J’ai préparé cette note le 25 novembre dans l’après-midi, un peu avant l’accident d’hélicoptère dans lequel treize soldats français sont morts en opération extérieure au Mali. Je rends hommage à leur courage.
« Zazen signifie être droit. C’est redresser sa colonne vertébrale et son cou, ne pas pencher à droite, ne pas pencher à gauche. Si votre corps est droit, votre esprit le sera aussi. Le corps et l’esprit sont liés. Un corps droit reflète un esprit droit. »
Ekiho Miyazaki, moine zen
« Perfection mentale et perfection morale sont toujours étroitement liées. »
« Oubliez-vous, vous-même et vos misères, dans l’aspiration à une conscience plus vaste, sentez la Force plus grande à l’œuvre dans le monde et faites de vous-même un instrument pour un travail, si petit soit-il. Mais quelle que soit la méthode, vous devez l’accepter tout entière et y mettre toute votre volonté ; avec une volonté divisée et vacillante vous ne pouvez espérer réussir en rien : ni dans la vie ni dans le yoga. »
Sri Aurobindo, Lettres sur le Yoga
« Le discernement résolu
N’a qu’un seul but, cher Arjuna.» [le dieu s’adresse à l’archer Arjuna sur le champ de bataille]
Bhagavad-Gîtâ
«L’aigle de Jupiter, lassé de voir les Dieux
Descendit sur la terre faire des envieux
Il prit la mâle allure d’un Français de vingt ans
Qui de son masque dur rit au ciel hardiment.
Race d’aiglons jamais vassale
Monte sans peur vers le soleil
Le sol pour toi, n’est qu’une escale
Et ton royaume, c’est le ciel
Contre l’ennemi qui t’assaille
Ou le vent qui veut te dompter
Dans le ciel pour champ de bataille
Tu auras toujours à lutter.
De l’École de l’Air, c’est un jeune aspirant
Œil vif, l’âme guerrière, cependant cœur aimant.
Pour ce joyeux rapace, se battre est un plaisir
Quand il doit faire face, il sait vaincre ou mourir.
Dans le ciel bleu de France, bien des aigles sont morts
Recueillons leur vaillance, leur cœur palpite encore
De leur race nous sommes, nous serons dignes d’eux
L’aigle a quitté les hommes et fait trembler les cieux.
Jamais aiglon ne laisse ses ailes outragées
Jamais il n’a de cesse qu’il ne les ait vengées.
Accablé sous le nombre, remportant des victoires
Les aigles d’heures sombres sont triomphants de gloire.»
Chant de l’Armée de l’Air
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Mon goût de la vie monastique et mon sens du combat me font admirer pleinement les rites et les règles de l’École de l’Air de Salon de Provence. Comme « le Couteau du Yoga » (selon l’Upanishad éponyme), la discipline librement consentie, recherchée, fructifie en coupant les liens du désir. Ce qui ne signifie pas couper le désir. Mais délier l’être d’une vie soumise aux assauts et aux fluctuations des désirs de toute espèce. Purifier le désir en le coupant de la basse cour du monde. En faire un instrument, le poignard apte à se couper lui-même de ce qui le rend aveugle, de ce qui rend l’être aveugle. L’aigle a d’excellents yeux.
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« Le Zen n’essaie pas d’être intelligible, c’est-à-dire capable d’être compris par l’intellect. Sa méthode consiste à surprendre, déconcerter, stimuler, dérouter et épuiser l’intellect jusqu’au moment où nous prendrons conscience que l’intellection n’est que réflexion sur quelque chose ; de même qu’à exaspérer, irriter et épuiser les facultés émotionnelles jusqu’au moment où nous prendrons conscience que l’émotion se résume en une sensation « de » quelque chose. Ainsi, lorsque l’adepte se trouvera devant une impasse intellectuelle et émotionnelle, le Zen lui permettra de jeter un pont entre un contact indirect et conceptuel avec la vérité et un contact direct. À cet effet, il fait appel à une faculté supérieure de l’esprit connue sous le nom d’intuition ou Buddhi ou encore « Œil de l’Esprit ». En somme, l’objet du Zen consiste à diriger notre attention sur la réalité même et non sur nos réactions intellectuelles et émotionnelles à cette réalité – la réalité étant cette chose en perpétuel changement et devenir, cette notion indéfinissable connue sous le nom de « vie », dont le cours ne s’interrompt pas un seul instant afin de nous permettre de l’adapter selon notre convenance à un système rigide de fichiers et d’idées.
Le Christ et saint Thomas ou L’Incrédulité de saint Thomas. À l’entrée de l’exposition, et la dramatisant judicieusement, se dresse cette œuvre de Verrocchio, chez qui Léonard fit son apprentissage. Entourée de multiples études de drapés, révélant que le peintre s’est inspiré des effets de lumière et d’ombre sur le bronze. 
Plusieurs œuvres absentes, comme L’Annonciation, L’Adoration des mages ou La Joconde, sont présentées en réflectographie infrarouge, un procédé qui met en évidence le dessin et donne un effet de pénétration saisissant.
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La Belle Ferronière et un admirateur
La Vierge aux rochers prise sur le vif par un portable
Le Musicien, à l’écoute
De nombreux manuscrits des travaux scientifiques de Léonard 
Et toujours d’admirables dessins 

la Sainte Anne
le Saint Jean
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Aujourd’hui à Paris, photos Alina Reyes






En voyant une escouade de flics commencer à charger les gens qui arrivaient à quelques dizaines de mètres, n’ayant pas envie de respirer davantage de lacrymo je me suis éclipsée par une rue adjacente. Mais là il y avait un feu de poubelles et des forces de l’ordre qui arrivaient en nombre aussi. J’ai donc changé une nouvelle fois d’itinéraire.



Je suis remontée sur la place d’Italie, où restaient ces carcasses de voitures brûlées et autres stigmates des violences de l’après-midi.
Un homme était en train d’effacer sur une banque chinoise les tags « Vivre et mourir libre » et « Avec Hong-Kong »
Des pompiers et des agents de nettoyage étaient là


Les vitres du centre commercial étaient brisées aussi
Un manifestant attardé discutait avec une vieille dame, puis il est reparti sur ses rollers avec sa pancarte « Nos actes définissent ce que nous sommes. Qui es-tu ? » 

Aujourd’hui à Paris 13e, photos Alina Reyes
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