Remèdes pour la liberté

Pour son bureau à l’Élysée, Emmanuel Macron a choisi la Marianne d’un artiste (ou à peu près) américain qui signe Obey. Tout un symbole à méditer, à l’heure du coup bas des sous-marins et de l’alliance Aukus. Quand nous cesserons d’accepter d’enlaidir notre capitale des tulipes d’un autre de ces artistes (ou à peu près) américains, cadeau financé par ceux à qui il s’impose, et autres démonstrations de soumission de notre pays aux États-Unis, nous aurons le droit de critiquer le peu de soutien de l’Europe. En attendant, ce peu est mieux que rien. Puisse-t-il participer à réveiller les Européens.

J’ai enregistré une vidéo de mon texte Rapport d’une guerrière. Et j’ai d’autres idées à réaliser en ligne. Je ne suis pas du genre à obéir, moi, au système dominant, même si comme les États-Unis par rapport à la France, il a de plus gros bras que moi. Nous avons un cerveau, et ses possibilités ne se mesurent pas en termes de taille. Mieux vaut être petit et libre qu’enflé et prisonnier.

En me tendant mon traitement anticancer, le pharmacien m’a dit « vous ne prendrez pas cette cochonnerie toute votre vie, vous en serez bientôt libérée ». Cette cochonnerie nécessaire me fatigue beaucoup certains jours, mais j’aime à penser que lorsque je n’aurai plus à la prendre, dans deux ans, je rajeunirai, en retrouvant mon fonctionnement hormonal naturel, et alors sans doute, je courrai mieux, et je travaillerai mieux. Certains remèdes sont difficiles à prendre, mais la sortie du problème qu’ils promettent en vaut la peine.

J’ai feuilleté très rapidement le dernier livre de Mona Chollet en librairie, et je suis tombée juste sur un passage où elle dit que c’était son compagnon qui payait seul leur loyer. C’est tellement consternant. Et cohérent avec sa vulgarisation de l’image de la sorcière comme emblème de la féminité. Qu’une femme, ou des femmes, prétendent donner des leçons de libération des femmes alors qu’elles sont elles-mêmes si peu émancipées, c’est le même phénomène que celui des religieux célibataires qui donnent des leçons de couple : mensonge et hypocrisie. C’est la clé numéro 1 : les femmes qui continuent à penser plus ou moins confusément que c’est à l’homme principalement de payer ne seront jamais libérées. Pas plus que ne seront libérées la France ou l’Europe si elles continuent à penser plus ou moins confusément que c’est aux États-Unis de régenter le monde.

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« Marianne pleure » : une magnifique action, en images (note actualisée)

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Aujourd'hui à Paris 13e (Nationale), photos Alina Reyes

Aujourd’hui à Paris 13e (Nationale), photos Alina Reyes

Très admirative de la magnifique action des artistes qui sont allés, de nuit, peindre des larmes de sang sur la Marianne de Shepard Fairey (Obey). Je suis allée voir ça aujourd’hui, j’en ai parlé un peu sur place avec un jeune inconnu qui contemplait aussi la fresque ainsi repeinte – et nous étions d’accord que c’était bien mieux ainsi. Shepard Fairey est un artiste que je vois un peu comme Jeff Koons, dans le sens où ils se sont engagés dans les combines du marché avec un cynisme plus ou moins marqué (plus pour Jeff Koons) et qui essaient tout de même de garder, dans cette position de vendus, une capacité de subversion cachée. Le bouquet de tulipes ou d’anus offert à Paris en prétendu hommage aux victimes des attentats terroristes est un foutage de gueule que les politiciens, bornés comme ils le sont, n’ont pas compris, puisqu’ils ont accepté le « cadeau ». Il y a peut-être de cela aussi dans cette Marianne de Fairey (dont Macron orne son bureau, comme je l’ai déjà dénoncé). Je surinterprète peut-être, mais il ne me semble pas impossible que l’ex-graffiteur ait consciemment, plus ou moins, conçu cette fresque comme une critique, une sorte de dénonciation de ce que Marianne est en train de devenir. En tout cas, à la voir, moi, j’ai toujours eu le sentiment qu’avec son graphisme trop propre, trop figé, et son style années 30, elle rappelait le temps de la montée des fascismes en Europe. Et donc j’apprécie d’autant plus l’action de ces artistes anonymes, relayée par Hiya. Ils ont fait une vidéo de leur action, la voici (avec le texte entier (plus ou moins heureux mais l’important là c’est l’action) du manifeste à lire sous la vidéo ou sur le site de Hiya).

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16-12-20 J’ajoute à cette note d’hier que l’hypothèse de la subversion cachée par ces artistes américains avec leurs « cadeaux » post-attentats terroristes en France, et en particulier pour Jeff Koons avec ses tulipes en forme d’anus, peut être étayée par cet indice : depuis notamment les caricatures de Charlie Hebdo, la France est considérée dans le monde entier comme un pays islamophobe et liberticide. Encore dernièrement des articles un peu partout, aux États-Unis, en Europe… ont dénoncé cette situation que seuls beaucoup de Français ne veulent pas voir.

Street Art, architecture et scènes vues à Paris 13e (est)

Voici les 81 images que j’ai razziées hier au cours de ma pérégrination de huit kilomètres à pied, en chemin vers puis dans ce quartier moderne de l’est du 13e, autour de la Bibliothèque Nationale, que j’aime beaucoup. Le nom des artistes, du moins ceux que j’ai pu identifier, se trouve dans les mots-clés.

 

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street art paris 13e 47-minRue Dunois, la tour « Le nouveau monde » de Philippe Deslandes avec ses incrustations genre fossiles

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street art paris 13e 51-minLa pérégrinante dans le paysage

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street art paris 13e 53-minSquare Héloïse et Abélard, un prestidigitateur amuse petits et grands enfants

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street art paris 13e 58-minSur ce carrefour, des plantes, de la terre dans des sachets de couleur accrochés aux poteaux, et un paon de bois dans l’arbre street art paris 13e 59-min

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street art paris 13e 72-minDans une école une œuvre de Seth non visible en entier, le portail étant fermé

street art paris 13e 73-minArrivée tout à l’est de l’arrondissement, une ancienne gare de la Petite ceinture street art paris 13e 74-min

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street art paris 13e 81-min En haut de l’escalier, la chouette de Bordalo II, qui fait de la récup et la transforme en animaux

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et la vue dégagéestreet art paris 13e 84-min

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street art paris 13e 89-minVoici la station de tramway avec sa boîte à livres où j’apporte des exemplaires de mon Voyage

street art paris 13e 90-minEt je continue en longeant un moment la ligne de tramway street art paris 13e 91-min

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street art paris 13e 93-minLa galerie Itinerrance, responsable de toutes les grandes fresques du 13e

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street art paris 13e 95-min« Petite Ceinture »

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Puis j’arrive dans le quartier de l’université Sorbonne Diderotstreet art paris 13e 108-min

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street art paris 13e 111-minUn autre animal de Bordalo II, un renard dans le lierre

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street art paris 13e 118-minUn théâtre…

et j’arrive à la Bibliothèque Nationale et au MK2 street art paris 13e 119-min

et après avoir descendu l’avenue de France j’approche du boulevard Vincent Auriolstreet art paris 13e 120-min

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où des jeunes filles répètent une chorégraphiestreet art paris 13e 122-minHier à Paris 13e, photos Alina Reyes

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Centre Pompidou, images du musée et d’alentour

beaubourg 1-minLes jeunes filles et moi avons fait un tour dans le quartier, à la rencontre de son art des rues, avant d’aller voir les riches collections du musée. beaubourg 2-min

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beaubourg 4-minAprès un déjeuner en terrasse au bord de la fontaine aux sculptures de Niki de Saint-Phalle et de Jean Tinguely, devant les fresques de Jef Aérosol et de Shepard Fairey, nous avons contemplé Paris depuis les escalators qui conduisent au musée

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J’y ai photographié quelques œuvresbeaubourg 6 natalia gontcharova-minNatalia Gontcharova, Les lutteurs

*beaubourg 7 bram van velde-minBram van Velde, Neige

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beaubourg 9 sonia delaunay-minSonia Delaunay, La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France

beaubourg 8 robert delauney-minJean Delaunay, Rythme sans fin

*beaubourg 10 kandinsky-minDeux Kandinsky, Improvisation 3

et Jaune-rouge-bleu

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beaubourg 12-minDeux jeunes filles croquant les œuvres qu’elles aiment au long du parcours

*beaubourg 13 breton-min« Le mur », la collection de l’atelier d’André Breton

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beaubourg 14 nikki de saint phalle-minLa mariée de Niki de Saint-Phalle, avec le buste de sa robe plein de jouets

*beaubourg 15-minLes trois visiteuses dans le kaléidoscope

Du niveau 5, nous sommes ensuite allées au 6 voir l’exposition « Préhistoire » qui nous a beaucoup déçues (voir ma note d’hier, actualisée avec notamment une citation de Léonard de Vinci). Du coup les jeunes filles ont eu envie de partir (et j’étais en colère contre les commissaires qui ont si mal présenté le sujet au public, notamment aux jeunes), mais une prochaine fois je retournerai au Centre pour voir les collections du niveau 4

photos Alina Reyes

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Bornes & camions peints & autres merveilles vues dans la rue

autour de la rue nationale 1-minJe suis partie dans l’intention d’aller voir les œuvres d’Agnès Sébyleau à l’Open Bach, mais ce sont celles de Queens S&C que j’ai découvertes, un peu plus loin. Quand je suis arrivée à la galerie, au mur orné d’une œuvre de Mat & Ségo, Agnès Sébyleau finissait de remballer son expo. Nous avons parlé un peu, puis, sous la pluie, j’ai poussé plus loin la balade.

autour de la rue nationale 2-minJ’ai rencontré en chemin plusieurs camions peints, les voici

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Et des bornes électriques peintes, les voilà :

autour de la rue nationale 8-minAutour de la place Jeanne d’Arc, les bornes sont peintes par Queens S&C, Christelle Abou Jawdeh et Sedef Sezginer, étudiantes en art de la Sorbonne, autour d’Alice in Wonderlandautour de la rue nationale 9-min

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Bonus : toujours dans le même quartier, autour de la rue Nationale, cette fresque énigmatique d’Obey, avec au sommet une statue de la Liberté à moitié coulée et une tour Eiffel à la base :

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… une ville peinte au coin de la place :

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et cette statue dans un jardin privé :

autour de la rue nationale 4-minHier après-midi à Paris, photos Alina Reyes

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