« J’avais découvert Rimbaud vers ce temps-là, et il me possédait. Aujourd’hui encore, je le considère comme l’un des Pères de l’Église des temps modernes ». Justesse de cette notation d’Ernst Jünger, qui dit à la fois la modernité de Rimbaud, et son lien à l’ancien monde. Je pense que c’est ce lien encore trop pesant qui l’a fait partir. Ce n’est pas une post-modernité qu’il est allé chercher, c’est une lumière dégagée. Dégagée de la temporalité humaine. Des illuminations qui ne soient plus sorties de la flache au couchant. Plus pures, plus innocentes. Plus pleinement aurorales. C’est ce que j’ai trouvé moi aussi dans la spiritualité islamique, qui me touche toujours très vivement, et que je retrouve, sous une autre forme et par d’autres voies, en traduisant l’Odyssée. Un travail qui me fait monter les larmes aux yeux, souvent, tant il brise mon cœur de joie. Homère lu attentivement à même le grec est atemporel, et il y a en lui des dimensions qu’on n’y a encore jamais vues, il me semble, des profondeurs humaines si profondes, si élevées, qu’elles anéantissent toute morosité moderne ou post-moderne. J’essaie de rendre la finesse, la complexité, la virtuosité de sa pensée dans ma traduction, mais cela reste une traduction et il faudra que j’y joigne mon commentaire pour l’exprimer plus précisément.
Une pensée pour Michel Le Bris, qui vient de mourir, et dont j’avais lu La Porte d’or, sur le voyage de Stevenson en Californie, quand, à la fin des années 80, je préparais une thèse sur Stevenson, Schwob et Borges. M’avait marquée le passage où Stevenson racontait avoir mis le feu à la forêt, juste pour voir, sans s’attendre à ce qu’il s’étende aussi dangereusement. N’est-ce pas souvent ainsi que nous commettons des crimes ?

Lundi, un arc-en-ciel nous a accompagnés, du bus pris à La Canée, jusqu’à l’arrivée à Chora Sfakion.








Et je rencontre d’autres petites églises en chemin, il y en a vraiment partout









à Chora Sfakion, photos Alina Reyes
Dans la brume matinale, apparition féérique du château de Chambord

Un poêle immense, où l’on pourrait brûler un arbre entier !
Le lettre de François 1er et son emblème, la salamandre
Je trouve à ce roi une riante allure de Gascon, qui rappelle l’esprit de Montaigne

L’escalier à double révolution inspiré de Léonard de Vinci : deux hélices entrecroisées qui ne se rencontrent jamais : à gauche sur l’image, l’arrivée de l’un, à droite, celle de l’autre


la couronne
Beaucoup de murs du château sont couverts de graffiti, souvent anciens ou très anciens. Jean de La Fontaine et Victor Hugo feraient partie de ces centaines de tagueurs. « J’ai visité Chambord. Vous ne pouvez-vous figurer comme c’est singulièrement beau. Toutes les magies, toutes les poésies, toutes les folies même sont représentées dans l’admirable bizarrerie de ce palais de fées et de chevaliers. J’ai gravé mon nom sur le faîte de la plus haute tourelle. », écrivit en 1825 Hugo à son ami, le poète Saint-Valry.


*











la chambre de Léonard
son atelier
son cabinet de travail
avec son cabinet de curiosités
la salle à manger
la cuisine
toute une partie du castelet est dédiée à la reconstitution de ses multiples inventions scientifiques et technologiques époustouflantes
La silhouette de Léonard dans le souterrain de 700 mètres que François 1er avait fait creuser entre le château royal d’Amboise et le Clos Lucé, et par où il rendait visite chaque jour au génie
Puis nous descendons au jardin et dans le parc, où ont été également reconstituées, et intégrées harmonieusement dans la nature, plusieurs de ses machines fantastiques. Leonard est clairement le génie du mouvement.


Je photographie mon reflet dans le panneau qui protège son moulin à eau

O fait tourner l’hélicoptère inventé par Léonard





étude du corps et nature
photos Alina Reyes







à vélo puis en RER, nous voici à la station Nanterre, bien taguée, puis c’est l’arrivée au château
le musée archéologique est à l’intérieur


la fameuse et très émouvante toute petite 
une vulve gravée dans la pierre, toujours au paléolithique

dans la partie gallo-romaine, j’ai admiré cette peinture délicate (et aimé les reflets des fenêtres d’en face qui l’encadraient)



et puis on rejoint la forêt
aujourd’hui à Saint-Germain-en-Laye, photos Alina Reyes