Aller à la source, aux noces de la poésie et de la science

1dessin-écriture de « Toby »

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« le fil du discours » Gilbert DURAND, Les Structures anthropologiques de l’imaginaire : introduction à l’archétypologie générale, Paris, PUF, 1963, p.54

Pour commencer une œuvre, et pour l’accomplir, je dois être d’une certaine façon en état d’enfance. Je n’aime pas partir de « là où on en était ». J’aime partir du début, et même d’avant le début connu. Aller à la source. La source qui est en moi, comme en chacun, comme en tout.

Héraclite le dit, phusis, la nature au sens de ce qui croît, la nature en sa sève, en sa source d’où proviennent fleuve et terres irriguées, en sa source comme océan promis et joie immédiate pour la soif, aime à se cacher. C’est dans le temps qu’elle se cache. Les épaisseurs du temps qui s’accumulent sur notre être, voiles qu’il faut déchirer par soi et de soi pour retrouver la pure paix, la pure lumière, la pure interrogation originelle.

Je suis extrêmement heureuse de commencer une thèse de doctorat, avec le soutien scientifique d’un éminent professeur, qui est poète et traducteur. Ainsi fidèle au projet que j’avais au moment de publier mon premier livre, et que j’abandonnai à ce moment, happée par une autre vie. Et engagée dans une autre aventure littéraire, différente de celle qui consisterait à écrire directement un essai en ce qu’elle m’oblige. Car retourner à la source ne signifie pas ignorer ceux qui vous ont précédé dans l’aventure. Par un travail universitaire, donc scientifique, je m’oblige au contraire à retourner vers eux avec une grande rigueur dans l’exigence de vérité. Je le crois, la poésie et la science peuvent se marier, doivent se marier, toujours de nouveau.

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Le combat entre l’obésité et la beauté

Voyageant il y a vingt-cinq ans dans le sud des États-Unis, O et moi fumes frappés par le contraste entre la beauté des Noirs et l’obésité ou la difformité de tant de Blancs. J’y songe en voyant une image du bel Obama et de l’obèse pape François côte à côte. Malheureusement aujourd’hui l’obésité s’est étendue à tous, du riche dignitaire comme le roi du Maroc aux pauvres de toutes origines qui n’ont que la nourriture en consolation.

L’obésité est le symptôme d’un manque de vérité. Le manque de vérité, de vie, creuse le néant en l’homme, qui n’a de cesse de le combler par toutes sortes d’artifices, dont la bouffe. L’obésité des corps humains renvoie à l’obésité des sociétés industrielles, dites de consommation. Elle n’est pas seulement un problème de santé publique du fait de sa morbidité, elle est avant tout le symptôme d’un problème de santé spirituelle publique. Les religions sont obèses ; sans parler des extrémismes l’obésité de l’architecture et de l’organisation tue régulièrement des pèlerins par centaines à La Mecque, et du côté du Vatican l’obésité de la com (faite à prix d’or par un professionnel américain) piétine constamment la vérité au mépris des personnes, voire de peuples entiers, comme en ce moment avec la canonisation d’un bourreau génocidaire d’Amérindiens dont l’histoire est réécrite dans un total esprit de révisionnisme et même de négationnisme.

Les religions, mais aussi les arts et la littérature sont obèses, industrialisés. Installations ou sculptures géantes et immenses toiles comblent par leur caractère voyant leur manque de vision. Et dans l’édition, la fabrication de produits « littéraires » basés sur les attentes du grand public (et fréquemment sur la tricherie et le plagiat) tue la poésie, la vraie littérature et leur mission, la progression de la vérité. Il se passe dans le domaine de l’esprit et de l’intelligence le même phénomène que dans l’industrie alimentaire : le gavage des populations par des productions polluées, frelatées, grasses et sucrées, dangereuses pour la santé. Ainsi le combat spirituel en ce début de vingt-et-unième siècle a lieu entre l’obésité et la beauté de l’humain, « beauté » qui n’est autre que sa dignité, son maintien dans la vérité de son être.

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Revenir de Dismaland (actualisé)

Le 27 septembre, le parc de Banksy, c’est fini. Michele Lugaresi et Alex Jefferis ont fait le voyage et nous en font un sinistre récit, comme il se doit. J’ajoute une troisième vidéo, trouvée quelques jours après avoir posté pour la première fois cette note. Voir et méditer cette oeuvre éphémère, une certaine image du monde, image certaine d’un certain monde qu’il s’agit de contourner.




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On peut aussi se souvenir de Lunar Park, de Bret Easton Ellis