Le Vivant

Notre Dame d'Aparecida

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image Alina Reyes (7 août 2012)

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Je me suis soudain rappelé cette image que j’ai faite l’été dernier. Il me semble qu’à ce moment-là je ne connaissais pas encore Notre Dame Aparecida, la toute petite Vierge noire du Brésil. En tout cas si je l’avais connue, et si j’avais voulu la représenter, pourquoi n’aurais-je pas mis les pêcheurs et les poissons, et pourquoi pas une barque normale, au lieu d’une coquille Saint-Jacques ? C’est ainsi, cela vient d’ailleurs. Mais ailleurs est nous-mêmes, où je suis, par où cela passe. J’aime voir les vagues de l’océan qui viennent sur le rivage. À la maison, j’ai une coquille que j’ai rapportée de Compostelle, avec une épée rouge peinte dessus. Je me suis baignée à la Fin des Terres, chez moi longtemps puis au-delà de Compostelle, dans l’eau fraîche de Pâques, parmi les rochers couverts de coquillages vivants.

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Le 12 octobre 1492, Christophe Colomb arrive au Nouveau Monde par une petite île que les Espagnols baptisent San Salvador. Le 12 octobre est aussi le jour de fête de Notre Dame Aparecida, « Apparue ». Comme dit souvent le Coran, il y a dans tout cela des signes pour qui réfléchit. :-)

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Amour

 

Debout avant quatre heures pour le repas d’avant l’aube – un bol de flocons d’avoine aux raisins secs, un demi-litre de thé vert au gingembre, froid, préparé la veille, une cuillerée de miel – puis les prières – l’islamique, la chrétienne -, méditation, un peu de lecture, contemplation du jour qui se lève à la fenêtre – les cris des martinets -, douche rafraîchissante, ma robe de coton blanc, un peu de piano, tout doucement pour ne réveiller personne – premier déchiffrage, main droite puis main gauche du premier Prélude du Clavier bien tempéré de Jean-Sébastien Bach – il y a longtemps que je n’ai pas joué, bonheur. Toutes les fenêtres sont ouvertes pour quelques minutes encore, petits bruits de temps en temps dans la cour, très légers, comme si tout le monde s’inclinait devant la grande chaleur qui s’annonce – les martinets eux-mêmes sont plus discrets. Le monde retient son souffle. Une attente d’amour. Splendeur de la vie.

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Ordre

 

« Ils t’interrogent au sujet de l’Esprit (al-Rûh). Réponds-leur : l’Esprit procède de l’Ordre de mon Seigneur et vous n’avez reçu que peu de science [à son sujet]. »
Coran, sourate 17, Al-Isra, Le Voyage nocturne ou les Enfants d’Isrâ’il, verset 85, traduction AbdAllah Penot.

Pèlerins d’Amour, hommes et femmes, voyageurs du jour et de la nuit, pareils aux anges, pareils aux abeilles, aux papillons, humains sortis de leur cocon, essaimant dans le monde la divine miséricorde.

Transportant le pollen de tout ce qui fut écrit, depuis le premier mot de la Genèse jusqu’à la dernière parole du Coran, réalisant ce qui fut dit dans le Messie. C’est aujourd’hui que ce qui fut raconté arrive. Et ce qui fut annoncé, nous l’assumons.

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Sagesse

Seigneur, quand auront-ils la foi ? Quand écouteront-ils ta parole qui ne cesse de leur venir, accompagnée de tes signes, de plus en plus pressants ? Comme ils sont entêtés, accrochés à leurs biens, aux associés qu’ils veulent t’imposer dans la gestion de ce qui ne leur appartient pas, le gouvernement de la vie ! Comme ils ne savent pas donner, ni s’abandonner à Toi, ni embrasser leur prochain, tout leur prochain ! Seigneur, accorde-leur un peu de temps encore, que retourne leur cœur ! Seigneur, j’attends et je jaillis, lumière qui repose en ton cœur et en flue selon ses battements, toute grâce et donnée à boire et à manger. Quelle indicible joie, là-haut, dans ton berceau, ta beauté, qui palpite en ton sein et s’étend sous tes pieds, sous nos mains ! Ô venez, amants du jour, à sa voix qui appelle où il va se lever !

Exode et Ramadan

 

« Qui suis-je ? », demande à Dieu Moïse. « Je suis avec toi », lui répond Dieu, déplaçant le je (Exode 3, 11-12). Dieu est « Je suis », Moïse est celui avec qui Dieu est. Voici l’Alliance, valable pour tous les prophètes qui traversent le temps par mon corps et mon sang, tous les prophètes jusqu’à, très vivement, Mohammed. Tel est l’être de tout croyant.

Ramadan est le temps de l’exode du je humain. Le temps où l’homme est privé de nourriture et de boisson durant toute la traversée du jour, le temps où il est privé de lui-même à travers cette privation, dans laquelle il peut entendre cette réponse de Dieu : « Je suis avec toi ».

Merci Seigneur pour Ta présence. Préserve-nous de nous goinfrer de nous-mêmes, le soir venu. À la fin de la nuit la manne tombera et à chaque jour elle suffira, comme Tu suffis.