Alexander Grothendieck, « La clef des songes » (2) Sur la création

Je poursuis ma lecture avec cette deuxième volée de passages, splendides, de ce livre d’un mathématicien génial.  Il y en aura une troisième.

grothendieck*

« La création se distingue d’une simple p r o d u c t i o n  par le fait qu’en plus de l’ « œuvre extérieure » (la seule dont on tienne compte communément), elle s’accompagne d’une « œuvre intérieure » qui en constitue l’aspect essentiel. L’ a c t e   c r é a t e u r, ou le processus ou le travail créateur, e s t   c e l u i   q u i t r a n s f o r m e   l’ ê t r e   q u i   l’ a c c o m p l i t  ou en lequel il s’accomplit – plus précisément celui qui le transforme dans le sens d’un devenir en puissance, d’une croissance qui ne soit celle du moi ( et qui est tout autre chose aussi qu’une accumulation de « connaissances » ou de « savoir-faire »), d’une maturité. Pour apprécier la qualité créatrice d’un acte ou d’une activité, la nature de l’œuvre extérieure (c’est-à-dire de l’effet et de la trace de cet acte ou activité sur le monde extérieur) est entièrement accessoire. À la limite, une telle œuvre peut même être absente. Tel est le cas notamment de l’activité créatrice du très jeune enfant.
Pour autant que je puisse voir, la transformation créatrice de l’être consiste toujours en l’apparition en lui d’une c o n n a i s s a n c e n o u v e l l e, ou en l’approfondissement ou en le renouvellement d’une connaissance déjà présente. La connaissance dont il s’agit n’est pas nécessairement formulée ni même formulable. Le travail de formulation ou de reformulation d’une intuition qui restait informulée, ou dont la formulation laissait en nous un indéfinissable sentiment d’insatisfaction (quand elle n’apparaissait déjà comme insuffisante), est au cœur de toute activité créatrice intellectuelle. Un tel travail est voisin de celui qui fait remonter une connaissance diffuse présente en des couches profondes de la psyché vers des couches moins éloignées de la surface, et qui (quand les conditions sont propices et que le travail se poursuit jusqu’à son terme) peut aboutir à l’apparition de cette connaissance jusque dans le champ conscient – moment vécu comme une illumination soudaine ! Ce type de travail, de formulation et de « conscientisation », est toujours créateur. Il est même permis de penser que tout travail créateur est de cette nature. Toujours est-il que ces observations montrent que la « connaissance » qui se crée ou se transforme dans tout travail créateur n’est pas réduite à la connaissance consciente, il s’en faut. Plutôt, le processus ou l’acte créateur est celui qui modifie d’une façon irréversible (comme la maturation d’un fruit est elle aussi irréversible), « l’état de connaissance » de la psyché dans son ensemble, et ceci, de plus, de façon à impliquer tout au moins ses couches profondes. L’origine ou le « lieu » (dans la psyché) de l’activité créatrice se situe en tout cas au niveau des couches les plus profondes, entièrement hors de portée du regard conscient. Il est possible que « ce qui se passe » exactement dans l’Inconscient profond quand l’être crée et qui « est » la création, doive échapper à jamais à la connaissance humaine.
C’est suivant la nature de la connaissance qui se forme ou se transforme qu’on peut distinguer les trois plans de création : charnel, mental, spirituel, dont il s’agirait de comprendre les relations mutuelles.
Une autre parmi les nombreuses façons de cerner par un de ses aspects essentiels l’acte ou l’activité créateurs, c’est de dire que ce sont ceux qui sont à l’œuvre et portent la marque d’un état de l i b e r t é de la psyché. La qualité créatrice est d’autant plus élevée que l’état de liberté est plus complet, c’est-à-dire encore, que l’acte ou l’activité est moins redevables aux « mécanismes psychiques » (dus avant tout au conditionnement), et plus particulièrement, aux mécanismes d’imitation, de reproduction, de répétition. À ce titre, tout acte créateur au plein sens du terme est unique et différent de tout autre dans l’histoire de l’Univers depuis sa création. C’est ce caractère d’ u n i c i t é qui permet (tout comme celui de liberté) de mesurer la qualité créatrice d’un acte. Alors même qu’un savoir-faire et un savoir acquis y ont joué un certain rôle (lequel peut être important et même absolument indispensable à un point de vue technique), et que par ce biais, et par d’autres plus cachés (et qui, le plus souvent, échappent presque totalement à une connaissance humaine), d’autres actes créateurs de soi-même ou d’autrui l’aient préparé et y aient contribué, l’acte pleinement créateur ne se réduit pourtant à une « somme totale » des ingrédients qui y concourent de quelque façon, mais il leur apporte e n s u s quelque chose de nouveau et d’entièrement imprévisible ; imprévisible tout autant pour celui en qui s’accomplit l’acte que pour les témoins. Un des traits les plus marquants de tout travail créateur, c’est la surprise toujours renouvelée de celui qui crée devant l’œuvre prenant forme entre ses mains, miraculeusement nouvelle et imprévue à chaque moment. C’est ce caractère du totalement i m p r é v u   e t   i m p r é v i s i b l e , caractère de nature entièrement différente de tout caprice et de tout propos délibéré d’ « originalité » (lesquels ne sont encore qu’imitation et pose), mû au contraire en chaque instant par une nécessité intérieure qui sourd des profondeurs, qui est la marque propre à la   l i b e r t é   c r é a t r i c e. »

« Je puis ajouter que selon mon expérience sans cesse renouvelée et jamais encore démentie, des connaissances au plein sens du terme et provenant de sources si différentes et si éloignées soient-elles (et appartiendraient-elles même à des plans d’existence différents), ne sont jamais incompatibles entre elles. Bien au contraire, quand elles se rapportent à une même situation appréhendée par des voies différentes, toujours elles en fournissent des approches qui, en se complétant mutuellement, nous en donnent une vision plus diversifiée et par là-même plus profonde, qu’aucune d’elles prise isolément ne nous pourrait donner. Qu’une contradiction pourtant semble apparaître entre des connaissances plus ou moins parcellaires d’une même réalité, c’est alors pour moi le signal, non d’une frayeur voire d’une débandade, mais d’une relance soudaine de l’intérêt, d’un suspense inattendu devant une situation qui, par cette apparente contradiction même, est perçue comme intensément créatrice. Je sais d’instinct que dès lors que je me donne la peine de faire un travail de révision (peut-être déchirante…) et d’ajustage (peut-être long et laborieux…) en vue de parvenir à une vision cohérente intégrant avec aisance et sans « frottement » chacune de mes connaissances partielles, en les rectifiant au besoin ou en les nuançant et les approfondissant, non seulement chacune de celles-ci ne pourra manquer d’en bénéficier, mais de plus la vision nouvelle appelée par elles m’apportera une connaissance qui englobera en les dépassant chacune de ces connaissances ainsi renouvelées. Désormais, au lieu de se contredire, elles vont s’éclairer mutuellement. »

« La perception et la connaissance intimes que nous avons du corps de l’aimée ou de l’aimé, auxquelles participent intensément tous nos sens, est, sur son propre plan charnel, d’une richesse qui défie toute expression et toute traduction au niveau mental. Les mots peuvent tout au plus l’évoquer, jamais pleinement l’exprimer dans sa singularité et dans sa richesse particulière, propres ici au plan charnel. La connaissance proprement intellectuelle que nous avons de ce même corps paraît, en comparaison, d’une indigence dérisoire, et de plus étrangement déphasée, au point de sembler quasiment sans rapport avec le vécu charnel. (…) Cette désolante indigence tient sans doute au fait que par sa démarche propre, l’intellect vise à  a b s t r a i r e  le général du particulier et à ignorer tout le reste – et c’est ce « reste » justement qui est t o u t , dans la connaissance charnelle ! D’une grande finesse pour les aspects de la réalité qui correspondent à son éclairage particulier, l’intelligence est cependant totalement inapte à nous donner une appréhension tant soit peu délicate de la réalité et du vécu charnels.
Pourtant, quand on fait table rase de l’intellect, la réalité charnelle peut se « dire » de bien des façons, que « la chair » elle-même (ou l’amour qui œuvre par elle…) semble nous souffler tout bas quand, en des moments de recueillement et de silence, nous sommes prêts à l’écouter. Nous pouvons la dire par le langage parlé, écrit ou chanté – mots d’amour, lettres d’amour, chants d’amour… – langage où le ton et la sonorité des paroles et les rythmes suivant lesquels elles s’assemblent et se suivent ont autant de part que leur sens lexical et participent de quelque mystérieuse façon, défiant toute analyse raisonnée, à l’évocation de la richesse de l’expérience charnelle. Parfois aussi un dessin ou une hâtive ébauche au crayon, au fusain, à la sanguine, à la plume ou une touche d’aquarelle voire un tableau à l’huile, ou un modelage en argile humide ou en terre cuite, évoquent avec plus de puissance encore la réalité de la chair, par le seul biais pourtant de la forme, de la couleur et du contour, que des paroles ne pourraient la dire.
Il s’agit donc ici de l’ e x p r e s s i o n   a r t i s t i q u e , moyen privilégié pour l’appréhension du charnel au niveau du mental. Cette expression ou transposition se fait, non par un processus d’abstraction qui décidément loupe le coche, mais en captant l’ u n i v e r s e l dans l’expérience particulière, à travers une sensibilité toute personnelle. »

« On sent que ce type de connaissance, solidement planté dans la réalité charnelle, est par sa nature également bien plus proche de la réalité spirituelle que ne l’est la connaissance intellectuelle, qui n’a que trop tendance à perdre contact avec l’une comme avec l’autre. Alors que dans la démarche purement intellectuelle nous pouvons accéder au « général » tout en restant entièrement coupé de la réalité spirituelle, il semble que pour atteindre véritablement à l’ « universel », c’est-à-dire à l’expression d’une réalité spécifiquement humaine dans ce qui en fait chose commune à tous les hommes, cela ne soit possible que quand l’homme se trouve dans des dispositions où il n’y a pas une telle coupure, mais où ces facultés d’appréhension spirituelle (lesquelles sont le propre de l’âme et ne proviennent ni du moi ni d’Éros) sont mises à contribution de façon plus ou moins forte. »

« Sûrement, la réalité mathématique est susceptible d’être connue non seulement au plan « mental » ou «  intellectuel » qui lui est propre, mais également par une perception spirituelle, d’ordre plus élevé. Ainsi (j’ai eu l’occasion déjà d’y faire allusion) je ne doute pas un instant que Dieu connaît toute chose mathématique qui ait été « créée » ou « découverte » par l’homme, et qu’il la connaît, de plus, d’une toute autre façon que l’homme ne la connaît, par une vision justement qui n’est pas « intellectuelle » (du moins pas au sens restreint où nous l’entendons) mais « spirituelle ». Et la connaissance « spirituelle » que nous-mêmes pouvons en avoir, ou « l’éclairage spirituel » de cette réalité que notre esprit (s’il est suffisamment affiné) devrait pouvoir percevoir, serait comme un reflet de cette connaissance que Dieu lui-même, présent en nous comme l’Hôte invisible, en a. »

« Réflexion faite, ce que je crois finalement percevoir comme la « dimension spirituelle » dans la connaissance des choses mathématiques elles-mêmes me paraît essentiellement consister en la « même » sorte de « connaissance » (ou d’ « éclairage ») que tantôt, quand il était question de la réalité charnelle. C’est la perception aiguë de la beauté qui imprègne toute chose mathématique, fût-ce la plus humble, et qui suscite en celui qui la découvre ou la redécouvre, ou qui seulement la rencontre sur son chemin comme une amie de vieille date, les dispositions de tendresse muette et d’émerveillement de l’amant. C’est dans cette tendresse et dans cet émerveillement sans cesse renouvelés que se trouve le meilleur et le vrai salaire pour la peine que se donne l’ouvrier, sans compter ni sentir passer les heures ni les journées. C’est l’âme de la création plénière, de celle qui nous mène sans forcer et comme sur la pointe des pieds au cœur virginal des choses.
Cette beauté perçue dans toute chose même « petite » par elle-même, se retrouve dans la vivante perfection des innombrables relations au sein d’une multiplicité infinie de choses venant toutes concourir, chacune dans sa forme à elle et avec son propre visage, à l’harmonie achevée d’un même Tout. C’est ainsi parfois qu’au bout peut-être d’un long et intense cheminement, cette beauté qui chante par la voix de toute chose un chant qui n’est qu’à elle, pour s’insérer pourtant comme par une prédestination secrète et s’unir en un vaste contrepoint à celle de toutes les autres, ruisselets s’égrenant et se joignant en ruisseaux et les ruisseaux en chantantes rivières venant confluer en vaste fleuves d’harmonie vers une même Mer infinie – cette beauté et cet ordre qui pénètrent et élèvent toute chose et unissent et relient dans un même Chant l’infime et l’immense, élèvent l’âme elle-même à la joie sereine de la contemplation. Dans cette vision qui embrasse tout en déployant, dans cette contemplation qui accueille en même temps qu’elle ordonne, il y a comme une préscience de la véritable essence de ce qui est contemplé, à quoi nous avons accédé patiemment et laborieusement par les chemins arides et pierreux, comme tirés en avant irrésistiblement par cette préscience en devenir en nous. Cette contemplation qui nous attendait au bout d’un long et laborieux voyage, tout comme la joie et l’émerveillement pour chacune des fleurs sans nombre qui bordent le chemin, ne sont pas de l’ordre simplement de l’ « intellectuel » ni même du « mental ». Elles sont d’essence spirituelle. »

à suivre

début de la lecture, passages : ici

Brève revue de presse

4527908_7_6200_la-station-de-ski-de-habuka-au-japon-a-ete_7119259878d0f10f96473083971f94fdTremblement de terre hier au Japon, plusieurs dizaines de blessés. Station de ski de Habuka, photo AP trouvée sur le site du Monde

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« Comment rester classe quand arrive l’addition ? » En lisant ce titre rapidement sur le site du Figaro, j’ai lu : « Comment rester classe quand arrive l’édition ? »
Ah oui, c’est un problème pour les auteurs.
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Lu sur le site du Point : « Huit mois après la perte de son bébé, l’actrice se résout à l’adoption pour fonder la famille dont elle rêve. »
Les journalistes sont-ils responsables ? Et si le futur enfant adopté lisait cela ? Et si les lecteurs s’habituaient à lire des choses de ce genre, qui manquent totalement de respect pour l’humain ?
On ne se résout pas à adopter un enfant, on en rêve, on le désire, on en rend grâce.

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Lu sur le site de L’Express : « Manifestations en hommage à Fraisse : interpellations à Nantes et Toulouse »
À croire que la victime, nommée par son seul nom, serait un criminel, et ceux qui demandent la vérité sur le crime, interpellés, seraient ses complices.
Le monde à l’envers.
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Entendu l’autre jour en passant sur KTO : le pape sermonne les pasteurs, ils ne doivent pas être l’attention de tous.
Cela ne risque pas d’être le cas des prêtres de chez nous, pauvres bougres si rares qu’ils doivent prendre en charge des dizaines de paroisses et courir çà et là donner des messes pour quelques vieilles dames, les seules qui les regardent encore. Que ce pape, idolâtré grâce à une com payée à prix d’or, les sermonne, explique assez pourquoi, avec une telle hiérarchie, ils sont en train de mourir.
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Lu sur le site de L’Express : « EN IMAGES. Les couples du PAF »
Encore des histoires de violences conjugales ?
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Lu sur le site de L’Express : « Photo de François Hollande et Julie Gayet : l’Elysée soupçonne une taupe. »
À tort, car la photo a été prise d’en haut, où les taupes ne vont pas.
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En Une du Times : « Sex, secrets and president’s lies »
Sexe, secrets et mensonges : voilà les taupes, et elles habitent dans l’intérieur des hommes, qu’elles rongent et où elles creusent leurs galeries.
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Mathématiques et vérité

voyage de l'humain dans l'univers,*

Les hommes sont malheureux, donc malfaisants, lorsqu’ils courent sans avancer après un objet qu’ils ne voient pas et dont ils ne peuvent rien saisir, ni en esprit ni en chair. Tel est l’état de l’homme de la société du spectacle et de la consommation : cherchant à voir mais ne voyant rien que d’insignifiant, cherchant à consommer mais ne consommant rien que de morbide. Passant ainsi de borgne à aveugle, et d’avide à damné, condamné à l’impuissance et à l’insatisfaction, à l’auto-tromperie et à la tromperie répétitives. Tel est l’homme sans colonne vertébrale, insensé : l’homme de la « structure discrète », selon le terme mathématique, où tout est limité mais aussi séparé, discontinu. L’homme in-vertébré est l’homme di-verti, l’ad-versaire de l’homme.

L’homme heureux, lui, tel un nombre irrationnel, avance en lui-même. La lumière est son lit, il y coule ses nuits et le jour, il en sort tout vêtu, poursuivant, loin devant, son propre, à tous les sens du terme, chemin de la joie.

Ma découverte fondamentale continue à s’approfondir, elle sera le fondement de ma thèse. L’homme est borgne parce que les uns se servent d’un œil, les autres de l’autre. C’est un jeu que je fais depuis toujours, souvent dans mon lit avant de me lever : fermer un œil, puis l’autre, regarder le même espace d’un œil, puis de l’autre. Puis ensuite avec les deux yeux. Chaque fois la vision est différente. Je fais aussi depuis toujours d’autres petits jeux, avec mes yeux et avec mes mains, formant des figures avec mes doigts et les examinant sous différentes perspectives. Tout cela est chargé de sens comme une bombe d’explosif.

Lors d’une conférence, le mathématicien Stéphane Dugowson répond avec humour au discours sans grâce d’une psychanalyste : « Je vais vous raconter une blague : quelle est la différence entre un mathématicien et un philosophe ? Le mathématicien a besoin de papier, d’un crayon et d’une gomme ; le philosophe a besoin de papier et d’un crayon. » Seuls ceux qui ont aussi une gomme, et qui s’en servent, peuvent penser vraiment. Et non pas discourir par onanisme, faire du discours l’instrument de leur ego et celui des autres aveugles, un bandeau sur leurs yeux et sur leur miroir – mais chercher la vérité, réellement.