Attributs du sujet

Travaillant la grammaire du français pour le concours de l’agrégation, je travaille en même temps mentalement à mon futur polar, et travaillant à mon futur polar, notamment en dormant où je rêve volontairement les scènes, j’avance en même temps, mentalement, dans ma thèse. Il s’agit toujours de faire acte de présence dans un lieu, la langue, et de s’y mettre en quête du réel, de la vérité qui demeure sans cela invisible. La grammaire fait remarquer par exemple que la phrase « Il a pris la fuite » ne répond pas (normalement) à la question « Qu’a-t-il pris ? » Ou encore que mourir et fermer sont des verbes perfectifs (qui comportent en leur sens même une limitation de durée), à l’opposé des verbes imperfectifs comme vivre, dont le procès (processus) ne présuppose en lui aucune limite.

Je suis contente d’être moi : ainsi je peux faire ce que je veux et écrire comme je veux. Que chacun soit content d’être soi, donc libre, et nul ne se laissera aller à opprimer ou trahir autrui. Le seul secret, c’est d’être bien présent en l’être. Ce n’est pas un secret, c’est un mystère qui s’éclaire.

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Invictus


 

Ce poème fameux fut le préféré de Nelson Mandela. Le voici dans ma traduction.

*

Par la nuit qui me couvre,

noir puits de pôle à pôle,

je remercie les dieux quels qu’ils soient

pour mon âme imprenable.

 

Dans la situation cruciale

je ne grimace ni ne crie.

Sous les coups de matraque

ma tête en sang demeure droite.

 

Par-delà ce lieu de colère et de larmes

ne se profile que l’horreur de l’ombre

mais la menace des années

me trouve et me trouvera sans peur.

 

Qu’importent l’étroitesse de la porte,

la charge du rouleau en punitions :

je suis le maître de mon destin,

je suis le capitaine de mon âme.

 

William Ernest Henley, Invictus