Lumière sur le monde

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Je suis allée chez mon éditeur, ou du moins à la maison d’édition où fut l’éditeur que j’aimais bien, avant que les puissances de l’argent ne le débarquent. De là-haut j’ai contemplé les gens sur la place, leur mouvement, leur beauté. Ce fut le meilleur moment.

En sortant je suis allée chez Tang Frères, acheter du thé vert et de quoi préparer un plat de nouilles chinoises. Le soleil et l’ombre alternaient sur les trottoirs. Dans l’ombre de mon corps grandissait mon livre en cours.

J’ai annoncé la règle des Pèlerins d’Amour sur ma page Bible, Coran et autres textes saints. La vérité ne sera pas mort-née. Elle s’extrait de la matière du monde dans les convulsions et le sang, et elle crie, vivante.

Glaner en ville

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Je suis sortie avec mon chariot dans l’intention de chercher dans les rues un support pour peindre. J’ai trouvé trois lourds morceaux de bois compact et épais. À mi-chemin de retour j’ai eu envie de les photographier et je l’ai fait, mais juste après tout est tombé, juste à côté de mes pieds mais pas dessus, heureusement. Un passant m’a aidé à les ramasser et à les remettre en place en les attachant plus solidement, et en me répétant de faire attention à ne pas me faire mal. Puis, comme il était vietnamien, il a dit : « voilà, maintenant vous pouvez aller jusqu’au Vietnam avec ! » Une fois à la maison, je me suis fait les muscles en montant les trois étages à pied avec leurs 20 kg. Cela m’importe beaucoup de peindre sur des supports récupérés. Je me sens proche des street artistes, même si je pratique cela de façon dérivée. Je suis si heureuse, j’adore la vie ! Qu’elle vous soit douce et belle et joyeuse.

Levons la tente

le fil du temps,

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J’ai essayé pendant des années d’apporter aux catholiques une voix et une voie de renouvellement. Ils en voulaient, mais à condition que je me soumette au clergé. C’était absolument impossible. Je le leur ai répété, ils ont continué à croire qu’avec tous leurs moyens de pression et de manipulation, ils finiraient par me faire céder. Cette croyance absurde était bien l’un des signes de ce que je voyais chez eux, à savoir qu’ils ne connaissent pas Dieu. Le catholicisme a perdu complètement la voie de Dieu. Pour certains elle s’est réduite à un humanisme, pour d’autres à un bazar idolâtrique et superstitieux. Et Rome ne fait que pousser en ce sens, avec la canonisation hâtive de papes comme renforcement du pouvoir du clergé -combien ne prient plus Dieu mais Jean-Paul II ! J’ai fait tout ce que j’ai pu pour leur rendre le sens de Dieu, mais tout ce qu’ils voulaient c’était faire de moi un instrument pour renforcer leur emprise défaillante sur le monde. Et cela avec leurs moyens habituels : le mensonge, l’hypocrisie, les manœuvres souterraines qui furent toujours la marque de l’Église mais prennent aujourd’hui une ampleur inédite, de par les moyens de communication exploités pour la propagande. Comme dans les autres secteurs de l’industrie et de la politique, tout tient sur la publicité, la parole illusionniste.

Je suis du Christ selon l’Évangile, et il est aujourd’hui impossible d’être, en même temps, du Christ selon l’Église. Dieu ne se trouve plus dans cette institution. Je suis entièrement soumise à Dieu, c’est le sens du mot musulman, je suis en ce sens musulmane. Le Prophète Mohammed, alayhi salat wa salam, a rencontré Jésus dans son voyage nocturne ; il lui a alors demandé de diriger la prière, mais Jésus a préféré que Mohammed le fasse, et il l’a faite avec lui. Cela se passait en avant de nous, vers la fin des temps. Et moi qui suis du Christ, Dieu m’a conduite à prier avec les musulmans. Je continue à être là (notamment ici) pour eux, pour les chrétiens et pour tous ceux qui veulent continuer à marcher sur la Voie de vérité. Comme Abraham, nous irons, et notre descendance aussi, où elle, où Dieu, nous conduira.