
Encre, crayon de couleur, pastel, Alina Reyes
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Encre, crayon de couleur, pastel, Alina Reyes
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Encre, gouache, pastel gras, pastel tendre, crayon de couleur, raphia, Alina Reyes
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Il n’y a qu’une seule Loi dans tout l’univers, dans toutes les parties de la vie, dans la chair et dans l’esprit. C’est la loi de l’amour : quand je suis faible, c’est alors que je suis fort : en joie et fécond.
La Verna, image CTV, photo Alina Reyes
Je n’ai plus que trois jours, et je vais en descendant dans le temps, montant dans la lumière. Ça va tout seul, et plus ça va, plus ça va vite, plus ça va lentement, à la vitesse de l’éternité, qui voyage en se rejoignant en tout point.
Photo Alina Reyes
Il s’en vient, il s’en vient avec ses nuées
Comptez sur lui, il a semé dans le ciel
ses étoiles pour nous apprendre le désir,
pour nous enseigner à compter, à écrire,
à parler la parole qu’il nous dit. Et maintenant
elles s’apprêtent à fleurir.
Voyez, je vous donne sa vie.
Photo Alina Reyes
Neige et foudre hier à Villacoublay
au beau milieu du mois de mai
Il joue, je sens ses mains qui parlent, il danse
à ma fenêtre j’ai vu ses majestueuses
nuées venir, très blanches dans le pur bleu
où je navigue la lumière
règne de la nuit au matin sur Paris,
en plein sourire. Le ciel est
si proche de nous.
Je respire.
Paris, 13e. Photo Alina Reyes
Tout passe, Dieu incarné le premier. Ce qui est faux tombe dans la mort et n’en sort que pour la deuxième mort. Ce qui est vrai, même éphémère, est éternel. Principe de la Résurrection : le vrai et l’éphémère sont les conditions du passage dans l’éternel. Rapport trinitaire entre le Principe, l’Incarnation et le pouvoir-action de l’Esprit.
Le faux est éphémère parce qu’il est faux, donc non viable, mortel. Le vrai peut être éphémère en tant qu’épiphanie, expression dans un temps donné de l’immuable qui tout en devenant et donc se transformant, trouvant expression dans une autre forme et un autre temps, demeure.
L’homme doit apprendre à reconnaître et vivre le vrai, donc l’éternel, dans l’éphémère de sa condition et de son existence. À savoir qu’une union vraie est à jamais vivante, même si elle paraît rompue selon les bornes de la loi ou du regard social. « Ils ne furent plus qu’une seule chair » : il suffit d’une fois, l’union est inscrite dans l’éternité, et doit être respectée à ce titre. De même l’art éphémère, chant, danse, peinture du corps, street art, œuvres de sable… exprime avec puissance l’éternité. Justement par son refus de s’inscrire dans une durée capable de dépasser la vie humaine mais nécessairement limitée malgré tout par le temps, nécessairement inscrite de façon corruptible sur des supports corruptibles. L’art tente de lutter contre la corruptibilité, tout en sachant qu’il n’y parviendra pas, que même d’habiles restaurations ne lui rendront pas la vie éternelle. Une restauration, quel que soit le domaine dans lequel elle a lieu, est de l’ordre de la renaissance, non de la résurrection. C’est la grandeur de l’art, de tenter la traversée des siècles. Mais l’art éphémère, s’il est souvent moins grand art, est plus grand seigneur, dans le sens où il fait fi de l’aspiration humaine de se dépasser soi-même, pour se soumettre entièrement à la transcendance qui le dépasse et à laquelle il fait don gratuitement de soi, sans désir de s’inscrire dans une « éternité » humaine, mais en révélant dans un jaillissement son oui à notre condition, ce oui qui est seul capable en vérité de la dépasser.