Deuxième jour d’écriture.

Rêvé que j’avais repeint un rideau de fer dans mon ancien quartier, à Saint Germain des Prés où nous sommes passés l’autre jour, O et moi. Je l’avais peint en champ plein de fleurs.

Le livre avance, avance.

Un livre doit être une expérience inoubliable, pour le lecteur comme pour l’auteur.

Et d’autant plus à l’heure où se démultiplient dans les librairies les livres oubliables, oubliés d’une saison à l’autre, produits d’une industrie devenue comme les autres.

La parole « exousia » peut tout ce que les hommes ne peuvent pas, et notamment : changer le monde. C’est toujours ce à quoi j’œuvre (pour le sens d’ « exousia », voir Voyage). N’écoutez pas les ignorants qui voudraient mettre en ordre le Coran. Seule la Parole sait quel est le bon ordre, même si les ignorants et les industriels croient y voir désordre. Je suis partie de l’autre côté du monde, mais je suis toujours là, et je reviendrai.

Grâce, vie, lumière

Mes livres avancent, bien, vraiment bien.

La parole vous tient debout et vous fait avancer.

L’histoire suscite la parole, mais c’est la Parole qui porte l’Histoire.

Carpe momentum. Qui veut voyager loin voyage dans l’instant. Avant de signifier moment, instant, momentum signifie mouvement, impulsion, importance, influence, raison déterminante.

La lumière est notre momentum.

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Over the Rimbaud

jolie lumière

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Après avoir passé un bon temps sous terre, telle la graine, voici que je sors et monte, avec mes livres tout prêts à éclore. Le roman que j’ai terminé hier. Et puis au moins trois autres livres encore en bourgeons mais prêts à éclore, à partir de dizaines de pages de notes et autres écrits : un livre de spiritualité, un livre de politique, un livre de poésie. Plus le nouveau roman que j’ai commencé à écrire. Plus d’autres projets auxquels je pense, dans la photo, dans l’art… Et puis la suite de ce que Dieu veut, comme il voudra. « David » a pris cette photo d’arc-en-ciel au-dessus de nous juste après notre longue conversation hier, en sortant du café. La vie est splendide.

De l’autre côté

a

chez nous, photo de moi par Sydney, revue par moi

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Les cimetières de Gaza débordent. Les pèlerins ne vont plus à Jérusalem. Tant que la Terre Sainte est soustraite au monde, le monde est dans la nuit, il ne trouve pas le tombeau vide, et la lumière de la résurrection, enfermée, lui manque.

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La soumission ou la mort : chantage à la force brute d’Israël.

Que la communauté internationale cesse de jouer les éplorées. La demande de levée du blocus et de libération des prisonniers palestiniens est légitime. Rien ne sert de jeter la pierre au Hamas, il faut faire pression sur Israël afin qu’il se rende à la raison et cesse son oppression. Sinon c’est le retour à la situation antérieure, invivable, jusqu’au prochain massacre. Quand se décidera-t-on à exiger l’application du droit, en condamnant Israël par tous moyens au lieu de continuer à être son allié ? Israël ne peut rien sans la complicité internationale. La seule solution est de mettre en œuvre l’application du droit, en accompagnant cette mise en œuvre d’un soutien diplomatique à toutes les parties concernées. Le monde qui a créé Israël de toutes pièces est responsable de ce que fait Israël et a le devoir absolu de mettre fin à ses abus et à ses crimes.

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La légende juive du Golem, être artificiel fait de glaise pour servir d’aide à celui qui le façonna, illustre bien le problème d’Israël.

Israël est le Golem que l’Occident a façonné à partir de la terre de Palestine.

Le front du Golem porte le mot meth, « mort », par effacement d’une lettre du mot emeth, « vérité ».

Toujours dans la légende, le destin du Golem, qui ne cesse de grandir, est de redevenir poussière. C’est la responsabilité de son créateur de stopper sa créature avant qu’elle ne soit complètement incontrôlable.

Le destin d’Israël est de redevenir terre commune et équitable pour tous ses habitants, musulmans, juifs, chrétiens ou autres. Que cesse la mort et que règne la vérité, condition de la paix.

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Palestine, tu es et nous sommes avec toi le jeune monde. Le vieux monde est tel un patriarche qui, désobéissant à Dieu, s’emploierait à sacrifier son enfant : il veut empêcher le jeune monde de se développer. Mais telle est la loi de Dieu : même si les hommes essaient de faire régner leur propre loi injuste et morbide, ce qui gagne toujours, c’est ce qui va dans le sens de la vie.

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« Combien de guerres faudra-t-il aux Palestiniens pour comprendre qu’on ne lutte pas indéfiniment contre plus fort que soi ? », dit un commentaire sur la page du journal Le Monde. Si nous n’avions eu que des collabos de cette sorte, la France serait toujours occupée par l’Allemagne nazie. Mais à la lâcheté immonde d’une telle réaction, emblématique de celle de beaucoup de conformistes, s’ajoute sa bêtise : car se ranger prudemment du côté du plus fort, c’est oublier que rien n’est plus renversable que le rapport des forces, surtout quand il est défavorable à ce qui est juste. Tout simplement parce que le mal, l’inique, ne sont pas viables, et font venir d’eux-mêmes leur propre mort. La vie n’avance que dans un équilibre de justice. La maladie tue. Le mauvais finit toujours par tomber dans le néant, à quoi il appartient. Et quand justice n’a pas été faite du vivant des hommes, elle vient d’autant plus éclatante plus tard, pour leur descendance et quant à leur mémoire.

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« Il en est des amours comme des empires ; que cesse l’idée sur laquelle ils reposent et ils s’effondrent avec elle » dit Milan Kundera dans L’insoutenable légèreté de l’être. L’idée du colonialisme est morte depuis quelques décennies, il n’en reste que ses fantômes, le néo-colonialisme et le sionisme. Ils sombreront fatalement aussi, et les empires qui reposent sur eux feraient bien de songer à se reconvertir dès maintenant à une autre idée sur laquelle se fonder.

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Palestine, quelque chose de grand, fort, plein de joie et plein de vie va venir de toi.

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Dans leur malheur les chrétiens d’Irak ont au moins la possibilité de fuir, ce qui n’est pas le cas des Gazaouis. Et l’ensemble des Palestiniens, s’ils voulaient échapper à l’oppression d’Israël qui dure depuis plus de soixante ans, devrait fuir aussi. Israël comme l’EI ne leur laisse pas d’autre choix. Ils ont choisi de supporter tout en se battant contre l’oppresseur, afin de ne pas le laisser s’emparer totalement de leur pays. La difficulté est d’autant plus grande pour les Palestiniens que tout l’Occident, à commencer par les États-Unis, soutient leurs oppresseurs. Les Arabes ne les aident pas non plus, ou seulement du bout des doigts, d’un peu de charité.

Car en fait les forces en jeu sont celles de l’argent et de la domination contre celles de la vérité, de la vie, de la dignité. Il s’agit d’un même combat ici et là, et il est mondial. Dans ce combat, au-delà des apparences, EIIL et Israël servent le même camp, celui de l’empire qui, en soutenant d’un côté, frappant de l’autre, ne cherche qu’à consolider sa mainmise sur les richesses dont il spolie les peuples – avec la nécessaire bénédiction de sa propagande, fondée sur l’affirmation implicite de sa supériorité judéo-chrétienne, par laquelle il s’octroie tous les droits.

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C’est un mouvement irrépressible qui pousse les Israéliens depuis 1947 à tout faire pour empêcher la création d’un État palestinien afin de pouvoir s’étendre toujours davantage, jusqu’à gagner l’ensemble de ces terres qu’il considère comme siennes de droit divin. Gandhi en personne se serait-il chargé de l’affaire, rien n’y aurait changé. Ce double mouvement d’extension de l’État juif et d’anéantissement de la Palestine est irrépressible parce que personne au monde ne le réprime, d’autant qu’il est emblématique de la suprématie de l’Occident sur le Moyen Orient, que les puissances de l’argent veillent à garder incontestable. Personne ne lutte contre cette énorme iniquité, sauf le petit peuple palestinien, armé de cailloux et de roquettes artisanales. Et armé de son bon droit, aux yeux de la Vérité et de la Justice, et aux yeux de tous les peuples du monde, de plus en plus conscients de l’enjeu en cours, d’autant qu’ils sont eux-mêmes les victimes de ces mêmes puissances de l’argent qui règnent en parasites sur l’humanité, la nature et l’esprit, et méprisent l’humain et sa dignité.

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Je lis cette question d’une internaute qui défend le pape François : « croyez-vous qu’il soit un mauvais pape ? »

Mais la bonne question à poser est : croyez-vous qu’il serve le bon, ou le mauvais ?

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L’Église et son éternelle leçon de moraline. L’Église est au moins aussi corrompue et gangrenée par le mal que le monde, mais elle fait la leçon au monde ! L’honnête Ettore Tedeschi, qui fut renvoyé de l’IOR pour avoir tenté de le nettoyer, et renvoyé de façon brutale et particulièrement ignoble, avec menaces et calomnies, n’a toujours pas reçu de réponse à ses demandes réitérées de rencontrer le pape. Ce n’est pas anecdotique, c’est symptomatique. D’un côté les puissances du mal, de l’autre celles du bien – et ce sont ces dernières qui sont maltraitées, voire persécutées et mises à l’écart.

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Comme baptisée, je me sens proche des chrétiens orthodoxes et catholiques. Mais beaucoup plus proche, toujours dans l’esprit du Christ, des musulmans, des bouddhistes ou des taoïstes que des chrétiens évangéliques. Ceux d’entre eux, très nombreux, qu’ils soient protestants ou catholiques, qui font du prosélytisme partout dans le monde avec des méthodes intellectuellement malhonnêtes, sont particulièrement néfastes pour tous, y compris les chrétiens. Une grande part de la persécution des chrétiens leur est imputable, comme une grande part de l’islamophobie est imputable aux islamistes. Malheureusement comme ces gens, avec leur spiritualité dévoyée, idolâtrique de la « réussite » et de l’argent, en suscitant le sentimentalisme et l’obscurantisme des foules, ont beaucoup de succès et ramassent beaucoup de gens, l’Église catholique les courtise – et plus que jamais depuis qu’elle est aux mains du pape argentin. Ce qui passe pour de l’habileté politique est souvent le signe d’une grande faiblesse d’esprit. Et la faiblesse d’esprit, en fin de compte, ne donne rien de bon.

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Nun. La lettre arabe dont l’EI se sert pour marquer les maisons des Nazaréens (chrétiens) est aussi la première lettre du mot qui donne son titre à la dernière sourate du Coran, et du dernier mot du chacun des versets de cette dernière sourate, et du dernier mot du Coran : Nas, les hommes. La lettre Nun est en vérité le signe de toute l’humanité. Face à Celui qui est « l’Alpha et l’Oméga » (Apocalypse 1, 8), « le Premier et le Dernier » (Isaïe 44,6 et Coran 57, 3).

Mon voyage en religion

arbre de vie,

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J’ai été élevée sans religion, quoique baptisée bébé pour contenter mes grand-parents. Mes parents étaient farouchement athées et anticléricaux, ils nous avaient instruits sur les méfaits du clergé, qu’ils avaient connus pendant leur enfance. Mais ils étaient communistes et croyaient au progrès, à la nécessité de libérer les peuples opprimés. Ce n’était pas une religion mais cela y ressemblait, la lecture quotidienne de l’Huma et les réunions de cellule en formant la liturgie. Comme je m’intéressais à la politique mais critiquais le communisme, mon père m’emmena un jour à l’une de ces réunions afin que je puisse en parler avec les camarades. Toute gamine, j’exposai à ces messieurs mes vues, essayant de les convaincre qu’une anarchie régulée par la responsabilité personnelle et le sens de la communauté formerait un monde bien plus accompli que leur système. Ils m’écoutèrent poliment, par respect pour mon père sans doute, et nous en restâmes là.

En 6ème je commençai le latin, en 4ème le grec. Avec ces langues, je découvris la mythologie antique, qui constitua pour ainsi dire ma première religion, une religion à laquelle il n’y avait pas à croire. Cela me convenait tout à fait : un enchantement du monde, sans contraintes. Je me mis à explorer aussi la mythologie égyptienne, puis je m’intéressai à l’hindouïsme, au taoïsme, au bouddhisme. Je recopiais dans un cahier les éléments que je trouvais dans des livres, avec aussi des écritures en langues orientales, sans les connaître mais pour le bonheur des signes. Parallèlement j’explorai aussi l’esprit en lisant Freud et un peu Jung, et toujours beaucoup de littérature et de poésie, notamment française et russe, bien sûr imprégnées de christianisme.

À dix-sept ans, lors de mon premier voyage, j’eus un contact inattendu, précis et extrêmement fort avec Dieu dans l’église-mosquée de Sainte-Sophie, à Istanbul. Je me cachai pour pleurer. Pendant très longtemps je demeurai comme je le disais « mystique mais athée ». C’est-à-dire, vivant dans l’expérience de Dieu, mais sans croire en Dieu, au sens où je voyais les gens croire en Dieu un peu comme au Père Noël. Je m’intéressai à l’art pariétal, visitant des grottes préhistoriques, allant voir des spécialistes, m’interrogeant sur le sens liturgique de ces œuvres. À la montagne, et notamment au cours de mes ermitages, mes expériences mystiques devinrent de plus en plus fortes et je finis par me tourner plus concrètement vers le christianisme, d’autant que la première ville en plaine était Lourdes. Je fis des retraites au carmel, où j’appris à prier selon le catholicisme. À Paris j’allai un peu au catéchisme, puis je retournai dans mes montagnes, munie d’une Bible en hébreu, d’un dictionnaire et d’une grammaire d’hébreu, et je me mis à apprendre, seule, suffisamment de cette langue pour traduire et commenter de longs passages de la Genèse et de l’Exode. Je me remis aussi au grec, et traduisis et commentai aussi de larges passages des Évangiles. Tout cela entra dans la composition de mon livre Voyage.

En retournant vivre à Paris, je passai régulièrement devant la Grande mosquée, tout près de chez moi. Je commençai à lire le Coran, un peu plus que je ne l’avais fait jusqu’à présent. Un jour, j’allai à la mosquée et demandai la permission d’y prier. On me demanda si je voulais me convertir. Je dis que je voulais seulement prier. C’était le milieu de la matinée, on me laissa aimablement entrer dans la salle de prière des femmes, en me disant que le Prophète avait dit qu’il était permis au musulman de prier partout. Je priai debout en silence pendant un peu plus d’une demi-heure, en compagnie des moineaux qui se faufilaient sous le toit. Quelques semaines plus tard, j’allai trouver un imam (du moins je suppose que c’en était un) dans un bureau de la mosquée, pour qu’il me fasse prononcer la shahâda.

Ainsi donc, des premières à la dernière religion, j’ai fait le parcours. Et je continue à marcher.

La dernière heure est cachée

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photo Alina Reyes

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Palestine invincible, refuge spirituel de tous les justes du monde.

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Ces chrétiens veules d’aujourd’hui, qui plutôt que d’œuvrer pour rendre Jérusalem à tous ses enfants, musulmans, chrétiens et juifs, préfèrent la posséder par procuration à travers Israël, comme un impuissant livrerait sa femme à un autre pour se faire leur voyeur.

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Les Palestiniens n’ont pas besoin de protection, ils ont besoin de justice. Qu’on cesse de s’allier de toutes parts avec leurs oppresseurs. Qu’on reconnaisse que leurs droits sont bafoués et qu’on juge et condamne ceux qui commettent le mal à leur encontre. Qu’on rétablisse leurs droits, et ensuite qu’on les laisse vivre. La suite ne regarde qu’eux-mêmes.

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De plus en plus de monde, dans le monde entier, se lève pour les droits de la Palestine et contre les crimes et l’occupation d’Israël. Seuls les dirigeants du monde, à l’exception de ceux d’Amérique Latine, restent muets. S’ils continuent ainsi, cette révolte va devenir celle des peuples contre celle de leurs dirigeants. Et toutes les vieilles institutions paralysées vont se révéler dépassées, toutes les voix médiatiques qui ne savent que bégayer hypocritement devant le massacre et le cautionner par omission, vont se révéler néant. Alors, du cœur souffrant de la Palestine, du cœur souffrant de l’éternel opprimé, du cœur souffrant de tous les justes du monde, naîtra le nouveau monde.

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Ces Français qui accusent le Hamas et refusent de condamner Israël : réaction pétainiste : plutôt Vichy que la Résistance.

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Quand les peuples palestinien et juif seront finalement réconciliés et alliés – ce qui arrivera, je l’ai toujours dit -, il se pourrait qu’ils tournent le dos à tous ces Arabes qui croient bon aujourd’hui de s’allier à la puissance dominante et de pratiquer les mêmes iniquités qu’elle. Qui se retrouvera isolé, alors ? Les imbéciles.

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Hier à la manifestation j’ai entendu une intervenante déplorer que nul écrivain français ne se soit manifesté pour la Palestine. Bon, ils ont moi, je sais écrire et puissamment, je sais aussi parler de vive voix aux assemblées humaines et les toucher au cœur, je l’ai fait maintes fois. Beaucoup d’entre eux le savent depuis longtemps, mais par compromission avec ceux qui m’empêchent de publier dans les médias mainstream, comme je le faisais avant que mon embarrassante habitude de dire la vérité ne les décide à me bannir, ils ont décidé de me tenir à l’écart aussi. Bien, j’ai fait de mon mieux pour apporter ma contribution, mais je ne souhaite en aucun cas m’imposer, je vais donc retourner cultiver mon jardin. 

Nun

NUN

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Les chrétiens de Gaza soutiennent leur gouvernement, la résistance et leur patrie, ils le répètent chaque jour sur les réseaux sociaux et y compris par leurs voix officielles. Mais les chrétiens d’ailleurs ont décidé de détourner le regard quand le Christ est en train d’être crucifié là où il nous avait bien dit qu’il nous attendait, en Palestine. Oui, c’est devant ce mur que nous étions attendus, et que le jugement dernier est en train de se faire. De distinguer entre ceux qui y sont, et ceux qui ont fui. Ceux qui ont gardé leur robe propre, et ceux qui l’ont sale. Ceux qui seront sauvés, et ceux qui se perdent.

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Le massacre des enfants. Le déplacement des familles. Le pillage des biens d’autrui et la colonisation. L’aide des « bons Samaritains ». La traîtrise de l’apôtre Judas, celui qui est du côté de l’argent. La nuit de terreur au jardin des Oliviers et le sommeil des autres. La souffrance de l’homme, Jésus, vacillant à travers les rues de la ville. Les clous dans son corps. La lâcheté des apôtres. La compassion des femmes et de Jean, l’ami. Le ciel se couvrant et le tremblement de terre faisant sortir les morts. Tout ce qui se passe en ce moment à Gaza se trouve dans l’Évangile.

Après cela, nous savons qu’Israël fut défait, son temple est tombé, pour ne plus jamais se relever.

Après encore, Dieu a envoyé le Coran, afin de nous faire pénétrer plus avant dans le mystère, de nous avertir puissamment sur le bien et sur le mal, de nous annoncer l’Heure du jugement dernier et la résurrection, de nous garantir que justice sera faite. Dans islam, il y a paix.

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Judas est du côté de l’argent, et il finit pendu dans un champ.

Dans le combat mondial qui se mène en ce moment sur le tout petit territoire de Gaza, s’affrontent en vérité le camp de l’argent et celui de la justice.

Celui du diable et celui de Dieu.

Dieu est le plus fort. Si petite soit Gaza, elle vaincra.

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Nun

C’est le nouveau signe pour désigner les chrétiens. Une lettre arabe. Une lettre du Coran.

La première lettre du mot Nazaréen. De Nazareth, comme Jésus : Palestinien.

Cette lettre est aussi l’impératif d’un verbe signifiant partir, s’éloigner.

L’exode politique qui leur est imposé est dramatique, mais il a un autre sens.

C’est d’un nouveau départ spirituel que les chrétiens ont besoin.

Ils sont devenus une vieille religion.

Il leur faut se remettre en marche.

Le Verbe avance.

Al-Aqsa, la Lointaine, est à Jérusalem. Les chemins pour la vie d’aujourd’hui ne mènent plus à Rome. L’humanité est attendue, ailleurs.