Actes 27, lecture céleste

photo Alina Reyes

 

Actes des Apôtres, chapitre 27. Paul, prisonnier pour avoir témoigné du Christ, Chemin, Vérité et Vie, embarque pour Rome. Le voyage sera un peu long et aventureux.

verset 1. Le centurion nommé Julius, qui se révèlera finalement agir en allié de Paul : son nom rappelle celui du village de Bethsaïda, « maison de la pêche », renommé Julias en 30-31 ; village où l’auteur des Actes, Luc, raconte dans son Évangile que Jésus a nourri la foule à partir de cinq pains et deux poissons – des quatre évangélistes qui racontent ce miracle, il est le seul à mentionner le nom du village. Ce centurion, nous dit Luc, est de la cohorte d’Auguste : le nom grec, comme sa traduction latine, signifie sacré. N’oublions pas le goût des Hébreux pour les jeux de mots. Si ce Julius est de la cohorte sacrée, soit la cohorte des anges, nous pouvons nous attendre à trouver, au-delà du récit de voyage maritime, le récit d’un voyage céleste et un enseignement spirituel.

verset 3. Julius autorise Paul à aller voir ses amis lors d’une escale à Sidon – dont le nom phénicien est Saïda, comme dans Bethsaïda, « pêche ». Maintenant nous allons à la pêche aux noms, qui sont là comme des signaux pour nous faire pressentir ce qui se passe dans la nuit de ces âmes embarquées.

verset 4. Puis ils font route « sous Chypre », autrement dit « sous Kypris », autre nom d’Aphrodite.

verset 5. Ils traversent la mer qui borde la Cilicie (le nom grec de cette région évoque le taureau) et la Pamphylie (« toutes espèces ») et ils débarquent à Myre « cité de la déesse-mère » en lycien), en Lycie (« du loup »).

verset 7. Ils arrivent à la hauteur de Cnide (« ortie ») puis passent sous la Crète (île du Minotaure – par ailleurs en grec « parler ou agir comme un Crétois » signifie être fourbe, imposteur).

v.8 Ils arrivent à Bons Ports, près de Lasaïa (« velu »).

v.9 Or il devenait dangereux de naviguer, le Jeûne, c’est-à-dire la fête juive des expiations, étant déjà passé. À ce point du parcours, ont-ils dépassé même la possibilité d’expier ? Paul en tout cas prévient tout le monde : « les gars, je vois que la navigation va entraîner des dommages et des pertes notables non seulement pour la cargaison et le bateau, mais aussi pour nos âmes. » Mais à ce stade, le centurion se fie au capitaine et à son second, et on continue en espérant atteindre Phénix (dont le nom est aussi celui de l’oiseau qui renaît de ses cendres) pour y passer l’hiver. (v.12)

Voici qu’après une petite brise, c’est un vent d’ouragan qui se lève. Ils passent sous la petite île de Cauda (« queue ») (v.16), effectuent diverses manœuvres pour éviter d’aller échouer sur la Syrte (du verbe signifiant « entraîner », le mot désigne les golfes vaseux où l’on trouve la mort). Le bateau dérive, ils multiplient les manœuvres, en vain. « Ni le soleil ni les étoiles ne se montraient depuis plusieurs jours »  et « tout espoir d’être sauvés nous échappait désormais (v.20).

C’est alors que Paul leur rappelle qu’ils auraient dû écouter son avertissement, et les exhorte au courage, en leur annonçant que malgré tout aucun d’entre eux n’y laissera la vie, seul le bateau sera perdu (v.22), ainsi qu’un ange de Dieu le lui a dit dans la nuit (v.23). C’est la quatorzième nuit qu’ils dérivent, et voilà qu’ils pressentent l’approche d’une terre, confirmée par la sonde qu’ils lancent (v.27-28). Par peur d’échouer sur des récifs ils mouillent quatre ancres et souhaitent vivement la venue du jour. (v.29) Paul devine que les marins cherchent à s’enfuir, il en prévient le centurion en lui disant qu’ils ne pourront pas être sauvés sans eux, et le centurion intervient pour empêcher leur fuite. (v.30-32) N’a-t-il pas annoncé que tous ses compagnons de voyage devaient être sauvés, et non pas seulement ceux qui mènent le bateau ?

Puis Paul exhorte les hommes à se nourrir, eux qui ne mangent plus depuis le début de la tempête. Il fait encore nuit, il prend le pain, rend grâce en présence de tous, le rompt, en mange et leur en donne à manger. Après quoi Luc nous donne le nombre de personnes à bord : 276 – comme pour rappeler les 5000 hommes nourris à Bethsaïde. (v.33-37)

v.38 « Une fois rassasiés, on a allégé le bateau en jetant le blé à la mer. » Et voilà ! On reprend foi puis on s’allège, et le jour peut venir ! « Le jour venu, les marins ne reconnaissaient pas la terre » (v.39). Eh oui, c’est qu’on a fait du chemin, dans cette nuit de deux fois sept jours. Bon, on n’est pas encore tout à fait arrivé, il y aura encore des manœuvres, le bateau va se disloquer sur un banc de sable (v.41), grâce à une nouvelle intervention du centurion céleste les prisonniers ne seront pas tués (v.43) et finalement tous seront sauvés, d’une façon ou d’une autre (v.44 et fin du chapitre).

Il y a sûrement beaucoup de sens à trouver aussi dans la nature des diverses manœuvres qu’ils accomplissent, comme lorsqu’il s’agit de « maîtriser le canot » ou « ceinturer le bateau de cordages » (v.17), etc.

Au verset 1 du chapitre suivant, ils apprennent que l’île où ils sont arrivés s’appelle Malte. Ce nom signifie « refuge ». Les habitants font un grand feu pour les accueillir, un serpent s’accroche à la main de Paul mais Paul tranquillement le jette au feu, sans porter trace de morsure. Trois mois plus tard ils reprennent leur voyage, sur un bateau à l’enseigne de Castor et Pollux – deux combattants, mais aussi deux étoiles. Le voyage céleste continue.

 

La mariée

J’ai vu en rêve, d’en haut,  une mariée qui montait l’escalier en plein air, sa grande robe blanche et rose comme l’aube, froufrouteuse, soulevée par le vent.

En bas, au milieu du lac, un élan. De l’autre côté, un troupeau de jeunes cervidés gracieux montait, léger, au flanc de la montagne.

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