Gesso étalé
sur le bois à la truelle
la neige d’avant
*
Gesso débordé
sur le doigt la crème fraîche
de printemps l’hiver
*
Geste de mon bras
distribuant dans le froid
la pure blancheur
Gesso étalé
sur le bois à la truelle
la neige d’avant
*
Gesso débordé
sur le doigt la crème fraîche
de printemps l’hiver
*
Geste de mon bras
distribuant dans le froid
la pure blancheur
Une sixième page de mes photographies : comme celles des pages précédentes, elles correspondent au temps de mon ermitage dans la montagne, montrent les lieux, les temps, les petits événements racontés dans Voyage. Il me semble que j’ai aussi parlé dans le livre des monstres de plastique qu’on voit ici en photo, trouvés au fin fond de la forêt un jour où mes fils étaient là et où nous étions partis en balade, ces étranges accumulations de plastique que personne, parmi les gens du village à qui j’en avais parlé, n’avait jamais vus. Peut-être un ballon-sonde qui se serait écrasé et déchiqueté là une vingtaine d’années plus tôt, m’avait dit Pierrot.
(Ajout du 24 janvier : finalement le commentaire, posté hier en fin d’après-midi, a été validé ce matin.)
Il y a quelques heures, j’ai posté sur Golias un commentaire, en réponse à d’autres qui m’étaient adressés, qui n’a toujours pas été validé. Au cas où il ne le serait jamais, je le recopie ici :
Je suis l’auteur d’un livre de mille pages à la gloire du Christ, qui se termine par une règle pour un nouvel ordre d’inspiration monastique, un ordre inter-religieux. J’ai été obligée d’éditer moi-même ce livre, que j’ai envoyé au pape au printemps dernier et qui est resté sans réponse. Comment expliquez-vous cela ? Ce n’est pas que mon livre n’intéresse pas, c’est qu’il intéresse beaucoup et que je ne suis pas assez docile. Et je ne saurais pas quelle est la difficulté d’être une femme dans l’Église ? Si j’étais un homme j’aurais beaucoup de difficultés aussi, comme tous les hommes un peu novateurs en ont eu, avant d’être récupérés après leur mort. Mais le fait d’être une femme rend la chose encore plus difficile, c’est certain. C’est pourquoi je dis aux femmes de ne pas se tromper dans leur combat et dans leur façon de combattre. Qu’elles ne se contentent pas de demander leur place, qu’elles l’inventent et qu’elles la prennent. Et si on les en empêche, qu’elles refusent la place au rabais qu’on leur propose (c’est ce que je fais, c’est pourquoi je suis isolée et mon livre inconnu, mais cela vaut bien mieux que de laisser le système se perpétuer en courbant l’échine).
J’ai de sérieuses raisons d’être méfiante envers ce qui se cache derrière la parution de ce livre [Le déni – voir aussi le dernier paragraphe de ma note précédente]. Derrière la burqa, on croit qu’il y a une femme, et parfois c’est Michael Jackson, ou un escroc. Pourquoi n’assument-elles pas ? Et comment se fait-il que tout en déplorant que les hommes ne fassent pas assez de place à la parole théologique des femmes, elles-mêmes s’en désintéressent quand je leur propose de leur offrir mon livre ? Depuis quelques années maintenant que je vois comment se passent souterrainement les choses, je sais, sans avoir de preuves pour l’affirmer, ce qui est vrai et ce qui relève du coup. Il y a ce que les médias, y compris Golias, savent, et il y a ce qu’ils disent – ce n’est pas exactement la même chose. Il y a aussi ce qu’eux-mêmes ne savent pas.
Quoiqu’il en soit, qui veut combattre, homme ou femme, doit le faire à visage découvert, et avec courage, même si cela a un coût.
Bernard-Henri Lévy est furieux : la directrice de l’Unesco a pris une décision qui le contrarie, alors qu’il l’avait fait élire. Eh oui mon gars, quand on manœuvre pour faire faire par les autres la règle du jeu selon soi-même, cela présente l’avantage de ne pas avoir à assumer le mal qui peut en découler, mais aussi l’inconvénient de risquer de n’être pas obéi de ceux qui assument, eux, la fonction pour laquelle ils ont été élus.
Ils sont nombreux, les manœuvriers de l’ombre, tels les femmes du harem des puissants se livrant à des jeux d’influence derrière leur voile. B-H L, soucieux de ne pas laisser se perdre sa photogénie, lève plus qu’à son tour son voile sur sa poitrine conquérante, mais cela ne change rien : au final, non, ce ne sont ni lui ni ses semblables qui décident. Les décideurs décident. Ceux qui ont été portés au pouvoir ou laissés au pouvoir par les hommes décident des affaires de leur temps – qui la plupart du temps leur échappent quand même. Puis leur temps est balayé, et ne reste vivant que ce qui a été élu viable par ce qui dépasse les hommes. C’est-à-dire, ce qui est juste et vrai, ce qui est du Logos souverain qui seul donne et perpétue la vie.
François Hollande, paraît-il, laisse tomber les Femen. J’ai appris hier que leur chef n’a que vingt-trois ans. Je lui en donnais trente-cinq. Du coup, je me sens plus portée à l’indulgence envers elle et ses camarades. Trimballées d’idéologues communistes en idéologues néo-nazis, financées par des libéraux, soutenues par des socialistes, accusées de fonctionner comme une secte, elles ont une histoire accablante. Le mieux serait qu’elles s’en sortent et passent à autre chose, autrement. Quant à Hollande, ses soucis avec les femmes ne semblent pas près d’être terminés. Comment prôner l’unité du pays quand on est soi-même si désuni ?
Ainsi les têtes de gondole de ce monde cachent-elles les rayonnages de ses misères. Qui est derrière les femmes anonymes qui ont publié un livre sur le manque de place pour les femmes au sein de l’Église ? Et si c’était des hommes qui, comme avec les Femen, ne seraient pas fâchés de discréditer la cause des femmes en les poussant à accomplir des actions pour le moins pas claires ? Tout en dépêchant quelque préposé aux basses œuvres à dénigrer copieusement leur parole dans la presse ? Encore un effort, messieurs et mesdames les fomenteurs en tous genres, pour sortir du bourbier. LA FIN NE JUSTIFIE JAMAIS LES MOYENS, quand cela sera-t-il compris ?
Je continue à poster peu à peu une sélection de mes photographies passées. Je viens d’ajouter une cinquième page, avec des images prises entre janvier et mars 2010. Quelques-unes à Paris puis à Lourdes, et ensuite la montagne, en ermitage, avec beaucoup de neige.