Après la fin

Je ne prie presque plus maintenant selon les prières des religions. Les religieux et les adeptes des religions, ou les défenseurs de telle ou telle religion, m’ont dégoûtée des religions, même si je garde mon affection et mon amour à tous ceux en elles qui sont sincères et marchent d’un cœur pur. Ce qui est arrivé, ce qui continue d’arriver au monde contemporain avec les religions, la sécularisation ou la sectarisation, que je pouvais comprendre comme tout le monde, je le comprends maintenant en plus grande profondeur. Mais ma foi est intacte, et nous réinventerons tout. Car il nous faut toujours atteindre Cela à quoi les religions devaient nous ouvrir l’accès. Nous réinventerons tout, et si un jour, par la faute des hommes, tout ce que nous aurons réinventé pourrit, alors quelqu’un d’autre, avec d’autres, viendra et à partir de nous réinventera tout, comme nous réinventons à partir de ceux à qui le Ciel a parlé avant nous. Il me parle directement, comme au début. Je sais que nous habiterons où ils ont habité, quand ils étaient encore vivants. Je viens d’avant le début, je serai là après la fin, et d’autres aussi.

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Tortues

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« le droit international n’est pas simplement (comme il a tendance à l’être) un bâton avec lequel les riches et les puissants frappent les pauvres et les faibles, mais… même les riches et les puissants ne jouissent pas de l’immunité et de l’impunité devant les règles du droit international… rien ne pourrait améliorer de façon plus efficace les chances de voir un jour un monde plus pacifique. » John V. Whitbeck (l’article sur info-palestine)

« La famille d’Ar-Radjbi ne pensait jamais un instant qu’un jour, ses droits soient confisqués en plein jour, facilement. Elle ne pensait pas un instant que la série de la mainmise sioniste sur les maisons, sur les biens et sur tout ce qui est palestinien atteigne leur maison. Elle ne pensait pas un instant que ces agissements de colons profitent d’appuis officiels. » (l’article sur Centre Palestinien d’Information)

« « Je ne vois pas d’accord possible dans lequel les Palestiniens ne puissent nommer Jérusalem-Est capitale de leur Etat », dit Ofer Shelah. Des paroles qui ont rapidement fait leur chemin à Jérusalem, Ramallah et Washington. » Ilene Prusher, Ha’aretz (l’article sur Courrier International)

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S’arracher, et marcher

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tout à l’heure avenue des Gobelins, Paris 13e

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J’aime les chantiers. J’aime les défis. Plusieurs de mes livres sont nés de défis d’écriture que je me suis donnés. Ce sont aussi ceux qui ont le mieux « marché », ou qui sont les plus efficaces, parce qu’on y sent la tension qui me tenait en les écrivant. Minimum cinq pages par jour jusqu’à ce qu’il soit fini, c’est le défi que je me suis donné pour le livre commencé ce matin. C’est comme une source : vous faites le trou au bon endroit, ensuite il n’y a plus qu’à la laisser jaillir. Le tout est de trouver le bon endroit. L’écrivain est un sourcier.

Avant, pendant des années, quand je me lançais ainsi, je m’isolais. Le plus souvent dans ma grange, ou si mes proches étaient à la grange, ailleurs, dans des chambres d’hôtel ou des studios que je louais. C’était des moments de violente solitude, je les aimais violemment. Là je ne peux pas le faire, mais je trouverai un autre moyen de produire un arrachement. L’arrachement nécessaire à toute réelle création. Il me faut sortir un livre frappant qui soit aussi un livre à succès, j’en ai besoin pour la suite. Dieu ne m’a jamais privée de cette ressource quand c’était nécessaire, nous verrons bien, incha’Allah. S’arracher, et marcher. Comme Abraham. Notre descendance sera aussi nombreuse que les étoiles au ciel, « si tu peux les compter », si tu souffres de les écrire, ai-je aussi traduit dans Voyage.

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Lion

lion

 

Retrouver ces écrits de jeunesse m’a remise sur la voie de l’écriture romanesque. J’ai commencé trois romans, dont l’un, celui dont je viens à l’instant d’écrire les trois premières phrases, pourrait être terminé dans quelques semaines.

Le Verbe est notre roi.

Ayez foi.

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Fragments

à télécharger : Fragments d’écrits de jeunesse

J’ai retrouvé dans mes papiers quelques-uns de mes écrits de jeunesse (écrits avant de publier), sur des feuilles libres dont beaucoup manquent – et manque aussi tout un corpus de brèves nouvelles, dont L’Appel. Je ne peux reconstituer les histoires entières, mais voici deux fragments, venus de deux histoires différentes. Le premier est manifestement chrétien, le deuxième décrit un paradis étrangement proche du paradis islamique, dont je ne crois pas avoir eu connaissance en ce temps-là.

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Écrit de jeunesse

à télécharger : Ecrit de jeunesse

Je me faisais la même remarque en retapant L’Exclue (bientôt en e-book sur ce site, avec quatre autres livres dont Voyage, qui sera aussi proposé à petit prix en version papier), c’est une histoire qui est en fait une parabole sur l’espace et le temps – comme plus ou moins toutes les histoires évidemment, mais de façon particulièrement poussée dans mon travail, où le trajet des êtres a en même temps une dimension cosmique et spirituelle, et pourrait se résumer à la quête d’une connaissance et d’un passage, d’un franchissement de la frontière comme il est écrit dans ce texte de jeunesse, que j’ai recopié tel quel, avec ses « maladresses », et que je donne comme élément de témoignage pour ce que j’expliquerai dans un prochain livre de ce que j’ai découvert sur ce sujet.

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Ce qui est rare est cher

L’un de mes frères, musicien (ils le sont tous les deux), me raconte que quelqu’un lui ayant demandé de venir faire l’animation musicale d’une soirée, assez loin de chez lui, il a annoncé qu’il demandait un cachet de 300 euros. Le demandeur aussitôt s’est récrié, c’était trop cher, et Untel, lui, ne demandait que 200 euros. « Alors pourquoi vous ne le prenez pas ? », demande mon frère. « Parce qu’il ne peut pas venir », répond le gars. « Bon, dit mon frère, s’il vous le fait à 200 euros, moi je vous le fais à 150 ». Soupir de satisfaction du demandeur. « Mais je ne pourrai pas venir », conclut mon frère.

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