Madame Terre sur la tombe d’Erik Satie à Arcueil. Avec aussi René Clair, Marcel Duchamp et Man Ray, et Matisse, et C215, et une et trois poires

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Sur la tombe de Satie à Arcueil, il y a
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une poire… pour ses « Trois morceaux en forme de poire »


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une bague figurant « La Danse » de Matisse, rappelant ses « Gymnopédies » – dont une interprétation se trouve à la fin du premier pèlerinage de Madame Terre chez Satie

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des pièces d’un jeu d’échecs, pour sa musique du film de René Clair où Marcel Duchamp et Man Ray jouent aux échecs


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Et dehors, sur une porte du cimetière, ce portrait du musicien signé C215
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Hier à Arcueil, photos O, comme toujours pour ses pérégrinations à vélo avec Madame Terre (suivre le mot-clé !)

« Au bois, il y a un oiseau ». Avec Rimbaud, Debussy, Grimaud

"Au bois, il y a un oiseau", acrylique sur bois 75x40 cm. J'ai laissé nus les nœuds du bois

« Au bois, il y a un oiseau », acrylique sur bois 75×40 cm. J’ai laissé nus les nœuds du bois


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Au bois il y a un oiseau, son chant vous arrête et vous fait rougir.

Il y a une horloge qui ne sonne pas.

Il y a une fondrière avec un nid de bêtes blanches.

Il y a une cathédrale qui descend et un lac qui monte.

Il y a une petite voiture abandonnée dans le taillis ou qui descend le sentier en courant, enrubannée.

Il y a une troupe de petits comédiens en costumes, aperçus sur la route à travers la lisière du bois.

Il y a enfin, quand l’on a faim et soif, quelqu’un qui vous chasse.

Arthur Rimbaud, Illuminations

L’heureux et bienvenu sens des réalités

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Enfin une lueur dans cette crise du coronavirus. Anne Hidalgo, contrairement à Macron, prend des mesures. D’ici un mois, des masques pour tous les habitants de sa ville, des tests ciblés, des hôtels pour la mise en quatorzaine des contaminés. Que d’autres villes, d’autres régions prennent aussi les dispositions que l’État est incapable de prendre ! C’est difficile car Macron dans son délire jupitérien les a privés de beaucoup de moyens, mais il ne semble pas y avoir d’autres voies de salut que de passer outre son pouvoir et régler ce qui doit être réglé selon les endroits, pas tous touchés de la même façon par la pandémie.

J’évoquais l’autre jour l’article de Forbes montrant que bien des cheffes d’État dans le monde (Angela Merkel, Jacinda Ardern, etc.) avaient beaucoup, beaucoup mieux géré la crise que beaucoup de leurs homologues masculins. Il ne s’agit pas d’estimer que les femmes sont meilleures par essence. Nous avons assez d’exemples contraires en France, de certaines femmes politiques aussi nulles ou nuisibles que certains de leurs confrères – et Dieu sait si en macronie la stupidité sert de norme-, pour savoir la fausseté d’une telle théorie. Seulement, là où le patriarcat baisse un peu la garde, là où les gens sont assez éclairés pour élire des femmes, et des femmes qui ne soient pas de ces caricatures créées par le patriarcat ou son déchet l’illusionnisme, eh bien le sens des réalités se retrouve aussi bien chez les responsables politiques que chez les citoyens qui les ont élu·e·s.

Vivement la fin du jacobinisme, de la Ve République et de l’imposture macroniste. Espérons que cela attendra 2022, afin de donner du temps à la préparation de la suite et afin que cela puisse se dérouler au mieux. La vie nous attend, ne la décevons pas.
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ces jours-ci à Paris, photos Alina Reyes

ces jours-ci à Paris, photos Alina Reyes

Confinés, encagés ? Ne pas oublier la vie (avec courts-métrages, danse, joie et beauté)

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Si certain·e·s écrivain·e·s pouvaient arrêter d’écrire ici et là que les écrivain·e·s adorent le confinement, s’ils voulaient bien arrêter de parler au nom des autres, nous ferions peut-être un petit pas dans l’intelligence, un grand pas pour l’humanité. Moi en tout cas, je n’aime pas plus le confinement qu’une lionne ou un oiseau n’aime une cage. Sans doute ne suis-je pas écrivain·e. Oui, évidemment, s’ils le sont, si elles le sont, c’est que je ne le suis pas.

Sylvain Tesson, qui est à l’aventure ce que BHL est à la philosophie, crache chez Gallimard sur les Gilets jaunes. Crachat récupéré sans dégoût par l’Obs, quand tant de ceux qui manifestèrent la nécessité de changer de société, nécessité que le coronavirus met aujourd’hui en évidence, sont sur le front à risquer leur santé et leur vie pour que ce fils à papa et ses arrogants pareils puissent continuer à manger, être soignés, être débarrassés de leurs abondants déchets… Et puisqu’il finit son glaviot infesté par un appel ridicule au silence des Chartreux : allons, fiston Tesson, eux aussi savent dire « petit con ».

Un journaliste, Akram Belkaid, fait sur son blog le récit du Covid qu’il a contracté et soigné à la maison. Il finit par des recommandations, dont celle de faire des inhalations bouillantes. Je laisse un commentaire pour lui souhaiter bon rétablissement et lui signaler que plusieurs médecins ont alerté sur les inhalations, qui fragilisent les poumons et rendent ainsi le virus encore plus dangereux. Il ne passe pas mon commentaire, ni le deuxième où j’ajoute les sources. Il ne rectifie pas non plus son texte. Il ne reste plus qu’à espérer qu’aucun de ses 6000 abonnés ne tombe malade et ne suive son dangereux conseil. Irresponsabilité quand tu les tiens, quels qu’ils soient.

Comme le disait O à nos enfants quand ils étaient petits et qu’ils s’attardaient trop à l’intérieur: « La vraie vie, c’est … ? » « Dehors ! », criaient-ils. Se confiner au printemps, quand les animaux sauvages se déconfinent, c’est bien un truc des hommes, ça. Plus les humains sont élevés dans la société, à tous les sens du terme, plus ils sont domestiqués, habitués à être encagés. Leur encagement, ce n’est pas ce confinement sanitaire que nous devons supporter afin de pouvoir en sortir au plus tôt, vivants. L’encagement, ce sont les structures de la société auxquelles « ceux qui ont réussi » sont si attachés ; qui leur servent de barreaux et de garde-fous ; sans lesquelles ils ne pourraient exister.
Alors qu’être suffit.

Que le confinement ne nous fasse pas oublier la vie pleine, la pleine liberté. Voici quelques fantastiques courts-métrages trouvés sur la chaîne youtube de l’Opéra de Paris.
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Les hommes (avec Manu Dibango et un frère de Bilal)

 

Je vois sur Internet des stars en tous genres que le coronavirus rend vaches folles – dont il révèle en fait le chaos ordinairement caché derrière leur façade lissée, et l’inanité profonde. Il y a aussi, et ce sont souvent les mêmes, celles et ceux qui profitent de la crise pour faire leur promotion, de façon plus ou moins obscène, plus ou moins habile. Il y a enfin celles et ceux qui font sincèrement de leur mieux pour partager, donner de leur présence. Et je salue celle de Manu Dibango, emporté par le virus et malgré son départ si présent, si humain, si réellement génial.

 

 

J’ai téléchargé quelques-uns des ebooks gratuits proposés par la Fnac. Notamment l’Utopie de Thomas More, la Bible et le Coran. Le Coran ayant été, de façon amusante, pourvu du nom d’auteur Allah, se trouve être le premier livre sur ma liseuse, où ils sont classés par ordre alphabétique d’auteurs. Cette nuit, avant d’entamer l’Utopie, j’ai relu la première et la dernière sourate, L’Ouvrante et Les hommes. De même que l’Odyssée commence par les mots « Dis-moi l’homme », de même que Pilate dans les évangiles présente Jésus au peuple par les mots « Voici l’homme », l’humain est la matière du Coran, dans sa faiblesse face au mal mais aussi dans son possible dépassement (en dansant, par exemple) de l’  « humain, trop humain » (je fais sans cesse référence à ce mot de Nietzsche car il est si vrai).
Screenshot_2020-03-25 Google ActualitésJe trouve émouvante cette image (je ne l’ai pas trouvée en plus grand format) de cet homme en Afrique appelant aux précautions contre l’épidémie ; on dirait Bilal faisant l’adhan.

Nous sommes tout à fait remis du passage du coronavirus chez nous et en cette troisième semaine de confinement pour nous une paix royale règne à la maison, malgré la dure privation de sortie. Je songe aux cerisiers du Jardin des Plantes, que pour la première fois lorsque je suis à Paris je ne verrai pas en fleur. Et je n’oublie pas qu’il y a bien plus grand drame dans le monde.

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