espère ; en tout cas ce fut le cas pour Poupée, anale nationale, que Sollers refusa de publier et qui, bien avant Forêt profonde, face au choc causé par la publication de ce livre, se livra à une entreprise de vengeance contre moi dont je ne m’aperçus que plus tard (en fait tout avait commencé avant encore, à partir du moment où je ne m’étais pas rendue quelque part où il devait être et où il m’avait fait inviter juste après s’être saisi de mon premier manuscrit envoyé chez Gallimard). Le livre de Vanessa Springora brise puissamment la mer gelée en nous. Et il le fait avec une très grande intelligence littéraire, dans une simplicité remarquable, sans effets. En qui le lit sans œillères, il brise la mer gelée comme il la brise en toute notre société – en témoigne son succès. L’écriture de Springora, avec sa mise à plat calme et déterminée des faits, est infiniment plus puissante que les préciosités et les alignements de citations latines de Matzneff. Springora ne s’embarrasse pas de construire une histoire, des personnages, ni de faire des phrases et des effets. Elle va au but, chacune de ses pages, chacun de ses mots est le but. La vérité nue. Son écriture est virile, au sens de la virtus que j’évoquais dans ma note précédente : courageuse, dynamique, forte. Elle met le terrain à plat, comme dans Isaïe, pour ouvrir la voie à la vérité. Elle ne joue pas petit jeu, elle ne se fait pas plaisir, elle plante chaque coup d’épée droit où il faut la planter. Elle est efficace, elle est performative. Elle ne cherche pas les effets, elle fait effet. Voilà la Littérature : non pas une entreprise de divertissement, criminel ou non, mais une action. Une action capable de sauver des vies, de sauver la vie.

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Suivre le mot-clé Matzneff pour voir mes autres notes sur l’affaire. Voir aussi les mots-clés Sollers et Forêt profonde.

 

Lettre ouverte à Vanessa Springora

 

Chère Vanessa Springora,

Quelques heures après sa parution, votre livre, Le Consentement, était déjà en rupture de stock à la Fnac où je suis allée le chercher. Cela n’est sans doute jamais arrivé à un livre de Gabriel Matzneff, dont les ouvrages se sont vendus à 800 exemplaires, 3000 dans le meilleur des cas. Le nombre de ventes ne dit rien de la qualité d’un livre mais il se trouve que le vôtre mérite amplement le succès – je peux le dire après l’avoir finalement trouvé dans une Maison de la Presse et l’avoir lu d’un bout à l’autre avant la fin de la soirée.

Un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous, a écrit Franz Kafka. C’est ce que fait le vôtre, et non pas seulement en ce nous qu’est chaque lectrice, chaque lecteur, mais en ce nous qui composons une société, ébranlée ces derniers jours par votre livre, éberluée du silence complice dont elle accompagna les livres de Matzneff pendant des décennies, du soutien encore très récent, voire réitéré ces jours-ci, de certains personnages de ce petit milieu littéraire que vous connaissez, éberluée de leur aveuglement et d’un certain aveuglement collectif sur les abus commis impunément par des figures de notables des lettres ou de la culture.

Merci pour ce dégel, donc. Votre livre est parfait, témoignage vivant et poignant sans pathos ; et j’espère que sa publication finira de vous libérer de l’emprise inique exercée par cet adulte manipulateur, avec le consentement au moins passif de son et de votre entourage. Je vois avec tristesse, à vous lire, combien il est plus difficile de se rétablir d’une telle agression lorsqu’on l’a vécue dans son enfance ou son adolescence. J’ai eu aussi à supporter et combattre les agissements et les manipulations d’abuseurs de Saint-Germain-des-Prés, mais je n’étais plus une enfant depuis longtemps et je n’ai pas eu à souffrir de savoir que tel ou tel prédateur intellectuel prétendait me peindre dans tel ou tel ouvrage, car j’étais assez aguerrie spirituellement pour savoir que ces portraits n’étaient en rien les miens et qu’ils ne comptaient pas. Je me permets de vous le dire : ce n’est pas ce qu’a écrit Matzneff sur vous qui compte, ce ne sont pas non plus les lettres que vous lui avez envoyées et qu’il reproduit – puisque, vous l’expliquez très bien, ces lettres ne faisaient que remplir une sorte de cahier des charges de la lettre littéraire telle que Matzneff, bien peu inventif, la voulait. Ce qui compte, c’est votre parole à vous. Votre livre, plus fort que tous ceux de Matzneff réunis et d’ailleurs déjà tombés dans l’oubli. Votre désir de découper en confetti les écrits de Matzneff vous fait sans doute un inutile mal. Pour ma part, je me suis contentée de jeter à la poubelle (celle des ordures ordinaires, pas celle des recyclables) les livres qui ne méritaient pas d’autre sort à mes yeux.

Vous êtes directrice d’une maison d’édition, vous êtes une femme puissante. Ce que vous êtes, ainsi que votre livre, suffit à renverser le monde patriarcal et ses représentations éculées, si vivaces et coriaces chez Matzneff, selon qui le rêve secret des femmes est d’être lobotomisées, et ses amis qui ne comprennent pas non plus que nous sommes en train de changer de paradigme, je dirai même de politique. Toujours accroché au vieux monde, Matzneff se plaint puérilement que vous ne l’ayez pas peint à son avantage. Dans son vieux monde, les hommes écrivent des livres et pour les écrire se servent des femmes (ou des enfants) qu’ils manipulent afin de les plier à leur fantasme et à leur œuvre. Il n’est pas question, dans leur vieux monde, que leurs modèles se rebellent, ni tout simplement qu’elles se mettent à parler aussi. Et ils font tout, forts de leur alliance séculaire et organisée comme le crime, pour les faire taire. Mais dans le monde réel, et singulièrement dans le monde en train d’advenir, les femmes parlent. Et le cauchemar de ces « vieux hommes », c’est que beaucoup de femmes parlent mieux et plus fort qu’eux. Vous avez le pouvoir de le faire, continuez.

Le cœur léger, je vous salue

Alina Reyes

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voir aussi : Affaire Matzneff, le consentement au crime des élites

et : Dimension politique de l’affaire Matzneff