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(cliquer sur « translate » dans la petite roue dentée pour la traduction automatique des sous-titres, approximatifs mais ça passe – en fait, au début, le compagnon de Messner raconte qu’il travaillait à la ferme, à tous les travaux de la ferme)
Je viens de voir ces deux films repris au cinéma en un seul film, « Les ascensions de Werner Herzog ». Splendide, et leur association est judicieuse. Voir l’excellente critique de Camille Pollas sur critikat.com.
Auteur : alinareyes
Niagara
Décidément tout flue, tout passe, comme dit Héraclite. Assia Djebar est morte. Je ne l’avais pas lue, mais je suis allée un jour avec elle, et d’autres écrivains venus du monde entier, contempler les chutes du Niagara. Je me rappelle qu’elle avait parlé du poète Adonis, et qu’elle espérait qu’il aurait le prix Nobel. Je vais la visiter sur sa page. J’ai vu évoqué dans la presse la possibilité qu’elle soit remplacée à l’Académie française par Michel Houellebecq, comme le souhaitait il y a quelques jours Hélène Carrère d’Encausse (savait-elle qu’Assia Djebar était mourante ? il faut espérer que non, ce serait indécent). Que cela arrive ou non, cette seule idée de remplacer une intellectuelle algérienne de culture musulmane éclairée par l’auteur de Soumission est un assez triste signe de l’époque. Mais tout flue, et peu importent l’Académie et ses mortels, ce qui demeure c’est la vie.
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Point aveugle (actualisé)
« … la création d’un entre-soi organisé autour de la transmission des pratiques, les meilleures comme les pires, plutôt que leur interrogation et leur examen critique ; le maintien d’un milieu marqué par le pouvoir, dans lequel on apprend à reproduire et à cultiver une certaine forme de secret loin du regard de la société ; la défense d’un esprit de corps empreint de domination où les interrogations et souhaits [de la personne] ont peu de poids face aux certitudes héritées d’un autre âge. De telles conceptions (…) sont de nature à rompre définitivement la confiance entre le monde (…) et le reste de la société qui ne les accepte plus. Nous (…) sommes tous concerné-e-s. Les femmes le sont particulièrement (…) mais les témoignages (…) démontrent que c’est bien le rapport [à l’humain] qui dysfonctionne. »
Il n’y a pas qu’à l’hôpital que certains* se comportent selon des « certitudes héritées d’un autre âge « . Et c’est ceux-là, et cela, que nous devons renverser.
* Comme le pape qui traite les parents de famille nombreuse de lapins et trouve « beau » qu’un père frappe ses enfants. Bonhomme et souriant, mais en fait paternaliste et dominant, emblème de l’esprit patriarcal, mort et volontiers abuseur, comme le « vieil homme » que Jésus veut renverser. IL EST MAL DE FRAPPER LES ENFANTS.
André Brink, mort en plein vol
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André Brink est mort cette nuit en plein ciel, dans l’avion qui le ramenait de Belgique où il avait été invité, vers chez lui en Afrique du Sud. Grand écrivain, grand combattant, ami de Nelson Mandela. Salut à toi, compagnon de jeunesse !
De la Nuit étoilée de Van Gogh au champ magnétique de la Voie Lactée
explications de Tim Reyes et image en plus grand sur Universe Today
et résumé en français sur le Journal de la Science
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« Des étrangers dans la ville », par Marcel Trillat
http://youtu.be/1LhEnyMx7x4
Délation et mensonge, persécution d’enfants, de Roms et de musulmans : le visage hideux d’une certaine France aujourd’hui
Des dizaines d’enfants, dont certains âgés de moins de dix ans, dénoncés par leur école et emportés par la police pour être interrogés. Un enfant de six ans, fils d’une convertie à l’islam, contraint de jouer le rôle de Kouachi abattant un policier. Les mensonges et les dénégations des adultes autour de ces affaires quand elles sont dévoilées. Le numéro 2 de l’UMP accusant faussement des dizaines d’enfants d’être en retard chaque matin à l’école à cause de la mosquée à laquelle leurs parents les emmèneraient. Un prêtre médiatique accusant sur une grande radio les classes populaires et les immigrés de se reproduire comme des lapins. Cinq enfants, dont deux bébés, enlevés brutalement à leur mère au motif que leur père est soupçonné de vouloir faire le djihad – alors qu’il cherche à s’installer dans son pays d’origine, la Tunisie, avec sa famille. À ces persécutions des musulmans, il faut ajouter celles faites aux Roms, obstinément chassés de leurs bidonvilles et jetés à la rue avec leurs enfants. Affaires emblématiques du maire refusant le permis d’inhumer un bébé rom au cimetière de sa commune, ou encore de l’ancien résistant rom de 89 ans, rescapé des camps de la Seconde guerre mondiale, violenté gratuitement par la police (affaire classée sans suite), de l’absence de représentation des Tziganes lors de la commémoration de la libération d’Auschwitz… Ce n’est pas l’histoire qui repasse les plats, c’est une partie des hommes qui s’obstine dans l’indignité. Et l’indignité commence avec l’indignité du discours. Le racisme et l’islamophobie, serinés à longueur de médias par des Zemmour, Charlie, Houellebecq, Finkielkraut et bien d’autres, ne sont pas des opinions, qui mériteraient respect et liberté d’expression. Ce sont des appels à la persécution, et elle ne manque pas de s’ensuivre, en premier lieu de la part des pouvoirs publics.
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