photos Alina Reyes
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photos Alina Reyes
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J’enlevai ma capuche, détachai mes cheveux, ouvris mon manteau. Je levai la tête et vis le ciel, à l’est, au-dessus de la Seine, s’ouvrir. Un long nuage très sombre se fendit par son milieu, de chaque côté de la faille les bords se surlignèrent d’or. Du trou, profond et argenté comme un puits, jaillirent lentement des sortes de comètes fuschia, indigo, blanches. Tout se referma et j’entendis une jeune fille dire : « la nuit du destin ! »
un passage vers la fin de Forêt profonde (2007), juste avant le déversement de la pluie qui fait dégeler le fleuve et la ville, et le peuple entrer s’abriter dans Notre-Dame abandonnée
J’espère parler bientôt ici, incha’Allah, de la Nuit du Destin.
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KFR, pour dire les mécréants, les infidèles, signifie d’abord : couvrir, recouvrir quelque chose, cacher, celer , et en fin de compte nier, et aussi habiter toujours le même village, sens qui se rapproche du nom KFR, employé pour indiquer le fait de se prosterner devant un prince, et signifie aussi village, tombeau, ténèbres de la nuit, terre, terroir. L’infidèle est donc celui qui « habite toujours le même village », c’est-à-dire qui – contrairement à Abraham – ne sort ni de lui-même ni des traditions de son clan, qui se prosterne devant l’homme comme prince et comme villageois, c’est-à-dire devant sa société et ses règles figées telles des idoles, devant le tombeau de l’esprit, l’obscurantisme, la terre et le terroir comme couvercles posés sur le ciel.
Voyons ces versets de la sourate 25, Le discernement (nouvelle traduction Tawhid) :
25] Le jour où le Ciel se fendra pour livrer passage à des nuées et où les anges descendront par vagues successives, [26] ce jour-là, la vraie royauté appartiendra au Tout-Clément ; et ce sera pour les négateurs un jour terrifiant.
Le mot KFR est ici traduit par négateurs. « La vraie royauté » traduit les mots al-Mulk et al-Haqq : Royauté et Vérité. Le « Tout-Clément » traduit al-Rahman, Le Tout-Miséricordieux, avec ce mot qui comme en hébreu, dans la Bible, signifie la miséricorde venue de la matrice, comme origine et comme amour maternel, viscéral. Le Jour où le Ciel se fendra est celui où il mettra au monde, en déversant ses anges par vagues successives, la Vérité qui est en sa matrice. Jour terrifant pour ceux qui se sont enterrés dans leurs traditions, dans leur soumission à l’ordre terrestre, humain, social, mais jour de la Miséricorde, car c’est de leur tombe que la Vérité, vivante, vient arracher les hommes.
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L’AVE est le TGV espagnol. Suite à l’accident de Saint-Jacques de Compostelle, El Pais rappelle quelles fortunes publiques sont englouties dans cette industrie, dans un pays où le chômage des jeunes atteint 56,4%. D’un autre côté, l’AVE s’exporte, et a décroché un très gros contrat pour la construction de l’AVE du pèlerin, de Médine à La Mecque. Même si le train en cause dans l’accident de Compostelle n’était pas un AVE, les sociétés qui le construisent espèrent maintenant ne pas perdre des contrats internationaux, en particulier celui de la liaison entre Sao Paulo et Rio de Janeiro. L’article (en français) sur presseurop.eu.
L’Égypte ferme les tunnels qui alimentaient Gaza, les marchandises n’arrivent plus et leur prix a quintuplé. En vidéo dans l’Hebdo. D’un autre côté, Israël envisage la construction d’un nouveau réseau ferroviaire qui reliera « toutes les grandes villes de l’Autorité palestinienne et la bande de Gaza, vers les centres de population israéliens. Il comprendra également des passages frontaliers vers la Jordanie et la Syrie, et pourra aussi servir à la fois aux Arabes et aux Israéliens palestiniens”, indique alyaexpress-news.com, quand Palestiniens et Israéliens auront réussi à s’entendre. Une lueur d’espoir ? s’interroge La Presse.
Craignez le Seigneur, il n’est pas vengeur mais qui sort de sa logique pour entrer dans celle de la tromperie et de l’aveuglement, participe à donner pouvoir aux desseins mortels du mal. Craignez-le, et louez-le, car en fin de compte, c’est Lui, c’est sa Voie qui l’emporte.
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J’ai mis autour de mes épaules le tissu qu’un jour O m’a ramené de Rio, avec l’inscription « Copacabana » et les motifs en forme de vagues qui pavent la ville. J’ai écouté l’interview que le pape a donnée dans l’avion, à son retour. À force de le voir porter sa main à son front avant de parler, eurêka ! J’ai vu qu’il s’agissait du même geste que celui de l’inspecteur Columbo, vous savez, quand il prend son air de candide, un peu avant d’asséner la révélation fatale. Je me suis dit qu’ils partageaient aussi le goût des humbles voitures, mais que contrairement à Columbo, François, lui, et pour cause, ne mentionnait jamais son invisible femme. Cela m’a si bien réjouie que, n’eût été mon respect pour le pape, je l’eusse bien rebaptisé Lieutenant Columbo. Après tout c’est un beau nom, et un si sympathique héros.
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Ceux qui se marient et qui se disent athées : ils ont pourtant un dieu, c’est la société. Et ses divinités, la peur et l’argent. Comme beaucoup de ceux qui se marient soi-disant devant Dieu. Par amour certes, mais un amour pas assez solide pour pouvoir marcher sans béquilles, pas assez entier pour se passer de garde-fou, pas assez gratuit pour pouvoir se passer de contrat.
Le vrai mariage, celui qui a lieu devant Dieu, avec ou sans intermédiaire pour le célébrer, est beaucoup plus exigeant. De même que le Christ a dit que désirer quelqu’un c’était déjà être adultère, moi je dis qu’avoir une relation charnelle avec quelqu’un, c’est l’épouser. « Ils ne firent plus qu’une seule chair », dit la Bible. Même un rapport de prostitution est un mariage, devant Dieu. Mais sans aller jusque là, toute relation charnelle consentie entre un homme et une femme, qu’elle dure toujours, ou quelque temps, ou le temps d’un jour, est un mariage contracté devant Dieu. Rien à faire, l’union charnelle consentie qui a eu lieu a eu lieu. Elle est inscrite dans la chair de ceux qu’elle a unis, et elle exige le respect dans leurs cœurs jusqu’à la fin de leurs jours.
Qui n’a jamais désiré, ne serait-ce qu’un instant, quelqu’un d’autre que son époux ou épouse ? Personne. Tout être humain est donc adultère. Et si nous le sommes tous, c’est pour être invités à connaître à la fois notre dépendance les uns des autres – connaissance qui nous sauve – et la miséricorde de Dieu. Ce qui rachète l’adultère, c’est la fidélité du cœur au mariage contracté – aux mariages contractés, s’il y en eut plus d’un. Annuler un mariage, c’est impossible. Ceux qui prétendent le faire se mettent à la place de Dieu. Mais l’homme a beau se mettre à la place de Dieu, il est définitivement impuissant à contrer l’ordre de Dieu. Se marier devant une autorité civile, c’est impossible. Cela ne peut être qu’un simulacre du mariage devant Dieu – et la preuve que ce n’est pas un vrai mariage, c’est qu’il comporte la possibilité de divorcer.
Que chacun comprenne et admette cela, et nous aurons fait un immense pas dans la vérité, et sur le chemin de l’unité et de l’éternité. Réellement baptisés dans l’Esprit.
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