Lyons-la-Forêt, château de Fleury-la-Forêt, abbaye de Mortemer et Vytas Kraujelis, Gisors et Anita Fa

 

Lyons-la-Forêt, miraculeusement épargné pendant les dernières guerres mondiales, est resté l’un des plus beaux villages de France. Au château de Fleury-la-Forêt, nous avons dormi dans un baldaquin. À l’abbaye de Mortemer, nous avons fait le tour de l’étang et suivi le chemin sculpté de Vytas Kraujelis. Et à Gisors, nous avons découvert les peintures mystiques d’Anita Fa.

Un amour profond, solide, traverse le temps comme un être aux mêmes qualités, et comme cet être atteint l’absolu. De jeunes amoureux créeront un troisième être, un enfant. S’ils perdurent dans leur amour au fil des années, si leur amour traverse les inévitables tribulations sans s’y abîmer, alors, dans sa grande maturité, il créera aussi un troisième être, invisible et pourtant incarné : l’âme formée par leur union, qui fait d’eux une seule chair, la chair de l’amour parfait.

Notre voyage de jeudi et vendredi (point besoin d’aller loin ni d’y rester longtemps pour faire un réel voyage, plein d’esprit et d’amour) en images commentées :

 

gisors 1-minNous nous sommes d’abord arrêtés à Gisors. Dans la cathédrale très marquée par le temps,

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gisors 3-minnous avons découvert les œuvres d’Anita Fa, jeune artiste originaire de Madagascar, exposées jusqu’en septembre. Ses peintures de cathédrales molles, ses atmosphères apocalyptiques, nous ont impressionnés. gisors 4 anita fa-min

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Puis nous sommes allés au château de Fleury, où nous devions loger.

chateau fleury la foret 1-minÉtant les seuls hôtes du jour, nous avons eu le choix entre deux suites. Nous avons pris celle au baldaquin.chateau fleury la foret 2-minEn plus de la chambre, la suite comprenait un petit salon, et une salle de bains grande comme une grande chambre, avec baignoire. De la fenêtre, en me levant à l’aube j’ai vu le soleil se lever, le ciel rouge, puis dès qu’il a fait jour une martre venir longuement bondir et danser de joie dans le pré. Ensuite j’ai fait mon heure de yoga sur le tapis, face à la fenêtre entrouverte. chateau fleury la foret 3-min

L’une des vues depuis notre chambrechateau fleury la foret 4-min

Le château est aussi un musée, notamment avec sa collection de poupées par dizaines ou centaines. C’est un peu spécial, un peu morbide pour tout dire. O et moi songions que si nous achetons un jour un château à retaper, ce que nous ferons peut-être si Dieu le veut, nous l’aménagerons plutôt de façon moderne, de façon à marier le moderne et l’ancien.

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chateau fleury la foret 15-minLe lendemain matin, après le petit déjeuner pris dans la belle cuisine ancienne, j’ai contemplé avec joie de notre chambre les chevaux au pré puis l’entraînement de Pierre, le propriétaire, qui devait disputer un concours de saut d’obstacles ce week-end. En fait nos deux hôtes, Pierre et Hélène, sont des cavaliers professionnels qui se sont investis dans l’entretien du château, à l’aide notamment des locations de chambres d’hôtes et de salles de réception pour les mariages. Et à quoi songeaient ces deux cavaliers dans la forêt ? À leur trésor, leur bébé de trois mois, que nous avons eu le bonheur de rencontrer.chateau fleury la foret 16-min

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Puis nous avons repris la route, par les paysages vallonnés du Vexin

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et nous sommes allés visiter Lyons-la-Forêt. De grands artistes y sont passés, et si le village a été préservé des destructions de la guerre, il n’en a pas moins compté, comme toute la région, des résistants auxquels est rendu hommage.

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lyons la foret 2-minSilex partout. « Notre » château aussi était en silex, et briques lyons la foret 3-min

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lyons la foret 10-minAndré Masson a vécu dans cette maison de 1937 à 1941, et y a reçu André Malraux, André Breton, Louis Aragon, Jean-Louis Barrault et Sylvia Bataille

lyons la foret 11-minBizarrement l’église se trouve tout au bout du village, isolée, avec son cimetière et le rectangle des tout-petits morts lyons la foret 12-min

lyons la foret 13-minUn pays plein d’eaux et de verdurelyons la foret 14-min

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Par les petites routes nous avons rejoint l’abbaye de Mortemer

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abbaye de mortemer 3-minÀ l’arrière-plan de l’étang, dont nous avons fait le tour, on aperçoit le bâtiment construit par les moines pour remplacer la première abbaye en ruine. Il abrite désormais un musée que nous n’avons pas visité, préférant rester en compagnie des arbres, des oiseaux et des poissons. abbaye de mortemer 4-min

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Puis nous avons suivi un sentier dans la forêt, dit « chemin des ducs », réalisé par Vytas Kraujelis, artiste d’origine lituanienne qui, outre ses saisissantes sculptures sur bois, dirige une compagnie pour un spectacle sur le site (qui ne se jouait pas à cette heure)abbaye de mortemer vytas kraujelis 1-min

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En repartant, nous nous sommes arrêtés à la source Sainte-Catherine

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vexin 4 fontaine sainte catherine-minHier et avant-hier dans l’Eure, photos Alina Reyes

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Ce matin, pour une fois j’ai partagé mon heure de hatha yoga entre une séance de « Upa Yoga », quelques assouplissements et pranayama (exercices de respiration), guidée par Sadhguru en vidéo et une séance de Tai Ji Qi Gong guidée en vidéo aussi par Song Arun. Puis j’ai vérifié en passant devant le miroir si l’abus de bons repas au restaurant durant cette escapade n’avait pas trop atteint ma silhouette que le yoga est en train de resculpter, comme mon âme. Les trois cartons sur le côté sont parmi les derniers de mon livre Voyage (il est si gros qu’il n’y en a que 8 par carton), que je distribue dans la ville depuis le début de l’été, et que O distribue un peu aussi lors de ces trajets dans le pays. Bientôt il n’en restera plus et l’avenir s’ouvrira comme mes articulations s’entraînent à le faire.

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Trois sorcières en balade à Paris l’été

Joyeuses, elles avalent les kilomètres à pied, passent devant les boutiques de fringues sans un regard, stationnent longuement dans les librairies et les magasins de fournitures d’art, s’assoient au bord de la Seine et croquent les passants au crayon dans leur carnet de dessin, prennent quelques photos avec leur portable en vue d’œuvres en cours… Elles ont 15, 17 et 63 ans et passent du bon temps, ensemble.

 

paris 1,-minSimone Veil jeune peinte par C215 au lycée Rodin

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paris 8-minDans la partie souterraine de la rue Broca, les œuvres ont été renouvelées, avec un univers de sorcières peut-être en hommage  au livre de Pierre Gripari, La sorcière de la rue Mouffetard et autres contes de la rue Broca

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La balade se poursuit vers le nord

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paris 17-minPlace de la Sorbonne

paris 18-minLes toits vus de chez Gibert

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En rentrant, on visite la mosquée, puis je leur précise de ne pas croire ce qu’a dit le guide à propos du voile islamique qui viendrait de la Vierge Marie : jamais le Coran ne demande aux femmes de voiler leurs cheveux (contrairement à la Bible), c’est seulement une pratique des cultures patriarcales, qui ont peur de la liberté des femmes.paris 21-minà Paris, photos Alina Reyes

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Grandes lectures d’été, annonce

eau-forte de Leonor Fini pour l'édition très incomplète du "Manuscrit trouvé à Saragosse" par Roger Caillois

eau-forte de Leonor Fini pour le « Manuscrit trouvé à Saragosse »

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L’été est propice aux grandes lectures. Grandes par la taille et par l’importance. J’aime consacrer mes étés à un grand texte ou à un grand auteur que je lis ou relis. L’été dernier j’ai lu Le Kalevala, la splendide épopée finnoise. Pour cet été, je prévois Les sept piliers de la sagesse de Lawrence d’Arabie, et le Manuscrit trouvé à Saragosse de Jean Potocki, que je viens de relire mais que je vais relire encore, dans une autre édition que j’ai commandée en bibliothèque. Pour Les sept piliers, j’ai l’original en ebook et une traduction française en papier. Dans sa préface au Manuscrit, René Radrizzani écrit : « Tout se passe comme si Jean Potocki, à l’instar d’un certain Ts’ui Pen dont parle Borges, avait voulu écrire un roman qui eût encore plus de personnages que le Hung Lu Meng, et construire du même coup un labyrinthe dans lequel tous les hommes se perdraient. »

Eh oui. Car il faut les faire se perdre pour leur donner une chance de (se) trouver. Voilà bien de quoi parlent, je pense, ces deux chefs-d’œuvre dont je compte parler ici au fil de ma lecture. Notons que le Hung Lu Meng, Le rêve dans le pavillon rouge, eut d’abord pour titre Les Mémoires d’un roc, ou Histoire de la pierre.

À suivre, dans le labyrinthe, toujours.

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Nouveaux galets et silex peints. Apporter sa pierre

Le silex (à gauche de l'image en haut et en bas) sur ses deux faces, et les galets, en haut sur leur face peinte récemment, en bas sur la face peinte il y a quelque temps (ce furent mes tout premiers galets peints)

Le silex (à gauche de l’image en haut et en bas) sur ses deux faces, et les galets, en haut sur leur face peinte récemment, en bas sur la face peinte il y a quelque temps (ce furent mes tout premiers galets peints)

©Alina Reyes

©Alina Reyes

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Marchant dans les rues où s’était déployé un vide-grenier dans mon quartier, je vois soudain sur une table quatre pierres. Enfin quelque chose d’intéressant. Je m’arrête aussitôt, je les prends dans mes mains. Ce ne sont pas des pierres extraordinaires, mais ce sont des pierres. Le vendeur s’approche et me dit : « j’ai tout juste commencé à les déballer, j’en ai d’autres ». Et il sort de son sac, une à une, trois dizaines de pierres fines brutes enveloppées dans du papier journal, les dispose sur son étal. Je me saisis de chacune à mesure, l’admire sous toutes les coutures qu’elle n’a pas, lui demande le prix. Faites votre choix, me répond-il, on verra (finalement ce ne fut pas cher, trente euros pour les cinq que j’ai choisies). J’ai pris une rhodonite, une bornite, une améthyste dans sa gangue, une aigue-marine dans sa gangue, et un quartz ocre pour sa forme de montagne ou de construction fantastique – comme les autres, toutes choisies aussi en fonction de leur forme, afin qu’elles puissent composer sur ma table, avec mes plantes, un paysage ou une cité imaginaires. Côtoyant ma pierre de lave embaumant les épices sur lesquelles elle est posée, quelques coquillages, des cailloux naturellement colorés et mes galets et silex, bruts ou peints. Reprenant ensuite ma lecture du merveilleux La ville de sable de Marcel Brion, je suis arrivée, comme par hasard aussi, à un chapitre entièrement consacré aux pierres fines brutes qui fascinent le narrateur, appelé à trouver celle de son destin ou de son être.

Je n’ai plus (mais il réapparaîtra un jour) mon tout premier texte publié, une courte nouvelle intitulée « Cailloux » paru vers 1984 dans la revue Les cahiers du Schibboleth sous un autre nom d’auteur. Voici l’une des illustrations qu’en avait faites pendant ses études la graphiste Camille Jaubert (qui elle non plus ne dispose plus du texte, à l’époque distribué à ses élèves par leur professeure).

 

©Camille Jaubert

©Camille Jaubert

Chaque note ici comme un caillou sur le chemin des lecteurs et lectrices, chaque livre écrit comme une pierre, une étoile ajoutée à la construction de la maison où chaque humain est appelé à vivre, en toute joie, toute grâce, toute beauté.

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Fleurs, plantes, et haïkus de Chiyo-Ni

Le chapeau de paille
on ne sait où le poser
Prairie fleurie

Ah quelles merveilles !
Impossible de tout voir
Fleurs de printemps

Comme ils sont beaux
les rêves que je fais encore
de printemps en fleurs

Chiyo-Ni, haïkus traduits et présentés par Grace Keiko et Monique Leroux Serres, éd. Pippa (j’en ai cité d’autres ici)

Et voici mes images de fleurs et plantes fantastiques, prises hier au Jardin alpin du jardin des Plantes

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fleurs et plantes 13-minphotos Alina Reyes

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