J’ai eu accès au dernier Voldemort de l’industrie éditoriale, le livre dont il est interdit de parler jusqu’à sa parution officielle – quel buzz, quel suspense ! Et comme personne ne m’a notifié cette interdiction, à moi, voilà ce que j’en dis. Ça commence avec un ministre des finances qui ne fait pas l’amour et qui se fait couper la tête. Un Houellebecq, quoi.
Pour le reste, c’est-à-dire les quelques centaines de pages de bavage et bavardage autour du néant, que les nécrophages s’en repaissent eux-mêmes à la date qui leur sera permise, moi ça ne m’intéresse pas, je n’en lirai pas plus. Comme dit Parménide, ce qui est est, ce qui n’est pas n’est pas.
P.S. Un autre livre, déjà à l’étal des librairies, porte un titre proche de l’Anéantir de Houellebecq : Le traître et le néant ; c’est une enquête sur Macron. C’est drôle que Houellebecq prétende dénoncer l’anéantissement, lui qui ne cesse de répandre dans le monde ses écrits nihilistes. En même temps, comme dirait l’autre, ça a sa logique : celle du serpent qui, dans sa haine de soi, se mord la queue.
P.P.S. Je me suis débarrassée du livre, mais je me souviens d’y avoir lu ces mots : « le romantisme, on l’oublie souvent, est né en Allemagne ». Qui ça, on ? Qui oublie que le romantisme est né en Allemagne ? Quelqu’un qui ignore tout de la littérature, sans doute. L’auteur lui-même, avant de l’apprendre ? C’est possible. Ou vraisemblablement après tout, beaucoup de ses lecteurs. Et j’en reviens à mon combat pour l’apprentissage de la littérature. Qui doit permettre de comprendre ce qu’elle est, d’où elle vient, et surtout, ce qu’elle dit. Je ne pense pas que les lecteurs de Houellebecq sachent toute la portée nihiliste de ses textes.
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