Mobilier national

« En 1259 le roi [saint Louis], malade et se croyant près de mourir, adressa au prince Louis, son fils, cette exhortation que Bossuet appelait le plus bel héritage des fils de France :

« Biau fils, je te prie que tu te face amer au peuple de ton royaume ; car vraiment je ameraie miex que un Escot venit d’Escosse et gouvernast le peuple du royaume bien et loialement, que tu le gouvernasse mal à point et à reprouche. »

Charles Asselineau, in La forêt des poètes, éd. Pôles d’images, 2007

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J’ai visité cet après-midi le Mobilier National. Ainsi présenté sur son site :

« Héritier du Garde-Meuble de la Couronne, créé en 1604 par Henri IV et réorganisé en 1663 par Louis XIV, cette institution pourvoit à l’ameublement des hauts lieux de la République et des différentes résidences présidentielles.
Le Mobilier national a pour mission d’assurer la conservation et la restauration de ses collections, issue des achats et commandes destinés, hier aux demeures royales et impériales, aujourd’hui aux palais officiels de la République. Ces collections sont constituées de plus 130.000 objets mobiliers ou textiles.
Pour assurer la conservation de ses collections, le Mobilier national dispose de sept ateliers de restauration – tapisserie, tapis, tapisserie d’ameublement et tapisserie décor, menuiserie en sièges, ébénisterie et lustrerie-bronze – qui perpétuent une tradition et un savoir-faire d’excellence. »

Voici mes images :

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J’ai photographié l’entrée et son tapis rouge (sur lequel marcha la reine d’Angleterre !), déployé pour l’occasion, de sous mon parapluie, qui n’a pas empêché mes pieds d’être trempés en s’enfonçant dans le tapis gorgé d’eau.mobilier national 2-min

mobilier national 5-minDes centaines de meubles de toutes les époques y sont entreposés, en attendant d’être restaurés ou réutilisés

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mobilier national 8-min   mobilier national 7-minS’y trouve aussi en ce moment le tapis d’autel de Notre-Dame, en restauration après l’incendie

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Et les ateliers : menuiserie, restauration ou tissage de tapisseries et tapis, de lustres et horloges

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mobilier national 12-minBeaucoup de vieillot, peu de beau. Tant de choses n’y sont pas du meilleur goût, ou du moins pas du mien – je n’ai rien vu que j’aimerais avoir chez moi. Comme si les lieux de pouvoir étaient contraires à l’art, à la finesse, à la beauté.mobilier national 13-min

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Dans les réserves en sous-sol, encore des centaines de pièces d’ameublement.mobilier national 15-min

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En fait si, une chose m’a plu : ce carton de Kirstine Roepstorff pour une tapisserie à réaliser pour un château danoismobilier national 20-min

Ce paysage et ces personnages n’éveillent-ils pas l’imagination autour de quelque saga nordique ? C’est quand même autre chose que des tapisseries de tour Eiffel.mobilier national 21-min

   Même cette tapisserie réalisée à partir de photos de voyage de Tania Mouraud me paraît bien peu attrayante, à côté. Elle ne serait pas carrément moche, même ?mobilier national 25-min

On termine la visite par une salle dédiée aux apprentis formés sur place à tous ces métiers d’artisanat.mobilier national 26-min

mobilier national 27-minAujourd’hui au Mobilier National, photos Alina Reyes

Une autre fois, j’avais photographié la toute proche Manufacture des Gobelins, ses métiers à tisser et son exposition temporaire sur les bivouacs de Napoléon, sur son chemin d’assassin de masse. Comme le disait saint Louis, si on ne se montre pas digne d’être aimé de son peuple, mieux vaut laisser la place.

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Fontainebleau et Barbizon, images et réflexion + la forêt au trésor de Stevenson

 

La vie c’est la révolution. Certains choisissent de demander des choses au monde ; d’autres, dont je suis, d’avoir des choses à ne pas lui donner. Un bon lecteur me dit que le dernier livre de Murakami semble fabriqué, ou témoigner d’une sérieuse baisse d’inspiration. Quel auteur véritable peut continuer à publier de véritables textes ? L’école tue la lecture, l’édition tue la littérature. Le problème n’est pas aussi aigu partout, mais plus la diffusion est large, plus il est inévitable.

Cette fois, O et moi sommes partis visiter le château de Fontainebleau, puis le village de peintres de Barbizon, où nous avons logé, en pleine forêt.

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En descendant du Transilien à la gare d’Avon-Fontainebleau, nous avons traversé la forêt

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pour aller déjeuner dans un bon restaurant fin, sous une belle fresque murale signée Camille Rousseau

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Puis nous sommes allés visiter le château

fontainebleau 10-mincertes grand et magnifique, mais envahi de napoléonades, horribles meubles Empire et autres souvenirs du parvenu et assassin de masse que nous célébrons en France

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Heureusement certaines parties du château gardent un cachet plus ancien, et la trace de François 1er, avec sa fameuse salamandre, dont j’ai photographié chacun des dizaines d’exemplaires, tous différents

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  Ensuite nous avons passé un bon moment au bord du plan d’eau, à contempler canards, poules d’eau, cygne et carpesfontainebleau 11-min

puis nous sommes partis à la recherche d’un bus pour Barbizon

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Et voilà l’allée intérieure du domaine de Bramefaon, où nous avons logé, dans la forêt :

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la chambre où nous étions

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avec sa salle de bains en mosaïque de tout petits carreaux assemblés un par un il y a un sièclebarbizon 3-min

et la terrasse privative donnant sur la forêt

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Le soir dans le village j’ai photographié cette œuvre que nous allons revoir au jour le lendemain matin (plus bas dans la page)barbizon 5-min

Après un excellent dîner bien terrien chez le boucher de Barbizon, qui tient aussi bonne table (boudin noir-purée et tatin aux prunes pour moi, (gros) tartare-frites et pain perdu au caramel-beurre salé pour O, accompagnés de Moulis au goût de terre et de sel), nous avons retraversé la forêt de nuit, avec les bruits d’un sanglier

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jusqu’à notre chambre où j’ai joué de la photo avec les miroirsbarbizon 7-min

et où nous avons prolongé cette délicieuse ambiance nocturne en nous plongeant ensemble dans la profonde et antique baignoire éclairée aux bougies.

Le matin, à la fraîche, j’ai fait mon yoga dans la clairière, en plein air. Quel bonheur, quelle grâce, d’ouvrir les yeux après shavasana (« posture du cadavre », relaxation finale couchée sur le dos), et de voir le ciel limpide et la lune paisible entre les cimes des hauts conifères !

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Et nous sommes de nouveau allés dans la forêt, avant de rejoindre le village.barbizon 9-min

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barbizon 12-minRobert Louis Stevenson, l’un des mes auteurs préférés, a vécu quatre étés consécutifs ici, au temps de la deuxième génération des peintres de Barbizon, après la mort de Millet. Faisons halte pour citer la fin du dernier des textes qu’il y écrivit, rassemblés en bilingue (traduits par Pierre Bordas et Jacques Chabert) sous le titre La forêt au trésorTreasure Forest, par les Editions Pôles d’images, installées à Barbizon et désormais disparues – mais leur fonds est vendu au musée Millet, où j’ai acheté le livre et dont nous verrons plus loin une image) :

« Et voici maintenant une vieille histoire propre à exalter la gloire de la forêt française, à frapper l’imagination et à vous conforter dans le projet d’une retraite loin du monde. À l’époque où le roi Charles VI chassait près de Senlis, du temps de sa folle adolescence, un vieux cerf fut capturé ; il portait autour du cou un collier de bronze sur lequel ces mots étaient gravés : Caesar mihi hoc donavit [César m’a fait ce cadeau]. Il ne fait aucun doute que l’esprit des hommes présents fut ému par cet événement et qu’ils restèrent pantois de s’être trouvés entrant ainsi en contact avec des âges oubliés, alors qu’ils poursuivaient une telle antiquité avec meute et son du cor. Quant à vous, ami lecteur, ce n’est sans doute guère par simple curiosité que vous méditez sur le nombre de siècles au cours desquels ce cerf a promené librement ses bois à travers la forêt, et sur le nombre d’étés et d’hivers qui ont brillé ou neigé sur l’impériale médaille. Si l’étendue de cette auguste forêt pouvait ainsi protéger un grand cerf des hordes et des meutes, ne pourriez-vous pas, vous aussi, jouer à cache-cache dans ces futaies avec tous les tourments et les vicissitudes de la vie humaine, et vous soustraire à la Mort, toute-puissante chasseresse, pour un temps plus long que celui qui est imparti à l’homme ? Ici aussi, ses flèches tombent comme grêle, et jusque dans la plus lointaine clairière résonne le galop de son cheval blafard. Mais la Mort ne chasse pas en ces lieux avec toute sa meute, car le gibier y est maigre et rare. Pour peu que vous soyez vigilant et circonspect, si vous vous tenez à l’abri dans les plus profonds halliers, qui sait si, vous aussi, vous ne pourrez pas vivre dans les générations futures et étonner les hommes par votre vigueur et le triomphe que peut donner un succès éternel.

Ainsi, la forêt vous retire toute excuse d’accepter de mourir. Rien en ces lieux ne peut limiter ou contrecarrer vos libres désirs. Ici, aucune turpitude du monde querelleur ne peut plus vous atteindre. Tel Endymion, vous pouvez compter les heures grâce aux coups de hache du bûcheron solitaire, aux mouvements de la lumière et de l’ombre, ou encore grâce à la position du soleil, dans son ample course à travers le ciel dégagé. Vos seuls ennemis seront l’hiver et le mauvais temps. Et si une douleur se fait sentir soudain, ce ne sera qu’un tiraillement d’estomac, signe d’un salutaire appétit. Tous les soucis qui vous harcèlent, tous les repentirs qui vous rongent, tout ce bruit que l’on fait autour de devoirs qui n’en sont pas, s’évanouiront purement et simplement dans la paix somptueuse et la pure lumière du jour de ces bois, comme une défroque dont on se débarrasse. Si, au hasard de votre course, vous atteignez le sommet d’une éminence, là où le grand vent frais vous enveloppe et là où les pins entrechoquent leurs longues ramures comme de maladroites marionnettes, votre regard pourra alors s’évader loin dans la plaine et apercevoir une cheminée noire d’usine se découper sur l’horizon pâle. Vous aurez la même impression que le sage et simple paysan qui, conduisant sa charrue, déterre des armes et harnachements anciens du sillon de sa terre. Ah ! c’est sûr, quelque combat a dû jadis avoir lieu ici et c’est sûr aussi, il existe là-bas un monde où les hommes s’affrontent dans un concert de jurons, de larmes et de clameurs hostiles. Voilà ce dont vous prendrez conscience, avec un effort d’imagination. Une rumeur vague et lointaine, qui semble se souvenir des guerres mérovingiennes ; une légende, semblant tirée de quelque religion disparue. » [a legend as of some dead religion].

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Reprenons le cours de notre visite, qui nous a menés à la Besharat Gallery, musée Besharat et à sa belle collection d’art contemporain.

O y a particulièrement aimé les œuvres de Jean Arcelin, comme celle-ci :

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  J’ai aimé y trouver des œuvres de Jean-François Larrieu, comme celle-ci :barbizon 15-min

Les sculptures d’Ugo Riva nous ont beaucoup plu :barbizon 16-min

Et voici celle de Mauro Corda, que j’avais photographiée la veille dans la nuit (voir plus haut) :

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Également impressionnantes, les sculptures de Dario Tironi, composant des figures humaines à partir d’objets récupérés :

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Il y a aussi dans le musée beaucoup de choses amusantes, comme ce petit objet : un sanglier-coquillage chevauché par un couple japonais en train de faire l’amour :

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Derrière ce taureau de Valey Shende, quel est le seul homme vivant de l’image ?   barbizon 21-minO, agenouillé en train de photographier un vélo avec bouteille de champagne en guise de gourde.

Et moi, devant une tête de Samuel Salcedo :

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Nous avons poursuivi la visite à quelques pas de là, dans un lieu de la même galerie dédié aux splendides, très humaines images du photoreporter Steve McCurry (fameux pour son portrait de la jeune Afghane aux grands yeux): barbizon 23-min

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L’église du village est en fait une grange transformée en chapelle. Une messe dans la forêt y était annoncée.barbizon 26-min

Et voici l’une des pièces du musée Millet, peintre de l’Angélus qui fascina notamment Van Gogh, installé dans ce qui fut sa maison et son atelier :barbizon 27-minHier et avant-hier à Fontainebleau et à Barbizon, photos Alina Reyes

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Chambord. 2) Le château métaphysique et physique de François 1er et Léonard de Vinci

La première note, à laquelle celle-ci fait suite, est ici.

François 1er, disais-je, s’est employé à ériger un seuil de l’infini : le château de Chambord. Et pour cela, il s’est fait le mécène mais aussi le disciple de Léonard de Vinci. Si l’on ignore quels furent les architectes de ce château, les historiens de l’art s’entendent à reconnaître la marque de Léonard au moins dans la conception de l’escalier central à double révolution, qui reprend maintes études et dessins de l’ingénieur que fut aussi le peintre. Nous pouvons pousser un peu plus loin la réflexion en ce sens.

Cet escalier, pivot du château, n’illustre-t-il pas cette remarque d’Erwin Panofsky dans la présentation de son livre Le codex Huygens et la théorie de l’art de Léonard de Vinci :

« Dans un esprit ovidien, Léonard perçoit le mouvement comme une transition ininterrompue d’un état à un autre, chacune de ses étapes manifestant (transitoirement) cette mutation infinie des configurations qui parcourt l’ensemble des phénomènes naturels. »

Chaque marche figurant une étape dans cette montée-descente hélicoïdale nécessairement finie, donc non ininterrompue mais gagnant sa représentation de l’ininterruption dans le doublement du dispositif, qui donne à quiconque l’emprunte un sentiment de vertige propre à l’expérience de ce qui nous dépasse, de ce qui est infini. Comment, plus précisément, deux escaliers entrecroisés, deux constructions dotées d’un début et d’une fin, peuvent-elles donner ce sentiment confus d’infini ? Qu’est-ce qui est infini dans cet ensemble ? Qu’est-ce qui n’y prend jamais fin, donnant ainsi l’idée de l’infini ? Leur séparation. Tout en se croisant et se recroisant au grand jour, jamais ces deux escaliers ne se rencontrent.

Je faisais la dernière fois l’hypothèse d’un lien entre le roi à la salamandre et sa contemporaine la dame à la licorne. Dans le roman de René Barjavel Les dames à la licorne, remontant tel un escalier, sur des siècles, l’histoire de descendants d’un homme-lion et d’une femme-licorne, l’un des principaux héros se trouve affecté d’un syndrome et d’une vision de la séparation dont il ne guérit qu’en retournant aux sources. Après avoir vu pour la dernière fois, enfant, ses parents mourants dans deux lits rapprochés mais séparés par un intervalle dans lequel il se glisse, une fois adulte il traverse une période où tout ce qu’il voit, la tête de son cheval puis tout le reste, est coupé par une bande vide ; s’installer sur une île (songeons à l’île des tapisseries de la dame à la licorne) et la relier à la terre par une digue (achevée au moment de sa mort) calmera son vertige, lui permettra de vivre pleinement une vie d’homme.

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Le château de Chambord est un cercle (celui de l’escalier à double révolution) dans un carré conçu de façon giratoire et aux quatre coins en cercle. C’est aussi dans un cercle et dans un carré que s’inscrit l’homme de Vitruve dessiné par Léonard. Quatre siècles plus tôt, Hildegarde de Bingen avait dessiné un homme (un Christ) inscrit dans un cercle. Le cercle symbolisait le ciel, le carré la terre. François 1er, à la suite des Italiens, introduit dans sa construction, avec Léonard, le désir d’associer le ciel et la terre, d’en faire une double habitation pour l’homme. Double révolution, comme pour l’escalier. Mais y a-t-il là aussi une irréductible séparation entre les deux ? Vitruve et à sa suite Léonard voient une analogie entre microcosme et macrocosme, et une figure de l’univers dans le corps humain. Erwin Panofsky rappelle qu’il y a dans le texte de Vitruve « une comparaison, très souvent reprise et illustrée, entre la figure humaine bien faite et le bâtiment bien proportionné. » D’autre part il note : « C’est un fait bien connu que Léonard s’intéressait profondément au problème des deux infinis, l’infiniment grand et l’infiniment petit. »

Y a-t-il séparation entre ces parallèles, l’humain et l’univers, l’infiniment grand et l’infiniment petit ? Dans le dessin de l’homme de Vitruve, l’homme apparaît immobile dans le carré – bras en croix, jambes jointes comme le Christ cloué sur la croix. Mais ses pieds sont disposées sur le cercle comme s’il était une roue qu’il peut faire tourner. Voici deux nouveaux parallèles : l’immobile et le mobile. Immobile et mobile qui s’illustrent aussi dans la figure de l’escalier, à la fois figé et montant et descendant. Quoi qu’il en soit, il reste toujours une séparation au moins sémantique entre ces termes. Le seul fait qu’ils sont désignés par deux mots ou groupes de mots : univers/homme, infiniment grand/infiniment petit, immobile/mobile, implique une irrémédiable séparation, un espace entre les mots comme entre les deux escaliers et entre les deux concepts.

Il y a là une question très moderne, à laquelle Léonard de Vinci répond de façon éminemment moderne : son homme de Vitruve, avec ses huit membres, est un homme de Schrödinger. À la fois cloué, mort, et vivant, en mouvement, comme dans la célèbre image du chat dans l’espace quantique. Si nous transposons cette vision dans l’escalier à double révolution, nous pouvons voir que cet espace vide au centre du double escalier est à la fois ce qui distingue deux éléments parallèles et ce qui les relie. Pivot immatériel grâce auquel le monde peut tourner, de façon spiralante donc ouverte, comme l’est aussi la queue de la salamandre du roi (nous l’avons vu la dernière fois). Tandis que les physiciens, aujourd’hui, cherchent toujours une théorie apte à unifier les lois de l’infiniment grand et celles de l’infiniment petit, l’artiste et scientifique, avec le roi son disciple éclairé, continuent à travers siècles à nous offrir le sentiment de cette unification réalisée ou d’une ouverture entre les univers – de façon savante, dans l’identification et la distinction des différents étants et états.

Chambord. 1) Le roi à la salamandre et la dame à la licorne

chambord 10-minChambord compte plus de trois cents représentations de salamandres. Photo Alina Reyes

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François 1er a bâti le château de Chambord sur l’emplacement d’un ancien château médiéval. Son ambition d’homme, de guerrier et de souverain nourri d’idées chevaleresques n’était pas d’effacer les valeurs du Moyen Âge, comme on crut que ce fut celle de la Renaissance, mais de les exalter. Plutôt que d’une renaissance, il s’agit d’une revivification, que symbolisent d’ailleurs l’emblème et la devise du jeune roi : la salamandre et son inscription latine nutrisco et extingo, « je nourris et j’éteins » (selon la tradition, la salamandre se nourrit de feu et a le pouvoir de l’éteindre).

Liée au feu qu’elle peut nourrir et qu’elle peut éteindre, ou dont elle peut se nourrir, ou par lequel elle peut nourrir ou éteindre, la salamandre pourrait aussi bien afficher, selon mon sens : libido, « désir ». Le désir nourrit et éteint le feu, selon qu’il est bon ou mauvais, régénérateur ou destructeur. Pour ce roi chrétien, le feu est tantôt feu du Saint Esprit, tantôt feu de l’Enfer, feu de la foi ou feu de l’impiété. La salamandre est aussi un symbole du Christ venu porter le feu sur la terre et trancher entre le bien et le mal. Sur le portail du Jugement de Notre-Dame de Paris, la pureté est représentée, sous les statues des apôtres, par une salamandre – donnant à penser sur la symbolique de purification possiblement portée par le récent incendie de la cathédrale.

Si François 1er est salamandre, il a donc pouvoir de nourrir ou d’éteindre les feux de toute sorte en son royaume.

Le Roi à la salamandre est à son seul désir savant comme sa contemporaine la Dame à la licorne. Ces deux animaux fantasmatiques, la licorne, animal phallique, et la salamandre, animal chthonien, ne représentent-ils pas aussi, l’un pour la femme et l’autre pour l’homme, à la fois leur désir et son objet ? La Dame se tient dans l’ouverture de sa tente aux quelque 80 flammèches, le Roi expose la queue enroulée en 8 ouvert de son animal (les salamandres sont réputées pouvoir faire repousser leur queue quand elles la perdent, ce qui contribue à en faire un symbole de régénérescence – n’est-ce pas aussi, dans l’inconscient, une image de la capacité d’une nouvelle érection après la détumescence du pénis ?). En cette période que des historiens d’aujourd’hui préfèrent nommer « seuil de la modernité » plutôt que Renaissance, François 1er s’est employé à ériger un seuil de l’infini : le château de Chambord. Nous verrons comment une prochaine fois.

En attendant, je recommande le visionnage du documentaire d’Arte L’énigme de Chambord. Mes images de ce château sont ici, et mes textes sur la Dame à la licorne .

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Lyons-la-Forêt, château de Fleury-la-Forêt, abbaye de Mortemer et Vytas Kraujelis, Gisors et Anita Fa

 

Lyons-la-Forêt, miraculeusement épargné pendant les dernières guerres mondiales, est resté l’un des plus beaux villages de France. Au château de Fleury-la-Forêt, nous avons dormi dans un baldaquin. À l’abbaye de Mortemer, nous avons fait le tour de l’étang et suivi le chemin sculpté de Vytas Kraujelis. Et à Gisors, nous avons découvert les peintures mystiques d’Anita Fa.

Un amour profond, solide, traverse le temps comme un être aux mêmes qualités, et comme cet être atteint l’absolu. De jeunes amoureux créeront un troisième être, un enfant. S’ils perdurent dans leur amour au fil des années, si leur amour traverse les inévitables tribulations sans s’y abîmer, alors, dans sa grande maturité, il créera aussi un troisième être, invisible et pourtant incarné : l’âme formée par leur union, qui fait d’eux une seule chair, la chair de l’amour parfait.

Notre voyage de jeudi et vendredi (point besoin d’aller loin ni d’y rester longtemps pour faire un réel voyage, plein d’esprit et d’amour) en images commentées :

 

gisors 1-minNous nous sommes d’abord arrêtés à Gisors. Dans la cathédrale très marquée par le temps,

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gisors 3-minnous avons découvert les œuvres d’Anita Fa, jeune artiste originaire de Madagascar, exposées jusqu’en septembre. Ses peintures de cathédrales molles, ses atmosphères apocalyptiques, nous ont impressionnés. gisors 4 anita fa-min

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Puis nous sommes allés au château de Fleury, où nous devions loger.

chateau fleury la foret 1-minÉtant les seuls hôtes du jour, nous avons eu le choix entre deux suites. Nous avons pris celle au baldaquin.chateau fleury la foret 2-minEn plus de la chambre, la suite comprenait un petit salon, et une salle de bains grande comme une grande chambre, avec baignoire. De la fenêtre, en me levant à l’aube j’ai vu le soleil se lever, le ciel rouge, puis dès qu’il a fait jour une martre venir longuement bondir et danser de joie dans le pré. Ensuite j’ai fait mon heure de yoga sur le tapis, face à la fenêtre entrouverte. chateau fleury la foret 3-min

L’une des vues depuis notre chambrechateau fleury la foret 4-min

Le château est aussi un musée, notamment avec sa collection de poupées par dizaines ou centaines. C’est un peu spécial, un peu morbide pour tout dire. O et moi songions que si nous achetons un jour un château à retaper, ce que nous ferons peut-être si Dieu le veut, nous l’aménagerons plutôt de façon moderne, de façon à marier le moderne et l’ancien.

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chateau fleury la foret 15-minLe lendemain matin, après le petit déjeuner pris dans la belle cuisine ancienne, j’ai contemplé avec joie de notre chambre les chevaux au pré puis l’entraînement de Pierre, le propriétaire, qui devait disputer un concours de saut d’obstacles ce week-end. En fait nos deux hôtes, Pierre et Hélène, sont des cavaliers professionnels qui se sont investis dans l’entretien du château, à l’aide notamment des locations de chambres d’hôtes et de salles de réception pour les mariages. Et à quoi songeaient ces deux cavaliers dans la forêt ? À leur trésor, leur bébé de trois mois, que nous avons eu le bonheur de rencontrer.chateau fleury la foret 16-min

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Puis nous avons repris la route, par les paysages vallonnés du Vexin

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et nous sommes allés visiter Lyons-la-Forêt. De grands artistes y sont passés, et si le village a été préservé des destructions de la guerre, il n’en a pas moins compté, comme toute la région, des résistants auxquels est rendu hommage.

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lyons la foret 2-minSilex partout. « Notre » château aussi était en silex, et briques lyons la foret 3-min

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lyons la foret 10-minAndré Masson a vécu dans cette maison de 1937 à 1941, et y a reçu André Malraux, André Breton, Louis Aragon, Jean-Louis Barrault et Sylvia Bataille

lyons la foret 11-minBizarrement l’église se trouve tout au bout du village, isolée, avec son cimetière et le rectangle des tout-petits morts lyons la foret 12-min

lyons la foret 13-minUn pays plein d’eaux et de verdurelyons la foret 14-min

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Par les petites routes nous avons rejoint l’abbaye de Mortemer

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abbaye de mortemer 3-minÀ l’arrière-plan de l’étang, dont nous avons fait le tour, on aperçoit le bâtiment construit par les moines pour remplacer la première abbaye en ruine. Il abrite désormais un musée que nous n’avons pas visité, préférant rester en compagnie des arbres, des oiseaux et des poissons. abbaye de mortemer 4-min

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Puis nous avons suivi un sentier dans la forêt, dit « chemin des ducs », réalisé par Vytas Kraujelis, artiste d’origine lituanienne qui, outre ses saisissantes sculptures sur bois, dirige une compagnie pour un spectacle sur le site (qui ne se jouait pas à cette heure)abbaye de mortemer vytas kraujelis 1-min

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En repartant, nous nous sommes arrêtés à la source Sainte-Catherine

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vexin 2 fontaine sainte catherine-min

vexin 4 fontaine sainte catherine-minHier et avant-hier dans l’Eure, photos Alina Reyes

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Ce matin, pour une fois j’ai partagé mon heure de hatha yoga entre une séance de « Upa Yoga », quelques assouplissements et pranayama (exercices de respiration), guidée par Sadhguru en vidéo et une séance de Tai Ji Qi Gong guidée en vidéo aussi par Song Arun. Puis j’ai vérifié en passant devant le miroir si l’abus de bons repas au restaurant durant cette escapade n’avait pas trop atteint ma silhouette que le yoga est en train de resculpter, comme mon âme. Les trois cartons sur le côté sont parmi les derniers de mon livre Voyage (il est si gros qu’il n’y en a que 8 par carton), que je distribue dans la ville depuis le début de l’été, et que O distribue un peu aussi lors de ces trajets dans le pays. Bientôt il n’en restera plus et l’avenir s’ouvrira comme mes articulations s’entraînent à le faire.

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Street Art, architecture et scènes vues à Paris 13e (est)

Voici les 81 images que j’ai razziées hier au cours de ma pérégrination de huit kilomètres à pied, en chemin vers puis dans ce quartier moderne de l’est du 13e, autour de la Bibliothèque Nationale, que j’aime beaucoup. Le nom des artistes, du moins ceux que j’ai pu identifier, se trouve dans les mots-clés.

 

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street art paris 13e 47-minRue Dunois, la tour « Le nouveau monde » de Philippe Deslandes avec ses incrustations genre fossiles

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street art paris 13e 51-minLa pérégrinante dans le paysage

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street art paris 13e 53-minSquare Héloïse et Abélard, un prestidigitateur amuse petits et grands enfants

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street art paris 13e 58-minSur ce carrefour, des plantes, de la terre dans des sachets de couleur accrochés aux poteaux, et un paon de bois dans l’arbre street art paris 13e 59-min

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street art paris 13e 72-minDans une école une œuvre de Seth non visible en entier, le portail étant fermé

street art paris 13e 73-minArrivée tout à l’est de l’arrondissement, une ancienne gare de la Petite ceinture street art paris 13e 74-min

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street art paris 13e 81-min En haut de l’escalier, la chouette de Bordalo II, qui fait de la récup et la transforme en animaux

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et la vue dégagéestreet art paris 13e 84-min

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street art paris 13e 89-minVoici la station de tramway avec sa boîte à livres où j’apporte des exemplaires de mon Voyage

street art paris 13e 90-minEt je continue en longeant un moment la ligne de tramway street art paris 13e 91-min

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street art paris 13e 93-minLa galerie Itinerrance, responsable de toutes les grandes fresques du 13e

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street art paris 13e 95-min« Petite Ceinture »

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Puis j’arrive dans le quartier de l’université Sorbonne Diderotstreet art paris 13e 108-min

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street art paris 13e 111-minUn autre animal de Bordalo II, un renard dans le lierre

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street art paris 13e 118-minUn théâtre…

et j’arrive à la Bibliothèque Nationale et au MK2 street art paris 13e 119-min

et après avoir descendu l’avenue de France j’approche du boulevard Vincent Auriolstreet art paris 13e 120-min

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où des jeunes filles répètent une chorégraphiestreet art paris 13e 122-minHier à Paris 13e, photos Alina Reyes

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Avignon pendant le Off

avignon 1-minNous sommes allés voir l’une des dernières représentations d’un Cyrano de Bergerac par le Collectif Chapitre Treize, qui a obtenu un beau succès à l’Espace Roseau Teinturiers. L’affiche de la jeune compagnie nous attend dès la sortie de la gare. avignon 2-minJe reparlerai dans une prochaine note de cette pièce et de cette interprétation. Pour le moment, visitons un peu Avignon en cette fin de festival. Ma première fois au festival date d’il y a très longtemps, c’est un bonheur de retrouver la ville et ses remparts que nous longeons pour rejoindre notre logement, près de l’université.

avignon 4-min La ville est couverte des affichages des près de 1600 pièces qui s’y jouent. Notre comédien préféré, Sydney, qui joue à Avignon pour la deuxième année consécutive, déplore le caractère non écolo de cette pratique, et d’une manière générale le manque de renouvellement du festival. Eux ont choisi pour leur Cyrano une affiche plus grande mais moins multipliée que les autres. Le Off d’Avignon est une occasion pour les compagnies théâtrales de vivre une aventure artistique exceptionnelle (le Collectif Chapitre 13 joue Cyrano tous les soirs sauf le mercredi du début jusqu’à la fin de juillet), une aventure humaine aussi (un mois de vie en collectivité dans une maison louée, pour eux à une demi-heure à vélo du centre-ville – il a fallu louer des vieux vélos et apprendre à les réparer), un mois de travail intense où il faut tout faire, affichage, montage et démontage des décors tous les soirs (plusieurs pièces se succèdent dans la journée et la soirée dans le même théâtre), chaque jour tractage, parades et happenings, accueil du public et des professionnels, journalistes et producteurs, et bien sûr jouer, 2h10 d’un spectacle débordant d’énergie tous les soirs, jusqu’à plus de minuit. Et c’est une occasion de montrer la pièce à des producteurs susceptibles de la programmer ailleurs dans l’année.

Voici la compagnie en parade et tractage dans la ville, vers 17 heures. Il faut attirer le public, c’est tout un travail. Eux y réussissent remarquablement bien, alors que se jouent deux ou trois autres Cyrano au cours de ce festival. avignon 6-min  Vers 19 heures, après la parade, la compagnie présente un happening à partir de la tirade du nez scandée en rap, dans ce beau restaurant en plein air et plein d’œuvres d’art, puis sur des places. avignon 9-min

Pendant que la troupe retourne au théâtre où elle se prépare à jouer, en attendant 22h15, heure de la représentation, nous prenons un verre au-dessus de l’eau. Toute la ville est très animée. Notre séjour est trop bref pour que nous ayons le temps de voir d’autres pièces, mais nous avons déjà rencontré les comédiens et le metteur en scène de celle que nous voyons (et dont je parlerai prochainement, donc), nous parlerons encore avec eux après la représentation, c’est une occasion de suivre de près le travail d’une troupe.avignon 10-min

Pendant ces deux jours, au cours de nos pérégrinations en ville, j’ai photographié le Street Art et les faux-semblants théâtraux aux fenêtres

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Avant de repartir, une visite au Palais des Papes et un déjeuner dans les jardins en hauteuravignon 16-min

… au bord de l’eau, par cette canicule, un bonheuravignon 17-minHier et avant-hier à Avignon, photos Alina Reyes

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