Bonnes nouvelles

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photos AP ; Paulo Whitaker / Reuters ; AP

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« Reprise des négociations de paix israélo-palestinienne lundi à Washington ».

Très beau travail de François au Brésil. Avec l’appui du ciel, qui a bien fait d’envoyer sa pluie contenter d’un côté les crocodiles et de l’autre obliger les pèlerins à prier jusqu’au bout sur la plage. Je me suis rappelé du moment où ils échouent et dorment sur le sable dans Souviens-toi de vivre, heureux comme des rebaptisés. Ils étaient là, tels trois millions de boat people sauvés, sur la voie de la résurrection. C’est parti.

La prochaine fois, Cracovie. Catholiques, orthodoxes, protestants, tous chrétiens, retrouvons les chemins de l’Europe ancienne, plus centrée, plus tournée vers l’Est, refaisons l’Europe, celle de l’esprit. Avec ses nouvelles composantes. Ne nous replions pas, cessons d’exclure, incluons. François l’a dit en quittant Rio, le Christ prépare le printemps dans le monde entier.

Oui, hâte-toi, fratellino mio.

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Dans la nuit du destin, des bons cœurs

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Je vois ce titre de journal : « Les Etats-Unis vont rendre des milliers de pièces d’antiquité volées à l’Irak », mais par lapsus je lis :  « Les Etats-Unis vont rendre des milliers de pièces d’identité volées à l’Irak ». En fait, pour les identités volées par la guerre, il faudrait compter par millions.

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Je lis dans Trouve ta mosquée : « La mosquée a été baptisée Laylat al Qadr car selon Hajj Ahmed, le permis de construire de la mosquée a été obtenu le jour de Laylat al Qadr et que la première prière qui a été réalisée dans ces lieux fut pour Laylat al Qadr.

Ahmed est fier de cette mosquée et des musulmans de Sète qui ont tous contribué à la construction de celle-ci.

 Il me raconte une anecdote « Le chantier avançait  bien, le plâtrier qui avait fini son travail ne m’avait pas donné sa facture. Sète ce n’est pas très grand alors je le croisais souvent pour lui demander la facture afin que l’association le paie. Après une dizaine de relances, je lui fais comprendre que c’est urgent pour notre comptabilité. Le plâtrier me répond « Vous voulez que je l’envoie à qui la facture ? A Dieu ? Vous me devez rien » ». Ahmed me raconte cette anecdote avec beaucoup  d’émotion comme celle du vendeur de carrelages qui est de confession juive. Lorsqu’il a appris que c’était pour la mosquée, il a fait les 1700 m² de carrelages pratiquement à prix coûtant, le vendeur lui avait dit « Nous avons le même Dieu ».

Hajj Ahmed m’a raconté une dizaine d’histoires de ce genre. » (L’article entier, et le visage de Hajj Ahmed, sont ici).

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Trois caravelles

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À vingt ans, dans la maison sur la dune, aux pieds de l’océan, des semaines durant je construisis minutieusement, en bois, puis peignis et équipai de voiles, l’une des trois caravelles dans lesquelles Christophe Colomb aborda le Nouveau Monde. Elle devait faire une trentaine de centimètres, j’aimais beaucoup faire de mes doigts des choses toutes petites, voire minuscules – des pliages en papier, de la dentelle au crochet extrêmement fine… toutes choses faisant ressentir l’immensité de l’univers dans sa fractalisation. Pour exercer ma sensibilité je fermais les yeux et parcourais de l’index les grilles de mots croisés dans les journaux afin d’identifier, au toucher, les cases noires. Et je marchais sans me lasser le long de la plage sans fin, les pieds sur le sable mouillé. En ce temps-là j’étais avec un nouveau-né, l’aîné de mes quatre fils. Je vivais dans un grand dénuement, absolument bienheureuse. Comme lorsque, enfants, mes frères et moi, preux chevaliers aux épées de bois faites de nos mains, courions à travers les hautes herbes du pré de monsieur Dieu, notre voisin, nous retrouvant pour faire le point sur nos aventures au creux du château fort qu’était le vieux hangar vide au bout du terrain. Comme, plus tard, je trouvai partout le paradis, du balcon du HLM d’où je contemplais les oiseaux à la montagne où j’eus ma grange. Voilà la joie que je veux rendre aux hommes, la joie des pauvres, voilà la joie des Pèlerins, qui n’ont rien et ne manquent de rien, puisqu’ils ont tout en Sa béatitude. Irénée le bien-nommé l’a dit, la gloire de Dieu, c’est l’homme vivant. Traversons les apparences, un autre monde nous attend.

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Le Vivant

Notre Dame d'Aparecida

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image Alina Reyes (7 août 2012)

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Je me suis soudain rappelé cette image que j’ai faite l’été dernier. Il me semble qu’à ce moment-là je ne connaissais pas encore Notre Dame Aparecida, la toute petite Vierge noire du Brésil. En tout cas si je l’avais connue, et si j’avais voulu la représenter, pourquoi n’aurais-je pas mis les pêcheurs et les poissons, et pourquoi pas une barque normale, au lieu d’une coquille Saint-Jacques ? C’est ainsi, cela vient d’ailleurs. Mais ailleurs est nous-mêmes, où je suis, par où cela passe. J’aime voir les vagues de l’océan qui viennent sur le rivage. À la maison, j’ai une coquille que j’ai rapportée de Compostelle, avec une épée rouge peinte dessus. Je me suis baignée à la Fin des Terres, chez moi longtemps puis au-delà de Compostelle, dans l’eau fraîche de Pâques, parmi les rochers couverts de coquillages vivants.

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Le 12 octobre 1492, Christophe Colomb arrive au Nouveau Monde par une petite île que les Espagnols baptisent San Salvador. Le 12 octobre est aussi le jour de fête de Notre Dame Aparecida, « Apparue ». Comme dit souvent le Coran, il y a dans tout cela des signes pour qui réfléchit. :-)

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