En attendant…

 

Je suis pour ainsi dire à la mosquée, en train d’achever d’écrire Voyage, livre pour les siècles qui viennent.

En attendant, je vous invite à vous promener dans les pages de ce Journal, ou sur ma page facebook toujours tenue à jour. Ou encore à visiter sur ce site les pages consacrées à mes livres numériques – vous pouvez en télécharger si vous voulez me soutenir, ils sont lisibles sur tablette et aussi sur ordinateur (voir la Faq). N’ayez peur ni des livres érotiques, ni des livres spirituels, les uns et les autres traitent de notre condition humaine, et nous devons l’assumer toute entière. J’y laisse la première version de Voyage, ce sont déjà plus de mille pages, mais le livre définitif sera bien plus accompli, avec probablement 1300 à 1400 pages, toutes traçant un chemin de l’ombre à la lumière.

Bref, n’oubliez pas : lisez ! Vos livres saints, et d’autres. Allez à la félicité, et que Dieu vous bénisse.

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François d’Assise et Malik Al-Kamil

 

« Ce que les armées venues d’Europe n’avaient pu obtenir, l’intelligence et la tolérance de Malik al-Kamil permettraient à l’islam de l’offrir. Sans doute le regard clair de François avait-il poursuivi son lent travail dans la conscience de cet homme ouvert à la pensée des autres ». Albert Jacquard, Le Souci des Pauvres

Ce qui fait obstacle à la Révélation, c’est la mécréance et l’orgueil des hommes d’aujourd’hui. Au début du XIIIème siècle, François d’Assise put opérer une inflexion du Christ dans l’Histoire. Le pape en ce temps-là s’appelait Innocent, cela compte, sans doute. Mais ce n’est pas tout. Ce monde, le nôtre, était encore jeune. Il est maintenant définitivement vieux. D’autres vont  apporter dans l’Histoire leur jeunesse.

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Chantier

à Paris 13e avant-hier, photo Alina Reyes

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Le temps s’écroule comme murs. Prions pour ceux qui les contiennent et vivent au milieu des morts. Qu’ils tiennent bon, c’est avec eux, c’est pour nous que Dieu vient. Prions pour nous, frères humains, ruines, ombres chancelantes de ce que nous sommes. Le voici qui descend au contact, allumer l’étincelle et nous donner sa lumière à manger. Oui quel trajet vraiment il a dû faire, lui qui est hors du temps, pour y descendre ! À quelle petitesse, à quelle fragilité a-t-il dû se réduire pour réussir cet incommensurable transport !

Dieu descend et remonte, dans la descente il se dépouille, et le fruit de ce dépouillement est sa manifestation dans l’histoire. Tout cela se produit à la fois en un instant et éternellement. Mais il est un chemin dans l’éternité, afin que l’histoire ne soit pas un éternel retour, et ce chemin est celui de la lumière dans le cœur des hommes.

Si vous voulez voir Dieu, cherchez l’œil, traversez les apparences.

L’autre œil, jetez-le sur terre, jetez-le au cœur du cœur de tout homme que vous rencontrez, vous y verrez brûler d’amour la même vie secrète, immense.

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Aujourd’hui je me mets au chantier de reconstruction de Voyage.

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Ce que veut dire le messager

image Alina Reyes

 

Le mot rasoul, « messager », qui désigne le Prophète, vient d’un verbe qui signifie :

envoyer un messager ;

avoir des cheveux longs et qui descendent en bas ;

marcher doucement.

Et aussi :

avoir du lait en abondance ;

envoyer du lait ou en donner à boire ;

être en correspondance avec ;

laisser aller ;

avoir beaucoup de troupeaux ;

composer une dissertation ;

laisser tomber, couler des larmes ;

agir avec douceur.

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Brève chronique du nihilisme ordinaire

corbeaux et emballage à sandwich, photo Alina Reyes

 

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Goncourt de la poésie, je ne savais pas que ça existait.  L’un et l’autre mot s’annulent réciproquement. Reste : rien.

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Suicide probable de l’infirmière anglaise piégée par une radio. Cette mode des canulars. Jouer avec les autres comme s’ils n’étaient pas des humains mais des espèces de machines. La preuve que non.

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Hommages de partout à un architecte qui a construit une ville conçue pour ne pas pouvoir y marcher. Une ville pour la négation de l’homme. Une ville pour fantômes.

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Au Japon, une société vend des poupées sexuelles d’enfants pour les pédophiles. Une autre offre aux femmes des hommes à la location, pour toute sorte d’accompagnements, y compris dormir, sauf sexuels. Cela dans une société vieillissante, où les ventes de couches pour le troisième âge dépassent celles des couches pour bébés.

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En Égypte, des hommes sont payés pour aller agresser sexuellement des manifestantes, afin de les obliger à quitter la manifestation.

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En France, un intellectuel athée estime la validité d’un imam en fonction du nombre de ses followers sur Twitter. Un intellectuel musulman vante et relaie son article sur Facebook. Le tout dans un but qui n’est pas sans lien avec ce qui a été dit précédemment dans cette brève chronique. Le nihilisme ordinaire, c’est aussi la fausseté et la bêtise ordinaires.

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De quelques imams, de beaucoup d’Israéliens, d’une messe noire, etc

photo Alina Reyes

 

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J’en vois, des qui demandent au moins dix-sept fois par jour à Dieu de les guider dans le chemin droit, et qui entre deux prières empruntent chemin tortueux sur chemin tortueux. Et ça s’imagine servir l’islam.

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Ici et là des sites, associations, communautés, qui se veulent combattants et qui ne forment que des lecteurs de plus en plus défaitistes. Des athées, des chrétiens, des musulmans et d’autres qui ne croient plus à rien, rien de bon. L’effet fin du monde annoncée ? Alors soyons heureux parce qu’à la même date les jours vont commencer à rallonger, et si un certain monde plein d’ombres prend fin, ce sera pour laisser arriver un autre avec de plus en plus de lumière. Souriez, le ciel vous regarde !

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Si Dieu nous a fait deux oreilles plutôt qu’une, ce n’est pas pour rien. C’est pour que nous puissions entendre ce qui se donne à entendre de tous côtés. Si le verbe entendre veut dire aussi comprendre, ce n’est pas pour rien non plus.
Si Dieu nous a fait deux oreilles, c’est parce qu’il parle au minimum en stéréo. Si les mots ont plus d’un sens, c’est pour que nous apprenions à nous servir de nos deux oreilles. Si nous pouvons apprendre, c’est pour pouvoir passer dans une dimension au moins stéréophonique de la réalité.

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À Tournai en Belgique, le premier fidèle arrivé à la mosquée pour prier, vers six heures du matin, y a trouvé un Coran brûlé pendu à la porte. On touche là le fond de la violence nihiliste. C’est très grave, surtout pour ceux qui ont réalisé une telle messe noire.

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Obama : le crime contre la Palestine est une épine énorme dans sa chair, et il n’a pas le courage de la retirer. Le trouvera-t-il ? Sinon la question se règlera sans lui, et il emportera son épine dans sa tombe.

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Les quelques imams français en Israël. Qu’est-ce qui les aveugle ? Les poignées de mains avec les dominants, le voyage offert, le prestige, la figuration dans les médias ? Tout cela qui aveugle tant d’autres qu’eux, tant d’autres « braves gens » et même tant d’ « élites ». Ils font pitié, et ceux qui les utilisent, y compris en fin de course les médias, dégoûtent.

Le mieux quand même fut la roquette qui leur tomba sous le nez alors qu’ils en étaient à l’échange de courbettes chez l’ambassadeur, l’opportunément nommé Christophe Bigot. Comme quoi le ciel sait aussi nous faire rire. Je ne sais s’il leur servit des ferrero, mais le Seigneur est mon Rocher.

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« L ’Autorité palestinienne pourrait poursuivre Israël pour crimes de guerre si l’Etat hébreu ne cesse pas ses constructions dans ses colonies. »
C’est bien cela : par ses provocations, ce que cherche inconsciemment Netanyahu, c’est à être jugé. Même s’il est en plein déni de sa faute, Israël sait ce qu’est le jugement de Dieu. Israël sait que ce jugement l’attend (comme il attend chacun). Et le jugement de Dieu est toujours une miséricorde, même quand il condamne. Voyez un petit enfant qui agit mal : si vous le laissez faire, il devient agité, obstiné, malheureux, il s’entête jusqu’à obtenir la remontrance qui lui rendra la paix. L’homme est un petit enfant face à Dieu. Le pire pour l’homme qui fait le mal est de ne pas rencontrer la sanction qui lui est due, le châtiment qu’il mérite, et ce qui rétablit la justice.

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Pèlerins et nomades, trois pierres restent du feu autour duquel nous avons passé cette nuit. La fraîcheur vive de l’aube nous réveille, nous la voyons arriver dans le ciel, toucher terre. Sa couleur déchire l’heure comme une soie. Debout, en marche !

Bon vendredi, bonne journée à tous à travers les rideaux du monde !

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