Un bateau qui n’a que la terre en tête tombe à l’eau. Je navigue à l’étoile, je fluctue, ne sombre jamais, franchis sans cesse l’horizon, vaisseau pour transporter dans les étoiles qu’ils ne peuvent compter les hommes.
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Un bateau qui n’a que la terre en tête tombe à l’eau. Je navigue à l’étoile, je fluctue, ne sombre jamais, franchis sans cesse l’horizon, vaisseau pour transporter dans les étoiles qu’ils ne peuvent compter les hommes.
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Quelques phrases relevées en revoyant ce documentaire consacré au grand André Chouraqui :
Nous vivions dans le rêve de Moshe.
La condition de dhimmi de la femme dans toutes les sociétés est un scandale.
[citant Paqûda] « L’amour de Dieu est un élan de l’âme qui, en son essence, se détache vers lui pour s’unir à sa très haute lumière. »
C’est toujours à partir d’hommes seuls que les choses se font.
Un soufi s’est mis à me raconter ce qu’allait devenir ma vie.
Déciviliser le texte biblique.
Moi-même.
Son sens de la langue.
L’ouverture sur l’univers est absolument nécessaire.
Les racines s’embrassent.
Par la médiation du divin toujours présent au secret de tous, tout réussit. L’échec est dû à une forme de bêtise.
La Bible est née dans un contexte oriental.
[chanson] « Le monde entier est un pont très étroit/Et l’essentiel, l’essentiel, ne pas avoir peur, ne jamais avoir peur. »
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J’habite dans un phare. La nuit, là-haut, à éclairer les bateaux. Le matin, je redescends au bord de l’eau, du sable. L’eau roule doucement à mes pieds son bleu, son blanc doucement mousseux. Le sable est blond, fin, soyeux. La lumière du ciel enveloppe tout, rebondit partout, chante et murmure en tout. Je suis dans la joie totale.
Alors que je suis sur la plage, j’entends des pas dans ma maison du phare. Par la porte ouverte, j’y rentre. Une Anglaise rose et charnue s’y est introduite et la traverse autoritairement, prétendant y imposer sa loi. Je vais à elle, j’essaie de la ramener à la raison et à la correction. Rien à faire. Maintenant elle n’est plus anglaise, mais policière. Elle continue plus que jamais à vouloir dominer ma maison. De moi se présente alors mon frère jumeau, qui est très viril, très fort, très grand. Il fait barrage à l’envahisseuse, qui finit par reculer et sortir. Une fois dehors, de l’autre côté, elle m’annonce, toute calmée, qu’elle attend un enfant de nous, et je suis bien heureuse de ce dénouement.
(mon rêve de cette nuit)
Mes mains sont devenues des fleurs,
le jardin que je porte en offrande,
traversant bienheureuse toutes les galaxies,
de maison en maison, de loin en proche.
Elles me saluent sur mon passage,
esquissent des sourires, joyeuses
comme des petites danseuses à respirer
la fraîche odeur des roses et des herbes.
Mes mains avancent devant moi, tendues,
et je les suis. Elles remontent la travée
des âges, des siècles, des instants,
chargées de leur précieux trésor, la création
entière, ses cieux, ses astres, ses océans,
ses terres, ses bêtes et puis ses hommes.
Mes mains qui nous transportent avancent vers l’autel
et mon amour Le voit, vivant, ses mains tendues.
Ces jours le temps est blanc, milliards légers dans la danse
des flocons, le temps est doux, joyeuse neige du printemps,
et soyeuses les fleurs qui se tournant vers toi bénissent,
Joseph Pierre Benoît, ton nom dans un murmure.
Ces jours de tes naissances remémorées,
de tes noms qui traversent l’histoire
en portant vivante la mémoire du Christ,
notre histoire d’avenir et d’amour.
Longue vie à toi, Joseph Pierre Benoît !
Ton nom est un chemin, des hommes et des peuples
nombreux comme la neige que tu as revêtue,
l’empruntent, pèlerins, pour monter à la source.
Joseph, bâtisseur de charpentes élevant sous son toit la vérité,
Pierre, pêcheur d’hommes dans la mer du monde et bâtisseur de peuple,
Benoît, bâtisseur d’humanité dans le silence, la douceur et l’hospitalité,
Avec nous, les fidèles du ciel, que les anges te fêtent !
Des jours s’ouvrent devant toi plus radieux que la vie
qui peut s’imaginer. Quel don pourrions-nous te faire
que tu ne nous aies fait, celui de Dieu ? Je te présente
mes mains vides et j’accueille le pain, telle
l’offrande que je te fais de moi. Je te présente
le parterre en couleurs de la nouvelle vie, fleuve
immémorial en nous, irrigateur de siècles.
Nous allons passer de l’autre côté du temps.