en Turquie. Photos Alina Reyes
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en Turquie. Photos Alina Reyes
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Que la langue déferle à la lèvre de l’être,
Qu’elle abreuve les soifs, qu’elle lave les plaies,
Qu’elle prenne d’amour les hommes et les féconde !
Qu’elle baigne les corps qui s’apprêtent à naître,
Qu’elle ouvre les regards, que montent dans les baies
Les larmes et les chants qui consolent le monde !
Qu’approche le pays dont l’amour est le maître,
Que s’animent les cieux, que vienne la nuée
Nous rendre à la lumière, et que la grâce abonde
Aux bordures du temps où nos yeux se pénètrent.
Luxe de calme et de beauté, ma barque
fend les eaux poissonneuses à profusion,
à volonté, à vif, je suis l’étrave
et mon verbe, ma phrase l’étendue
scintillante au soleil des fruits sauvages
qu’on trouve au printemps dans les bois, des fraises
minuscules qui éclatent entre langue
et palais, pleurant leur joie aux papilles
du jour. Ma barque va, béatitude.
Dans sa travée les milliards de poissons
qu’elle engendre se transportent avec elle,
pont d’étoiles jaillissant de la mer,
dans l’infini des siècles que nous sommes,
milliards de mains entrelacées d’amour.
Eugène Burnand, La drachme retrouvée
Ce qui serait vivant, ce serait que toute l’Europe change sa monnaie pour adopter la drachme, monnaie qui fut inchangée pendant des millénaires.
Si elle pouvait le faire par désir d’être un espace de joie commune, et par sens du beau, du temps, de la lumière.
« Les cadeaux de Dieu ne sont pas toujours faciles », disait à Christian de Chergé son ami Mohammed, qui concevait le jeûne de Ramadan comme un don du ciel.
Mes mains sont devenues des fleurs,
le jardin que je porte en offrande,
traversant bienheureuse toutes les galaxies,
de maison en maison, de loin en proche.
Elles me saluent sur mon passage,
esquissent des sourires, joyeuses
comme des petites danseuses à respirer
la fraîche odeur des roses et des herbes.
Mes mains avancent devant moi, tendues,
et je les suis. Elles remontent la travée
des âges, des siècles, des instants,
chargées de leur précieux trésor, la création
entière, ses cieux, ses astres, ses océans,
ses terres, ses bêtes et puis ses hommes.
Mes mains qui nous transportent avancent vers l’autel
et mon amour Le voit, vivant, ses mains tendues.